C1 – Quarts – Liverpool a le Blues

Soir d’Europe à Anfield, grosse ambiance et début de match canon des locaux : Torres plante dès la 6ème après un jeu en triangle côté droit avec Kuyt et Arbeloa. A ce niveau-là, on se dit que le match est foutu. Mais non : Drogba, bien lancé par Kalou, vendange l’égalisation une minute plus tard et la rencontre gagne en intensité. Comme si Reds et Blues attendaient de se croiser en C1 pour offrir un spectacle décent. Sans Mascherano, les joueurs de Benitez contiennent tant bien que mal des Bleus qui se cassent les dents dans l’axe. Avec Lucas titulaire au départ, c’était pas gagné, mais le coach espagnol a transmis ses gènes à ses garçons : pressing haut et collectif, défense alignée et hyper synchro, harcèlement systématique du porteur… Une petite accélération soudaine pour percer la muraille bleue de temps à autre, la solidarité (vendue avec le maillot) et la ferveur (fournie avec le stade) font le reste. Malgré la faiblesse relative de leurs ailiers, les Scousers prennent le soin d’écarter le jeu pour obliger Chelsea à s’ouvrir. Cet effet poppers profite notamment à Torres qui mystifie Lampard et s’en va enrouler un lob de peu au-dessus à la 25ème.

Trois minutes plus tard, c’est Drogba qui fait honneur à son ancêtre de Chelsea : le Hasselbaink des grandes années n’aurait en effet pas renié cet incroyable raté seul aux six mètres à la 28ème. On ajoute un Ballack énervé (pour changer), qui sort la boite à tacles et Chelsea redevient le collectif lourdingue et sans génie qu’on connait.

Le piège rouge fonctionne parfaitement jusqu’à la 38ème minute et un corner transformé de la tête par Ivanovic. Les coups de pied arrêtés sont le vieux péché mignon de Liverpool, celui qui pourrait lui coûter la qualification. Laisser un homme peu surveillé au premier poteau en quarts de C1, c’est simplement du suicide. Le manque de grands gabarits dans une équipe n’explique pas tout et Benitez a dû voir rouge à la mi-temps. Ce qu’il a vu à la 51ème n’a pas dû lui plaire : un déboulé côté gauche de Lampard qui trompe Reina mais pas Carragher, revenu sur sa ligne pour dégager comme un mort de faim. Torres gaspille deux minutes plus tard à son tour. Le match a déjà vu plus d’occasions que les quinze derniers Chelsea/Liverpool réunis.

Et qui surgit pour placer sa tête sur corner à la 62ème ? Ivanovic, qui est toujours autant arrière latéral qu’en première période. Même cause, mêmes effets. Drogba enfonce le clou trois minutes après, bien servi par Malouda en contre. La soirée, parfaitement engagée, vire au cauchemar pour les Reds. Chelsea a profité par deux fois du seul point faible des Rouges et a géré son match en contre-attaque. A 1-3, Benitez sait que c’est mort et choisit de sortir Riera pour Benayoun et Aurélio pour Dossena. Et on le comprend : la Ligue des Champions cette année, elle n’est pas pour lui.