C3 – Kiev / Donetsk : Un derby pas ukrainios…

Le rituel est immuable : en Russie et dans les ex-Républiques de l’URSS, on joue toujours les matchs de coupes d’Europe en fin d’après midi. On commence à la lueur des forêts de bouleaux et on finit sous des projos aveuglants. Un mélange d’âme russe et de matérialisme soviétique.

Autre rituel immuable : le choc Dynamo Kiev contre Chakhtior Donetsk. Depuis la saison 1996-97, les deux clubs se tirent la bourre en championnat d’Ukraine et squattent sans partage les deux premières places de leur ligue. Avantage Dynamo, bien sûr : 8 titres sur 12, contre 4 pour le Tchak. Si c’est Donetsk qui est champion en titre, c’est encore le Dynamo qui caracole largement en tête de l’édition 2008-09, Donetsk n’étant que 7ème à déjà 9 points de son ennemi préféré.

Tout ça pour dire que dans cette première demie de C3, le Dynamo part a priori favori. Précisons enfin que contrairement au championnat russe qui reprend mi-mars, celui d’Ukraine se déroule comme le reste de l’Europe occidentale. Enfin, la présence régulière des deux clubs, Dynamo et Tchak, en Ligue des Champions, leur assure un niveau de compétitivité plus que correct, d’où leur participation à cette demi-finale.

Au vu des deux quarts de finale qui ont opposé ces deux clubs ukrainiens aux deux clubs français, PSG et OM, il n’y a pas de quoi s’emballer. On a juste pu constater une supériorité pas démentielle des deux équipes de l’Est, et ça a suffi pour passer. Pour être bref, on n’a pas été autant impressionnés qu’avec le Zénith St-Petersbourg de l’an dernier.

Les deux équipes ont un point commun : une discipline collective impeccable. Elles restent bien en place, sans jamais se désunir totalement même quand la pression se fait intense (voir match aller PSG-Kiev et surtout le retour OM-Donetsk). Même maîtrise collective dans le jeu offensif, où la construction repose sur des automatismes déjà éprouvés, avec jeu de passes répétées et accélérations parfois foudroyantes en profondeur et sur les côtés. Au besoin, grosse densité physique au milieu et devant quand il s’agit d’aller marquer. Rappelons que leur condition physique est optimum, vu qu’en Ukraine, on en est pile au milieu du championnat. On retrouve en gros les paramètres habituels du football russo-ukrainien, mais sans la flamboyance de style de l’époque Lobanovski…

Côté Chakhtior, système en 4-2-3-1, avec son quatuor brésilien en attaque qui a fait ses preuves : Luiz Adriano en pointe, Ilsinho à droite, Fernandinho à gauche et Jadson derrière, en milieu axial. Solide paire Gaï-Hübschmann à la récup’, avec grosses velléités offensives pour le dernier cité. On ne présente plus Srna, le latéral droit croate et capitaine, taulier et stabilisateur du bloc défensif.

Un mot sur le coach Mircea Lucescu. Le vieux renard roumain est un habitué des coupes d’Europe (vainqueur de la Super Coupe 2000 contre le Real). Le coaching général devrait faire la différence pour ces demies, et la prime à l’expérience jouerait plus a priori pour le Chakhtior.

Pour le Dynamo, un 4-4-2 plus ramassé avec un meneur élégant, Aliyev, et deux bons joueurs de couloirs Ninkovic et Eremenko. Devant, une vieille connaissance, le Guinéen Bangoura, ainsi que le solide Milevskyi.

Kiev et Donetsk ont un point commun : le capitaine est défenseur latéral, Srna à droite, et pour Kiev El Khaddouri, à gauche. Techniques et pleins de sang-froid, ils sont les maillons forts de leurs équipes respectives, au mental plus affirmé que leurs coéquipiers. Ils nous rappellent un peu Tymotchouk (ex-joueur du Shakhtior), taulier de devoir jouant toujours juste, et sachant garder le cap au milieu de la tempête. Voilà pourquoi on devrait assister à une joute équilibrée, sans score fleuve. A moins que l’exubérance printanière n’inspire les 22 acteurs…