- C1
- 8es
- Leipzig-Tottenham (3-0)
Ça biche pour Marcel Sabitzer
Après la démonstration face à Tottenham en huitièmes de finale de Ligue des champions (3-0), un nom peut résumer à lui seul la réussite européenne du RB Leipzig. Et c'est celui de son capitaine, Marcel Sabitzer. Son doublé a mis le train blanc et rouge sur des rails qui le mènera pour la première fois de son histoire en quarts de finale.
« La saison dernière, j’ai manqué d’un petit peu de sang-froid face au but. J’ai retrouvé ça aujourd’hui » , assurait Marcel Sabitzer au site officiel de la Bundesliga. Nous sommes donc le 10 mars et le capitaine de Leipzig, qui a déjà égalé son record de buts en Bundesliga sur une saison (8), compte avec ce doublé quatre réalisations en sept rencontres de Ligue des champions.
Mieux, ce mardi soir, sa reprise aussi violente que vicieuse et sa tête incisive (avec la complicité du gant mou de Hugo Lloris) ont anéanti les rares espoirs de Tottenham et viennent ainsi qualifier les Roten Bullen pour les premiers quarts de finale de leur jeune histoire. Tout un symbole.
Chauffe Marcel
Déjà parce que l’Autrichien est la pierre angulaire de l’œuvre de Julian Nagelsmann. Si le coach en veston cherchait justement un milieu pouvant être une « menace offensive » , Marcel Sabitzer n’a fait que compléter un arsenal déjà bien fourni. Machine à nettoyer les ballons aux côtés de l’inusable Konrad Laimer, Marcel Sabitzer régule le jeu de son équipe, distribue, compense et crée, le tout avec un charisme que ne sauraient réduire le brassard de capitaine et la couette tirée sur l’arrière de son crâne. Ensuite parce qu’il est un produit phare de la marque au taureau ailé. Formé du côté de l’Admira Wacker, ce fan de David Beckham — et logiquement spécialiste des coups de pied arrêtés — a un temps concentré sur sa simple personne tout ce qui a pu irriter le foot autrichien lors de l’émergence de la start-up de Dietrich Mateschitz.
La raison de ce grief ? En juillet 2014, le RB Leipzig, alors en seconde division, vient chercher directement Sabitzer au Rapid. Les Viennois ne pouvaient alors se douter que leur révélation viendrait finalement garnir son imposant concurrent du Red Bull Salzbourg, puisque celle-ci y a directement été prêtée pour une saison. Un vrai coup de poignard. Dans la cité de Mozart, Marcel ne fera pas que suivre les pas de son père Herfried – attaquant du club lorsque celui-ci était encore appelé Austria – et enquillera la bagatelle de 27 buts lors de cette saison. Et comme la chaîne de production Red Bull est bien pensée, l’Autrichien viendra se fondre dans le collectif lipsien dès la saison suivante pour valider la montée dans l’élite allemande en 2016 et le conduire jusqu’en Europe.
Marcel et son orchestre
Voir Marcel Sabitzer mettre à terre Tottenham n’est en rien anodin. Car ce joueur, iconique d’un projet de Leipzig arrivé à maturation – tant d’un point de vue qualitatif qu’au niveau des résultats -, met encore plus à mal la gestion sportive du dernier finaliste de la Ligue des champions. L’an passé, les Spurs avaient retourné aux tripes un autre club guidé par ses principes et sa méthode (l’Ajax), ce soir les absences (Kane, Son, Sissoko) et le manque de cohérence des Londoniens n’ont pas suffi face à l’enthousiasme du RasenBallsport. D’autant plus que cette performance est celle d’un groupe, d’un club et d’une ville : quand le maestro de Graz est sorti à la 85e minute, son remplaçant Emil Forsberg n’a eu besoin que de 25 secondes pour clôturer le festival d’une frappe pure du droit. Comme si son capitaine lui avait soufflé l’astuce de son tour de magie au moment de lui taper dans les mains.
Par Mathieu Rollinger