- France – Ligue 2 – Bilan
Ça se dispute en L2
Le phénomène Ibrahima Touré, Dijon et le SM Caen en embuscade, les surprises Istres et Angers, Nantes et Auxerre au ralenti, le retour de Captain Siko… Bilan du début de saison de Ligue 2, après 8 journées disputées.
Monaco au-dessus du lot La grosse armada monégasque occupe la tête du classement, malgré deux récents couacs : une défaite au Havre juste avant la dernière trêve internationale et un nul concédé à domicile face aux coriaces Dijonnais. Le déplacement à Bollaert ce week-end a permis de repartir de l’avant, avec une facile victoire 4-0 face au RCL et trois nouveaux buts de la machine à marquer Ibrahima Touré, ce qui porte son total à 9 buts en 8 journées de championnat disputées. Valère Germain, avec ses 4 buts et 4 passes dé’, contribue également à faire de l’ASM l’attaque la plus performante de L2. À venir en plus, deux matchs de suite abordables à la maison, avec la réception de Châteauroux, qui n’a plus gagné en déplacement depuis plus de 6 mois, puis du promu GFC Ajaccio. De quoi conforter un peu plus l’avance en haut de tableau…
Dijon et Caen au rendez-vous On pouvait légitimement craindre le pire pour Dijon en ce début de saison, après son aller-retour express en Ligue 1. Des trois relégués de la saison passée, c’est pourtant le club qui s’en sort le mieux jusqu’à présent, avec une solide place sur le podium acquise quasi depuis le départ. Benjamin Corgnet a bien aidé avant de partir fin août pour Lorient (3 buts), Brice Jovial est toujours présent aux avant-postes, tout comme certaines révélations de la saison passée : Baptiste Reynet, Abdoulaye Bamba, Florin Béranguer… Le changement d’entraîneur, avec la promotion d’Olivier Dall’Oglio à la place du bouillant Patrice Carteron, a aussi permis de repartir dans un climat plus apaisé. Ça se passe pas mal aussi pour le SM Caen, actuel 5e à seulement un point du podium. L’effectif semble équilibré, avec un mélange d’expérience et de jeunesse, d’où émerge en ce début de saison l’ancien attaquant messin Mathieu Duhamel, meilleur buteur avec 4 buts inscrits.
Les surprises Istres et Angers Respectivement 10e et 11e du classement final de L2 la saison passée, Istres et Angers occupent actuellement de surprenantes 3e et 4e places. Pour réussir ce tour de force, les deux équipes utilisent des recettes sensiblement différentes. Les Provençaux, emmenés par José Pasqualetti, misent à fond sur la défense (4 buts encaissés seulement, dont 3 face à Monaco en août) et un effectif à forte couleur régionale : Barillon, Sainati, Touati, de Préville… Le SCO de son côté marche à la confiance, avec une actuelle série de trois victoires consécutives, faisant suite à… trois défaites de rang. L’attaquant Claudiu Keserü (5 buts) fait le travail à la pointe d’une équipe expérimentée composée de trentenaires ou presque : Malicki, Fall, Henin, Zoro, Diers, Auriac… Les Angevins ont de grosses échéances à venir dans les prochains jours avec un choc régional face au Mans, puis les confrontations face aux deux premiers du classement, Dijon et Monaco.
Nantes et Auxerre au ralenti Avec trois matchs de suite sans victoire, le FC Nantes quitte un podium qu’il avait pourtant accroché et qu’il comptait squatter encore longtemps, jusqu’à la fin de saison tant qu’à faire. L’équipe de Michel Der Zakarian ne se comporte pourtant pas mal dans le jeu, mais reste inconsistante et manque d’efficacité, malgré les 6 buts de Filip Djordjevic. L’affiche de samedi face à Lens va s’avérer importante pour repartir de l’avant. Si le cas du FCN ne soulève pas encore d’inquiétudes, ce n’est pas le cas d’Auxerre, dont le bilan comptable reste toujours plombé par ses résultats en déplacement : 4 défaites en autant de matchs joués ! La dernière peut, en plus, s’avérer particulièrement traumatisante, puisque l’AJA menait 3-1 au stade du Roudourou de Guingamp à 20 minutes de la fin, avant de s’incliner finalement 4-3… L’entraîneur Jean-Guy Wallemme va devoir trouver les mots pour mobiliser mentalement l’effectif le plus jeune de L2 vers l’objectif remontée en L1.
Lens s’en remet à captain Siko En difficulté depuis 5 rencontres (3 nuls, 2 défaites dont la dernière, humiliante, à Bollaert, 0-4 face à Monaco), le RC Lens du président Dayan et du directeur sportif Sibierski a décidé de réagir. L’entraîneur Jean-Louis Garcia et son staff technique ont été mis à pied pour laisser place à l’enfant chéri Éric Sikora. Huit ans après la fin de sa carrière de joueur, revoilà donc « captain Siko » , qui venait déjà d’être promu entraîneur de la réserve après de premières expériences avec les équipes de jeunes. « Personne ne connaît mieux le club que lui » , a justifié Luc Dayan à Nord Éclair, faisant référence à ses 586 matchs pros, tous disputés avec le maillot sang et or. C’est un sacré challenge néanmoins que va devoir relever l’ancien défenseur latéral, aujourd’hui âgé de 44 ans, alors que les trois prochains déplacements du RCL s’annoncent périlleux : Nantes, Auxerre et Sedan.
Mais aussi…
– Après 8 journées, quatre clubs se retrouvent à l’affût en milieu de tableau de L2 : Arles, Guingamp, Châteauroux et Le Mans. Les méthodes employées par ces formations, ainsi que les dynamiques actuelles sont néanmoins différentes : Costarmoricains et Sarthois misent sur un jeu offensif pour poursuivre leur bonne série en cours, tandis que les sudistes et les Castelroussins s’appuient plus sur leur solidité défensive pour enrayer les deux nuls consécutifs qu’ils viennent de concéder.- Dans la seconde moitié de tableau, on retrouve quelques outsiders du début de saison : Le Havre, qui peine à enchaîner les résultats, Sedan, qui semble avoir mal digéré la déception de la fin de saison dernière (4e place, celle du con) et Clermont, en grande difficulté après deux saisons à flirter avec la montée en élite.
– Parmi les équipes en lutte pour le maintien en L2, la forme actuelle de Niort inquiète, après un bon démarrage ; Laval subit logiquement un calendrier compliqué (Monaco, Nantes, Auxerre, Caen…) ; Nîmes n’a toujours pas obtenu une victoire à domicile ; le modeste Gazélec peine comme prévu, mais n’est pas ridicule ; enfin Tours, lanterne rouge, s’est séparé de son entraîneur, l’Allemand Peter Zeidler, remplacé par l’ancien directeur du centre de formation Bernard Blaquart.
Par Régis Delanoë