Jonathan David, la tête à Lille et à l'Europe

En fin de saison dernière, c’était un fait établi que le LOSC profitait pour quelques jours encore de Jonathan David. Auteur de la saison la plus prolifique de sa carrière (24 buts en 37 journées de Ligue 1), le Canadien pouvait d’ores et déjà légitimement se projeter de l’autre côté de la Manche. 23 ans, 52 pions en trois saisons de Ligue 1, trois campagnes européennes de C1 et C3 dans les jambes, ils sont peu à pouvoir présenter un CV aussi garni que celui de David. Pourtant, en ces derniers jours de mercato, The Iceman est lillois et le sera pour encore au moins un an. Une bonne nouvelle pour la formation nordiste qui en aura bien besoin pour se sortir du piège Rijeka, et ainsi accéder à l’Europe pour la quatrième fois en cinq ans.

Et c’est reparti pour un tour dans ch’Nord !

« Je lui ai dit l’été dernier qu’il ne partirait pas, mais qu’il aurait un bon de sortie cette année. Sous réserve que toutes les conditions soient réunies. Il faut qu’elles soient bonnes pour lui, il faut qu’elles soient bonnes pour le LOSC. » Voilà ce que balançait Olivier Létang, sur les ondes de RMC début août, au sujet de David et de ce qu’il faut conclure de cette histoire : il y a effectivement eu des offres pour le buteur des Canucks, mais pas à la hauteur des espérances lilloises. Cet été, le LOSC et David ont également pris en pleine poire l’immobilité du marché des « bombers », où peu de mouvements ont eu lieu (on peut noter Gonçalo Ramos à Paris ou Harry Kane au Bayern), ce qui n’a pas non plus poussé de nombreuses écuries à casser leur tirelire pour récupérer « JoDa » et son profil hybride. Ajoutez à cela une Coupe du monde où David et le Canada sont totalement passés à travers, vous obtenez cela, à savoir un jeune et prometteur buteur prêt à repartir pour une nouvelle saison dans le Nord après avoir été annoncé un peu partout.

Surtout, David apparaît comme le seul élément offensif du LOSC à apporter des garanties dans un domaine où les autres éléments pêchent : l’efficacité. Que ce soit Edon Zhegrova, Angel Gomes, Adam Ounas ou Rémy Cabella – sans évoquer les recrues Hakon Haraldsson et Ivan Cavaleiro en phase d’adaptation –, aucun ne sait se montrer aussi froid devant la cage ou suffisamment régulier dans la performance pour soulager David dans ce domaine. L’an passé en L1, derrière les 24 buts de David (avec certes 10 penaltys convertis), suivaient Cabella (7) et Bamba (6) démontrant le gap qui existe entre le Canadien et le reste des Dogues. Un constat accentué par le flop total Mohamed Bayo, recruté 14 millions d’euros l’été dernier et censé jouer avec David ou du moins le suppléer, sur lequel ne compte absolument pas Fonseca. Ce qui fait finalement peu de certitudes. Des certitudes, Fonseca et le LOSC en ont bien besoin en ce début de saison compliqué, illustré par la déroute à Lorient du week-end dernier (4-1). Alors que se profile ce déplacement à Rijeka en Croatie, match qui se jouera à guichets fermés dans une ambiance incandescente, compter sur un buteur qui a déjà planté à deux reprises lors des trois premières journées et qui a l’habitude des joutes européennes pourrait peser dans la balance. À titre personnel, Jonathan David aurait d’ailleurs tout intérêt à briller sur le Vieux Continent, en plus de la Ligue 1, pour pourquoi pas espérer rallier l’Angleterre où son agent voulait l’envoyer par le passé. À lui et à Lille de jouer, maintenant.