C3 – PSG/Braga : 0-0, braguette pour Paris
Parfois la vie est dure et on fait ceinture, on peut aussi faire braguette, ce qui revient au même si celle-ci est bien remontée. Face à un Braga castrateur, Paris a rongé son frein, retenu ses élans et s'est contenté d'un 0-0 qui a le mérite de préserver ses chances de conclure au match retour.
Le Sporting Braga était annoncé comme le petit de ce huitième de finale. Et s’il a fait jeu égal et même mieux avec le PSG, c’est qu’il a pris très au sérieux son statut d’inférieur pour mieux en tirer profit. Avec un effectif sûr techniquement mais qui ne recèle pas de “match winner”, de Sessegnon, de Giuly ou d’Hoarau, Braga savait que son salut viendrait d’une application de tous les instants, d’une concentration maximale, d’une patience de chanoine et d’une audace parcimonieuse.
Dans la peau du gros, Paris, lui, s’est pointé sur la pelouse avec l’influx nerveux d’un sénateur. Trop passif pour pouvoir résister au pressing haut de Braga et à l’engagement de ses adversaires, il a campé dans sa moitié de terrain la majeure partie de la première période. Avec le seul Luyindula en pointe, le PSG manquait d’un point de fixation, d’une base pour planter sa tente dans le camp adverse. C’était évident, Hoarau manquait au PSG. La vivacité de Giuly aussi.
On ne voyait d’ailleurs pas comment Paris pouvait faire basculer la rencontre sans la rentrée conjuguée de La Fouine et de Mathieu Kassovitz, les deux évidents sosies des joueurs susnommés. Le Guen, non plus d’ailleurs, qui les fit rentrer avant même l’heure de jeu, à la place de Makelele et Luyindula. Avec la sortie de Claude MC, Le Guen allégeait sans dommage sa zone de récupération, déjà occupée par Jérémy Clément et Clément Chantôme, ce dernier positionné en numéro 10 de fortune mais qui avait bien du mal à abandonner ses réflexes défensifs.
Gestion de groupe ou choix stratégique, l’option de Le Guen s’avérait en tout cas payante. Moins de cinq minutes après l’entrée d’Averell et Joe Dalton, Rothen, bien décalé sur la gauche de la surface, frappait sur le poteau (62e). Avec Sessegnon et le Beckham français en détonateurs, les Parisiens accentuaient la pression mais ne parvenaient jamais à véritablement mettre hors de position un adversaire qui faisait le dos rond en attendant la fin de la tempête. Et ce n’est pas le retour de Kezman (69e), sous de copieux sifflets, qui y changerait quoi que ce soit.
A la 76e minute, le Serbe manquait sa rédemption. A la réception d’un débordement de Sessegnon, sa frappe en pivot à bout portant ne trouvait pas le cadre. Avec une attaque surpeuplée et un Giuly positionné semble-t-il en numéro 10, mais invisible dans le jeu, Paris cherchait à l’énergie le confort d’une victoire à domicile, mais sans réussite. Et dans ce vrai match de Coupe d’Europe, tactique, fermé, c’est bien Braga qui faillit emporter la mise, quand Alan était entravé dans sa course par le coude de Clément à l’entrée de la surface. L’arbitre ne signala rien.
On avait prévenu que tirer un Portugais n’avait rien d’un cadeau. Au repos, Aimé Jacquet a d’ailleurs eu cette phrase d’une sagesse légèrement effrayante : « Il ne faut pas avoir peur de prendre les matchs prudemment. » Mémé, qui a souvent vu les épopées de ses Girondins de Bordeaux avortées sur de menus détails, connaît l’exigence européenne et sa particularité : les matches ne durent pas 90 minutes mais 180, alors autant ne pas tenter le diable quand ça veut pas. Jeudi soir, Paris, dans sa grande sagesse, n’a pas cherché le plaisir à tout prix. Il pourrait l’éprouver avec d’autant plus d’intensité dans une semaine à Braga.
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