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C1 – Bernie le dingue sauve la Juve

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C1 – Bernie le dingue sauve la Juve

Dans ce duel entre grands d'Europe, le Real arrivait détendu du gland, avec six points dans sa besace et un honnête début de championnat en bandoulière. Pour la Juve, humeur aux antipodes : obligation de résultat positif pour laver le double affront de Borisov et de Naples. Et pour sauver la tête de Ranieri.

Claudio Ranieri peut remercier son vis à vis madrilène. Violemment contesté depuis la défaite subie à Naples ce week-end, l’entraîneur de la Juve a reçu un grand coup de main de la part de Bernd Schuster. La Juve devait vaincre, ou au moins rivaliser avec son prestigieux hôte pour faire oublier sa médiocre entame de championnat et de Ligue des Champions, Schuster lui a facilité la tâche. Dans un élan expérimental à faire passer les Pink Floyd pour des adeptes du rock binaire, Bernie le dingue stupéfia son monde en alignant d’entrée trois attaquants axiaux de formation (Raul, Van Nistelrooy, Higuain) plus deux milieux offensifs (Sneijder, Van der Vaart) davantage attirés vers le centre que par les ailes. Cinq joueurs à vocation offensive c’est déjà culotté, mais cinq axiaux c’est juste absurde. Chapeau Bernie ! En tout logique, dans cette configuration et avant des réajustements tactiques salutaires d’un Schuster à la lucidité retrouvée, le Real se traîna pendant une mi-temps. On se demanda même si Raul était bien sur la pelouse.

Claudio Ranieri peut remercier Bernd, c’est sûr, mais aussi le petit Ale. Samedi, face à Naples, la sortie de Del Piero avait rendu furieux les supporters. Alors que les Bianconeri tenaient le point du nul, Ranieri avait fait sortir l’icône turinoise pour la remplacer par un défenseur, avec le résultat que l’on connaît : une défaite humiliante chez les cul-terreux napolitains (2-1). Pas rancunier, le satyre de poche blanc et noir détendit la mâchoire de son entraîneur dès la 5e minute d’une frappe enroulée imparable, décochée des 20 mètres au terme d’un une-deux d’école avec Di Oliveira Carvalho Amauri. Amauri, l’exception culturelle noire et blanche. En général, la Juve ne fait pas dans le Brésilien, lui préférant de l’Uruguayen, plus rude, plus fiable. Mais Amauri est-il vraiment Brésilien ? A part son patronyme à rallonge, rien n’indique qu’il s’agisse d’un représentant du football auriverde. Un touché de balle brut de décoffrage, un dribble quelconque et comme point fort, le jeu de tête. C’est d’ailleurs en se détendant parfaitement à la réception d’un centre de Nedved, que le Brésilien donna le break d’avance aux siens à la 49e minute. La malencontreuse déviation de Heinze l’y aida c’est vrai un petit peu.

La Juve à l’arrache

Le Real avait de quoi l’avoir mauvaise. Sortie sans handicap rédhibitoire de sa première mi-temps dadaïste, l’équipe de Schuster était décidée à en découdre en deuxième mi-temps avec un onze rééquilibré. Van der Vaart venait prêter main forte à Gago, seul à assurer la récupération jusqu’alors, et Sneijder se déportait sur la gauche. Devant, Higuain reculait d’un cran tandis que les deux trentenaires des surfaces, Raul et RVN, retrouvaient leur zone de prédilection. Pour parachever cette réorganisation opportune, mais toujours privée de vrais joueurs de couloir, Schuster semblait décider à faire entrer Robben promptement. Le Hollandais accélérait son échauffement…et assistait au deuxième but bianconero, qui semblait sonner le glas des espoirs madrilènes.

Sauf qu’avec Robben, finalement entré en jeu à la 54e, le Real a failli faire disjoncter la Juve. Etirée par une efficace occupation madrilène des couloirs, la défense turinoise était dépassée. Et quand à la 66e minute, les Merengue réduisaient la marque d’une tête de RVN à la réception d’un centre d’un Heinze très porté vers l’avant, les supporters bianconeri pouvaient craindre le pire. D’autant que la Juve montra dans la minute suivante qu’elle avait perdu la cruauté qui faisait sa légende (noire) : pour un cheveu, Amauri ne pouvait reprendre un centre un poil trop appuyé de Salihamidzic. Le Bosniaque était rentré à la place de Marchisio, blessé tôt dans la partie par…Momo Sissoko. Un vrai tough guy celui-là.

Finalement, c’est quand elle sent le souffre du danger que la Juve se montre la plus à l’aise. Son entame de match avait été mordante – pressing haut, adversaire étouffé – et à 2-1 elle retrouva cette envie de vaincre, montrant par là même qu’elle n’avait pas balancé tout son héritage par la fenêtre (et on ne parle pas ici de Pessotto) depuis le Moggiopoli. La Vieille Dame, comme aux plus belles heures, défendit comme une chienne et conserva son petit pécule, la rage au ventre.

Au coup de sifflet final, le stade olimpico exultait comme s’il s’agissait d’un quart de finale de Ligue des Champions et Chiellini hurlait sa joie dans une expression troublante, semblable à celle du petit caïd de Gomorra. Schuster pouvait se dire qu’il avait vraiment déconné ou se satisfaire d’avoir fait sa BA : sauver la peau d’un collègue. Mais pour combien de temps ? Si la Juve l’a emporté à l’énergie, c’est bien le Real qui paraissait le plus fort. Un sentiment qu’ont éprouvé nombre d’adversaires défaits par la Juve du temps de sa grandeur. Alors …

Par Thomas Goubin

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

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