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C1/C3 : Le bilan des clubs français…
On se calme ! Malgré un constat plus que négatif (2 victoires et 3 défaites, dont deux à dom), rien n'est joué, hormis peut-être pour l'AJA, mal barrée. En tout cas, au vu de ce bilan comptable a priori défavorable, une évidence : les clubs français sont à leur place.
L’OL toujours au rendez-vous
On l’a souvent dit et répété : si Marseille est globalement le meilleur club français en L1 ces trois dernières saisons (3ème en 2008, 2ème en 2009 puis champion 2010), Lyon demeure le meilleur club français en coupe d’Europe. Un truc irréfutable qui voit le club de Aulas parvenir toujours en 8èmes de finale de C1. L’OM en rêve… Alors, OK, Lyon n’a pas affronté un super Schalke, il opérait à domicile et a joué à 11 contre 10. Mais l’OL se tient à une ligne de conduite qui fait la différence avec les autres : il sait gagner les matchs qu’il ne faut pas perdre, ou au pire sait faire match nul. L’OM, Bordeaux ou Auxerre n’en sont pas encore là, simple constat. Le scénario catastrophe qui a frappé Marseille et Auxerre a tout de la punition classique ressassée ad nauseam par un foot français encore trop souvent immature. L’AJA se fait châtier par Zlatan en 3 minutes (66 et 69ème) pour avoir trop joué le 0-0 en deuxième mi-temps et avoir manqué le coche en première (ratage de Langil trop perso à la 39ème). Et pareil pour l’OM, stérile sur sa phase ultra dominatrice (loupé de Lucho) en début de seconde mi-temps et exécuté « logiquement » à la 81ème…
En Europa League, Lille a déçu parce qu’on croyait que le Losc avait aussi cette « culture lyonnaise » de la gagne : une sale défaite à dom contre le Sporting Portugal, certes favori de la Poule C (1-2). Grosse déception, du coup, de la part des Nordistes. C’est dommage parce que les discours conjugués de Rudi Garcia et de Michel Seydoux se sont toujours montrés ambitieux en coupes d’Europe : les Dogues ont toujours pris au sérieux cette C3, snobée par les clubs français dès qu’ils parviennent à s’y qualifier après moult efforts. On objectera quand même que Coach Rudi a peut-être joué avec le feu en ne titularisant pas d’entrée Cabaye, Hazard et Sow… Paris a agréablement surpris en tuant le match à Séville (1-0). Ce n’est que justice vu que le PSG a eu plus d’occases que les Andalous et que, surtout, les Franciliens pratiquent tout simplement un « bon football » depuis le début de la saison, et ce, malgré la défaite contre Bordeaux (un match qu’ils avaient largement dominé) et la démission honteuse à Sochaux (1-3).
L’importance d’un vrai N° 9
On va taper là où ça fait mal : le foot français n’a pas la culture de l’avant-centre, du pur N°9, du « fox in the box » . Là, on radote… En coupes d’Europe, c’est 100 % rédhibitoire. Pierre-Alain Frau a bien marqué contre le Sporting Portugal, mais il était plutôt placé comme soutien de Gervinho… Plus globalement, si l’on s’en tient uniquement à la Ligue des Champions, c’est toujours le même constat qui met en évidence une carence criante des clubs français par rapport au reste du continent. L’OM est resté stérile faute d’un vrai buteur : ni Brandao, ni Gignac n’ont su concrétiser les quelques occasions nettes offertes contre le Spartak. On le répète : quand Deschamps a fait le forcing tout l’été pour enrôler Luis Fabiano, beaucoup lui ont reproché un « entêtement ruineux » . Aujourd’hui, l’OM est mal barré dans sa poule et rame en L1. Avantage DD !… Idem pour l’OL, avec un Lisandro toujours aussi morfale mais pas toujours bien servi et souvent obligé de décrocher parce que le ballon ne lui parvenait pas. Zéro pointé pour le Losc et pour Auxerre, et satisfecit pour Erding, qui a beaucoup essayé mais échoué.
La comparaison avec les autres clubs fait encore plus mal. Milan a plié l’AJA sur un doublé punitif d’Ibra, jusque là transparent (0-2). Eto’o a fait « coucou ! » en égalisant à Twente (2-2). Pour le Bayern, Thomas Müller puis Klose ont expédié à temps l’AS Roma (2-0). Anelka, seul en pointe, a plié l’affaire pour Chelsea à Zilina d’un doublé ravageur (4-1). Higuain a mis le Real à l’abri contre l’Ajax (2-0). Chamakh a ouvert son compteur-buts avec les Gunners contre Braga (6-0). Crouch a planté pour Tottenham à Brême (2-2). Aduriz puis Soldado ont permis au FC Valence de plomber Bursaspor à l’extérieur (4-0). N’Doye a été le buteur unique contre Rubin Kazan (1-0) et Messi a évidemment remis sur les rails un Barça mené à dom par le Pana sur doublé de retour (5-1). CQFD… L’exigence quasi absolue d’avoir un « killer » devant, c’est le minimum vital en C1. Petit détail : Sir Alex avait décidé de se priver de Berbatov contre le Celtic (0-0), alors que le Bulgare était depuis le début de saison son meilleur argument offensif.
L’AJA menacée
Pour l’instant l’OL est parfaitement dans le timing, leader ex-aequo avec Benfica (vainqueur 2-0 contre Hapoël Tel Aviv). Une victoire lyonnaise en Israël devrait déjà écarter Tel Aviv de la course, puis il y aura la réception du Benfica à Gerland, première « finale » entre les deux prétendants à la première place. Avec 9 points en trois matchs, les Gones pourraient mettre KO ce Groupe B. Mais avec cet OL encore friable, on attend de voir. Et puis Schalke n’a pas dit son dernier mot… L’OM s’est encore mis un handicap sur le dos en losant au Vélodrome. Or, le prochain match c’est le déplacement à Chelsea. En cas de défaite à Londres tandis que le Spartak écrabouillerait très certainement le Zilina à Moscou, l’impact psychologique (0 point inscrit, et + 6 pour les Blues et les Spartakistes) serait terrible. Et pourtant… C’est au match d’après, le mardi 19 octobre à Moscou, que l’OM pourrait entamer sa remontée. Marseille a les moyens de prendre sa revanche face à des Moscovites défensivement (très) prenables. C’est là que se jouera la saison en C1 des Phocéens, pour l’instant toujours en course. Pour l’AJA, il ne faut plus trop rêver des 8èmes et songer à disputer la troisième place qualificative contre l’Ajax. Prochain rencard à l’Abbé-Deschamps contre le Real. Avec une surprise du type Zénith et un Mourinhox furax ?
En Europa League, le PSG a pris une bonne option dans son Groupe J, où les deux places qualificatives doivent se jouer entre Paris, FC Séville et Dortmund (vainqueur 4-3 à Lvov). Paris accueillera Lvov, avec l’opportunité de creuser le trou. On est d’autant plus optimistes avec le PSG qu’il a joué hier soir avec l’équipe A’, sans Hoarau, Makélélé ou Sakho (entrés à la fin) et sans Giuly qui pète le feu en ce début de saison (voire sans Bodmer qui serait prochainement rétabli ?) A ce propos, la paire Chantôme-Clément au milieu a plus que répondu présent et s’est rachetée après sa cata à Tel Aviv (3-4, le 26 août). En alignant l’équipe-type dans la double confrontation contre Dortmund et au retour au Parc contre Séville, Kombouaré a largement les moyens de faire passer les siens aux tours suivants. Reste plus qu’à éviter les naufrages inadmissibles de Sochaux et Tel Aviv. Au fait, quid de Sessegnon ? Sans lui, le PSG tourne plutôt pas mal, non… Pour Lille, l’équation est simple : il lui faut gagner un max de matchs contre La Gantoise et contre et le Levski Sofia. Pas forcément gagner les quatre parce que les Belges ont déjà perdu contre Sofia (2-3) mais aussi parce que le Sporting gagnera aussi des rencontres contre ces deux clubs, facilitant les affaires du LOSC en faisant la moitié du boulot. Scénario optimiste tempéré par le « malaise lillois » qui atteste d’une saison mal entamée, avec un succès en trompe-l’œil à Lens, une victoire 4-1 « trop belle pour être vraie » … Les prochaines journées de L1 nous aideront à y voir plus claire, que ce soit pour Lille mais aussi pour les autres… Wait and see.
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