C1 – Barcelone–OL, un non match
A 2-0 pour le Barça, c'était déjà fini. Et ça prenait même une tournure indécente. Heureusement pour les Lyonnais, les buts inscrits par Makoun et Juninho ont permis de sauver les meubles. Mais pas l'honneur...
Cinq minutes de jeu, Lyon est déjà acculé dans son camp, Barcelone en possession de la balle. Pressing haut etc… Alors c’est peut-être psychologique, vu comme les Catalans sont haut placés, mais du coup Lyon perd, ou plutôt leur rend la balle beaucoup trop vite. Barcelone passe surtout par sa droite, Lionel Messi oblige. Lyon se précipite et perd la balle sitôt récupérée.
Dix minutes de jeu, le match semble déjà fini, Barcelone ne va pas tarder à ouvrir le score. Les Lyonnais commencent à faire des fautes et ne gardent pas le ballon plus de trois secondes dans les pieds, pas une passe, rien, ils n’ont toujours pas franchi la ligne médiane et sont déjà complètement acculés.
Coup franc provoqué par Iniesta, à 20 mètres. Heureusement que le ballon est contré. Seul espoir pour Lyon après un quart de jeu, que Barcelone ne soit pas en réussite. Bref, leur destin n’est déjà absolument plus entre leurs mains, mais bel et bien dans les pieds barcelonais. Ou dans la tête de l’arbitre, qui est bien gentil de ne pas accorder un pénalty à Eto’o sur un tacle de Boumsong. Lyon sort enfin de son camp et parvient sur sa première incursion à se procurer un semblant d’occasion, centre de Benzi pour Ederson, qui rate sa frappe. Grâce à cette action lyonnaise, la possession ne doit plus être que de 78% à 22%, ou un truc comme ça.
Deuxième occase lyonnaise, une frappe ratée de Benzema. Lyon respire enfin et sort de son camp grâce à des attaques rapides. Soit, mais ils semblent toujours incapables de poser le jeu face aux hommes du Camp Nou et de prendre le match à leur compte. Pas comme Barcelone, un flot ininterrompu. Ils se permettent même de passer maintenant par la gauche de Thierry Henry, c’est dire. On a beau dire, lui trouver un côté béni oui-oui voire apôtre du beau jeu un peu insupportable, cette équipe du FC Barcelone est tout de même pas mal du tout à voir évoluer.
Et efficace en plus : perte de balle de Mak II dans l’axe, passe directe de Marquez pour Henry, qui se retrouve en un contre un face à Lloris. S’il reste encore bien un truc que Titi sait faire, c’est planter. Plat du pied parfait sous le bidon d’Hugo. Le ralenti à peine fini, bimbamboum, combinaison catalane aux 20 mètres français, Iniesta – Xavi – Henry, doublé pour lui, 2-0 à la 28è minute de jeu.
Le match est déjà fini, alors que Messi et Eto’o n’ont encore rien fait. Ah ben tiens, quand on parle du loup, le petit Argentin fait l’amour à la défense lyonnaise, plat du gauche, 3-0. Puis Eto’o démonte les cages, 4-0. Makoun, de la tête, sauve l’honneur. Enfin ce qu’il en reste d’honneur…
Mi-temps. Mathieu Bodmer est entré pour François Clerc, que Toulalan remplace au poste d’arrière droit. Le but de Makoun en fin de première mi-temps semblait anecdotique, il a en fait changé le cours du match. Débordement de Delgado, au point de pénalty, Benzema laisse passer entre ses jambes pour Juninho qui marque. Reste que le Brésilien s’est surtout fait remarquer pour son comportement de merde, un vrai mauvais fond, un sale mauvais perdant, un carton rouge dix mille fois mérité. Une sortie à la Zidane pour ce qui était peut-être son dernier match de Champion’s.
N’empêche qu’à 4-2, Lyon peut y croire, au moins un peu. Le match a changé, Lyon joue son va-tout, se retrouve par conséquent plus souvent dans le camp barcelonais et se trouve du coup exposé à des contres potentiellement dévastateurs. Lancé à la limite du hors-jeu, Thierry Henry rate le triplé et la balle de match ; à 5-2, c’était définitivement plié. Puel souffle et fait des retouches : Delgado sort, remplacé par Kim Kallström. Barcelone reprend petit à petit le contrôle du milieu de terrain, merci Yaya Touré, donc de la partie.
La bande à Cruyff remonte ses lignes et du coup le suspense retombe. Il reste vingt minutes à jouer. Faudrait déjà que Lyon plante le troisième pour croire à l’exploit. Certes les Lyonnais font une bien meilleure première seconde mi-temps, ratent la possibilité de croire en l’exploit sur une frappe non cadrée par Karim. D’ailleurs, ils en prendront même un cinquième dans les arrêts de jeu par Keita. De toute façon, le match était bel et bien tué à la 28ème minute de jeu, après le doublé de Thierry Henry.
(Ly)On n’a que ce qu'(ly)on mérite. Surtout, Barcelone est bien trop fort pour eux. Les Catalans constituent désormais sans doute le seul espoir de ne pas voir des Rosbeefs soulever la coupe aux grandes oreilles.
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