C1: L’OL dévore Anderlecht (5-1)
Tour préliminaire de la Champions, ou le premier vrai test de la saison lyonnaise. Passé haut la main. Pour autant, l'énigme Gone n'est pas totalement résolue. {{Un non-test}}.
« Si Lyon est un grand club, c’est l’occasion de le montrer » . Ariel Jacobs, l’entraineur d’Anderlecht, avait annoncé la couleur. Et l’OL s’est empressé de le démontrer. Victoire 5-1, avec les phases de poules en ligne de mire. Le boulot est fait. Voilà pour l’essentiel. Reste la manière, la forme. Et là, ce n’est pas forcément aussi limpide qu’au tableau d’affichage. Si avant ce match, on ne savait pas trop où en était cette équipe, entre signes encourageants (construction, état d’esprit, Lisandro Lopez) et vrais motifs d’inquiétude(s) (charnière centrale, manque de réalisme, de vitesse, sautes de concentration, gestion des temps faibles), après, on n’y voit pas forcément plus clair.
Pjanic en 10
Anderlecht s’avançait comme un révélateur. L’équipe belge avait remporté ses trois premiers matchs de championnat, éliminé Sivasspor au tour précédent de préliminaire de la Champion’s. Bref, une formation du troisième niveau continental. Après Le Mans et Valenciennes, on allait enfin voir ce que valait vraiment l’OL. Et plus encore en l’absence de Sidney Govou, son allumette.
Du coup, c’est Bastos qui occupe le flanc droit, Lisandro à gauche (façon pieds retournés à la Barça), Pjanic en dix (une belle preuve de confiance de la part de Claude Puel que de le titulariser pour un match aussi important). Källström, qui a montré de bonnes choses à ce poste en préparation, épaule Toulalan à la récupération, et Jean II Makoun est sur le banc.
Dans son superbe maillot bleu nuit sans pub, Lyon a la bonne idée, après une bonne entame, d’ouvrir très rapidement le score : premier but pour Miralem Pjanic en match officiel avec l’OL, via un coup franc axial. A voir la joie sur le banc de Claude Puel, tout poings serrés, on comprend le soulagement lyonnais. Le pire ennemi des ex-champions de France, le manque de réalisme, semble loin. Mieux, Lyon a de la chance. Accrochage douteux entre Lloris et Suarez, l’attaquant belge, et, sur le contre, Lisandro va chercher un pénalty dans les pieds du portier adverse. Ça aurait pu faire 1-1, ça fait 2-0 pour Lyon et le match bascule.
Un non-test ?
Anderlecht tente bien de réagir en prenant possession de la balle, mais Lyon peut voir venir. Toulalan s’assure que son camp ne s’endorme pas, et semble meilleur sans Makoun, même si Kimi le rouge n’y est vraiment pas pour grand chose, Pjanic orchestre –comme sur cette merveille de passe de l’exter’ avec un effet rétro-, Lisandro taffe dur, Gomis attend la balle et Bastos pétarade. En voie de tektonisation, l’ex-Lillois envoie une belle bastos du gauche pour un 3-0 inespéré. Les mauves font preuve d’une naïveté d’un autre temps. Derrière, Lyon enchaine rapidement et marque un superbe quatrième but : Cissokho décale Lisandro qui s’infiltre dans la surface pour servir Gomis au point de pénalty qui assure d’un puissant plat du pied. Hop, l’affaire paraît pliée. Pour autant, Lyon n’est pas à l’abri de reproches (Cris est rincé, et on sent l’équipe bien trop fébrile sur le moindre coup de pied arrêté) ni d’un but belge. D’ailleurs… Dégagement de Proto, déviation plein axe de la tête et De Sutter prend Bodmer de vitesse avant d’aller tromper Lloris. Ce but, quoique sans doute anecdotique, a pour mérite de mettre en évidence le principal problème de Lyon, la lenteur du triangle défensif Toulalan-Cris-Bodmer.
C’est toute l’histoire de ce match. Le révélateur belge n’a pas été à la hauteur, on n’en sait pas forcément plus sur Lyon. La qualification pour la Champions est bien engagée, certes, mais la réelle qualité de l’escouade de Puel reste une inconnue. Sur ce match, ils se sont montrés avant tout très réalistes, ont proposé de vraies séquences tout en qualité de jeu –Pjanic at the disco–, mais impossible de vraiment savoir aujourd’hui ce que fera cette équipe en Champions. Pour ça, il va déjà falloir ne pas dilapider en Belgique la large victoire de ce soir. Y’a de la marge ; Lyon va pouvoir se concentrer sur le championnat.
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