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- Juventus-Nantes (1-1)
Dans les frissons de Nantes
Malgré une fête quelque peu gâchée en tribune, Nantes a frissonné de plaisir à Turin, ce jeudi, à l'occasion de son déplacement sur la prestigieuse pelouse de la Juve (1-1).
La journée des supporters jaune et vert à Turin, ce jeudi 16 février, n’aura pas été de tout repos. Venus dans le Piémont par milliers en voiture, avion, car ou train depuis la Loire-Atlantique – comme ils l’avaient déjà fait en masse à Fribourg, en bon comité au Pirée ou à une poignée à Bakou – pour honorer un rendez-vous historique, les Nantais ont subi un filtrage qu’ils n’avaient pas prévu, aux portes du stade, et c’est sans leur noyau dur (la Brigade Loire, groupe ayant fait de l’ambiance à la Beaujoire une référence dans l’Hexagone) qu’ils ont investi l’enceinte, pour cette affiche de seizièmes de Ligue Europa. Pour ceux qui ont eu la chance de découvrir l’intérieur de l’Allianz Stadium, donc, ce sont certainement des souvenirs pour la vie qui se sont forgés en l’espace de 90 minutes, au fil de ce scénario rocambolesque. Si en tribunes, tout n’était pas réuni au coup d’envoi pour vivre la meilleure des fêtes, sur le terrain, la saison réalisée par les hommes d’Antoine Kombouaré – treizièmes de Ligue 1 – n’invitait pas non plus à un enthousiasme débordant avant cet affrontement face à l’ogre bianconero.
« On a lâché les chevaux »
Et pourtant : dans l’histoire du Football Club de Nantes, et tout particulièrement dans son histoire récente, ce 16 février sera désormais une date à part. Cette marée jaune qui a investi la Piazza San Carlo, la Piazza Vittorio Veneto puis le Parco del Valentino au cours de la journée avant d’affluer – à bord d’autobus mis sens dessus dessous – vers l’antre du Juventus FC ; cette deuxième période posée par Andrei Girotto et consorts alors que le début de partie avait été inquiétant ; ce but que Ludovic Blas, toujours dans les bons coups lorsqu’il s’agit d’aller toucher les cieux, a inscrit avec la dose de talent et de bravoure qui le caractérise dans ce genre de moments, faisant voler les bières dans le parcage visiteurs ; ces coups de pouce du destin, à l’image des nombreux montants trouvés par les locaux ; ce suspense étouffant qui s’est prolongé jusque dans le temps additionnel avec une action litigieuse dans la surface nantaise et cet instant VAR interminable (90e+5) ; ce score idéal (1-1) qui préserve toute la fraîcheur du duel avant la manche retour, et efface un peu de la frustration des plus vieux supporters nantais qui n’avaient évidemment pas oublié la demi-finale de Ligue des champions 1996.
Après le maintien ric-rac arraché pendant le Covid, après l’épopée en Coupe de France et le sacre à Saint-Denis, après l’aventure en phase de groupes de C3, cette équipe brinquebalante continue de repousser ses propres capacités avec toujours les mêmes ingrédients et l’audace de celle qui ne devrait pas être là. « C’était un match extraordinaire, de très très haut niveau, dans cette enceinte il n’y a rien de plus beau, lâchait Lafont après la bataille. Il faut encore garder ces émotions à l’intérieur pour rester focalisés sur ce match (de la semaine prochaine). »
On continue de vibrer, on continue de rêver !!! 🔥🔰 POUR GANA 🖤 pic.twitter.com/WyU5OJwkep
— Alban Lafont (@AlbanLafont) February 16, 2023
« On savait qu’on avait toutes nos chances en contre, a quant à lui analysé Kombouaré. Mes joueurs ont été héroïques. On savait qu’on allait souffrir, mais on a fait bloc, on a fait front. On a été capables de jouer et de tenir le ballon, même s’il nous a manqué de la justesse en première période. En deuxième, on a un peu lâché les chevaux. Il y a beaucoup de fierté. Après avoir pris le but, on a été plus dense dans l’axe, on les a empêchés de développer leur jeu. On a été capables de les faire courir, de les fatiguer, de les faire douter un peu. Ce but nous donne beaucoup d’espoir pour le match retour, ça va nous donner de l’énergie, de la force pour essayer de faire quelque chose de grandiose, un exploit exceptionnel. » Auteur d’une performance digne de sa légende, pour son retour à la compétition, Nicolas Pallois a lui tout simplement promis une apothéose jeudi prochain : « Ça va être le feu. » Si les stadiers de Turin n’ont pas fait le voyage jusqu’à la cité des ducs de Bretagne la semaine prochaine, le FCN aura encore plus de chances d’y croire.
00:11. On quitte enfin le stade. Promis, on ne reviendra pas. #JUVFCN pic.twitter.com/OwnyoM5AF0
— Alexis Vergereau (@Alexis_Vrg) February 16, 2023
Par Jérémie Baron, à Turin
Tous propos recueillis par JB, au Juventus Stadium