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Ça se précise
A dix journées de la fin, le sprint final n'est pas encore tout à fait lancé, mais presque. Et force est de constater que le PSG a un boyau d'avance sur Montpellier. Mais attention, les Lillois se sont mis en danseuse. Avec un gros braquet. Sinon, Montpellier a craqué à Nancy et Toulouse est en train de réussir un joli coup. Sans faire de bruit.
Lille retrouvé
Le talent de Javier Pastore vaut 42 millions. Celui d’Eden Hazard n’a pas encore de prix. Et c’est mieux comme ça. Contre Valenciennes, le numéro 10 lillois a rendu une copie quasi parfaite. Un but, deux passes décisives, une ouverture à l’origine du quatrième, bref, Hazard était partout. Le milieu de terrain est au-dessus de la mêlée. Son talent est insolent et son intelligence contagieuse. Assurément, le Belge est le meilleur footballeur du championnat de France. Sous les yeux de Roberto Mancini, le coach de City, venu faire connaissance avec le génie, Hazard a mené les siens vers un succès facile dans le derby du Nord (4-0). Une victoire qui permet aux ouailles de Rudi Garcia de consolider leur place sur le podium, et, pourquoi pas, rêver plus grand. Preuve que les miracles sont possibles, De Melo a joué 90 minutes sans se blesser.
Paris ne lâche rien
Quinze jours après le miracle lyonnais, une semaine après le hold-up dijonnais, les arrêts de jeu ont encore été bénéfiques au PSG. Cette fois, c’est Christophe Jallet qui arrache le point du match nul sur le pelouse caennaise. On a tout écrit et tout entendu sur ce PSG-là. Une chose est certaine, il a un sacré caractère. Sûrement celui d’un champion. A Caen, les hommes de Carlo Ancelotti ont rendu leur copie la plus dégueulasse de l’année. Dépassés dans les duels, dans l’envie, dans l’impact, dans le jeu, en fait, ils ramènent un point de Caen au courage. Et seulement au courage. Invaincu depuis le mois de novembre, le PSG est en train de se construire. Mentalement surtout. Et force est de constater que les murs ont l’air solides. Mieux, Paris possède aujourd’hui deux points d’avance sur son dauphin, neuf sur le troisième et une chiée sur tout le reste. C’est par où, l’Hexagoal ?
Marseille passe la cinquième
Deux points pris sur les sept dernières journées, cinquième défaite de suite, oui, Marseille est de nouveau en crise. En championnat, tout du moins. Encore battu par un promu (après Ajaccio et Evian), l’OM s’enlise dans le classement. Cette fois, c’est Dijon qui est venu s’imposer au Vélodrome. Marseille pensait sans doute avoir fait le plus dur en ouvrant le score, mettant ainsi fin à une dégueulasserie offensive de plus de cinq heures en Ligue 1. Un cache-misère, en réalité. Le jeu n’a pas suivi. L’envie non plus. Et l’effectif est trop léger en quantité et qualité pour mener une bataille sur plusieurs fronts (l’OM est encore engagé dans les quatre compétitions). Au final, Marseille pointe au neuvième rang, à vingt points du Paris-SG. Ça sent le sapin.
Destruction derby
Jean-Michel Aulas qui gueule à sa descente du bus, Bafé Gomis qui tire la tronche sur le banc avant de nettoyer la lunette de Ruffier, Saint-Etienne qui ne s’impose toujours pas dans un derby dans le chaudron, finalement, cet ASSE-OL était beaucoup plus ouvert qu’on ne le pensait. En venant s’imposer dans le Forez, les Gones continuent leur remontée et s’emparent de la cinquième place (ils sont à quatre points du podium). Mieux dans le jeu et dominateurs pendant 90 minutes, les Lyonnais ont peut-être trouvé la bonne formule pour terminer le championnat dans la peau d’un cador. Certaines combinaisons fonctionnent, comme le duo Grenier-Gonalons dans l’entrejeu. On a presque pris du plaisir à les regarder jouer. Ça faisait longtemps.
Laurent Fournier dépucelé
Jamais l’AJ Auxerre n’avait licencié un entraîneur en cours de saison. C’est chose faite. En même temps, on s’y attendait un peu. Quatre victoires en vingt-huit matches, le bilan de Laurent Fournier n’était plus défendable. La nouvelle défaite concédée contre Evian semblait être celle de trop. C’est finalement Jean-Guy Wallemme qui se retrouve chargé de maintenir le bateau icaunais dans les eaux françaises. On ne va pas se mentir, personne n’y croit. Et compte tenu du bordel foutu par l’équipe dirigeante depuis le putsch estival, on ne croit plus en rien, quand ça vient d’Auxerre. Auxerre est en train de crever. En silence.
Toulouse se la joue discret
Le TFC ne fait pas parler de lui. Pourtant, les hommes de Casanova sont quatrièmes, à trois points de Lille. Leur football n’est pas le plus léché, mais leur intelligence défensive est une merveille. Suffit de voir avec quel brio ils ont mis en demeure l’escouade rennaise pour comprendre la force collective et tactique du TFC millésime 2012. Difficile de savoir où s’arrêtera cette orgie collective, une chose est sûre, l’ensemble est solide et avance en silence. Et c’est très bien comme ça. Car réussir à terminer européen avec Umut Bulut dans son effectif, ça frôle le génie.
Par Mathieu Faure