- France
- Ligue 2
- 14e journée
- Nîmes/CA Bastia
CA Bastia, de l’ombre à la défaite
Bon dernier avec seulement cinq points et pas un match gagné, le CA Bastia devrait, sauf miracle, retourner en National la saison prochaine. Un destin logique pour le Petit Poucet des clubs pros corses, qui garde le moral, bien conscient qu’il n’est pas vraiment à sa place en Ligue 2.
Dans la région parisienne, on cherche désespérément un 2e club capable de s’installer durablement dans le monde pro, à l’ombre du PSG. 900 kilomètres plus au sud, en pleine Méditerranée, l’histoire n’est pas la même. Depuis deux saisons, les clubs corses squattent la Ligue 1 et la Ligue 2. Après l’AC Ajaccio et le SC Bastia dans l’élite et le Gazélec Ajaccio de passage en L2 l’an dernier, c’est au tour du CA Bastia de venir pointer le bout du museau parmi les clubs du continent. Une arrivée surprise pour un club qui a régné sur la Corse dans les années vingt et trente, mais qui a ensuite été éclipsée par le voisin du Sporting, dont il emprunte le stade Furiani, car le sien (Erbajolo) n’est pas homologué. Avant de connaître une ascension vertigineuse.
Braquage pour une montée
Encore en CFA il y a deux ans, le CAB a tapé un sacré sprint pour se hisser jusqu’en Ligue 2. Un peu à l’image de la saison dernière en National. Jamais une seule fois sur le podium, les « Cabistes » , pourtant promus, grillent la politesse à Fréjus – Saint-Raphaël dans les dernières minutes de l’ultime journée et décrochent la 3e place, malgré 13 défaites au compteur. Un authentique miracle auquel « l’escadron noir » n’était lui-même pas préparé. Et on ne va pas se le cacher, ça se voit. Après 13 journées, le bilan comptable est catastrophique : une 20e place, cinq points, aucune victoire, huit défaites et une différence de buts de -16 ! Et malheureusement pour les Noir et Blanc, les motifs d’espoir sont peu nombreux.
Stéphane Rossi, l’entraîneur, n’a en effet pas un choix royal pour composer son équipe. Un coup d’œil à l’effectif suffit à voir que le CAB se fournit principalement sur l’île. Des noms qui fleurent bon le maquis (Michel Moretti, Jean-François Grimaldi, Jean-Jacques Mandrichi…), mais qui sont souvent les laissés-pour-compte des autres clubs professionnels corses. Alors, forcément, difficile de briller dans cette Ligue 2 relevée. « Quand on a commencé, on savait que la saison allait être difficile, avoue Lilian Nalis, entraîneur-adjoint au CAB. Il faut bosser encore plus, analyser pourquoi on a des défaites et travailler là-dessus. Il faut tirer le maximum des joueurs. Il y a la possibilité de faire mieux. »
Seulement six buts marqués
Pas optimistes, mais pas du tout abattus non plus, les Bastiais espèrent simplement redresser la barre et signer quelques victoires. Ce qu’ils ont bien failli faire à plusieurs reprises, mais en vain. Car attention, le CAB n’a pas gagné un match, mais il est loin d’être ridicule. À Auxerre (0-1), face à Nancy (1-2) ou Tours (1-2), les Corses méritaient bien mieux. Solidaires, combatifs, ils pèchent uniquement dans l’animation offensive, avec seulement six buts inscrits, soit la dernière attaque de L2. « Il va falloir continuer à travailler, ne pas s’apitoyer et lever la tête, toujours, pour progresser et inverser la tendance, lance l’attaquant Vincent Le Mat. La saison est encore longue, il y a des points à prendre. » Quelques victoires à aller chercher aussi, histoire que l’expérience ne garde pas un goût trop amer.
Par Alexandre Alain