C1 : Arsenal, gare à la danse celte
En attendant Lyon face à Anderlecht mercredi, Celtic–Arsenal figure l'affiche des play-offs de la Ligue des Champions. Avec cette question qui agite le landerneau : et si la bande à Arsène matait la C1 à la télé pour la première fois depuis plus de dix ans ?
L’est dupe de rien, Arsène Wenger. Son équipe a beau avoir atomisé Everton à Goodison Park samedi, le coach d’Arsenal sait que les Arsènaux ont surtout massacré une équipe de paralytiques entre blessures majeures (Arteta, Jagielka, Anichebe, Jô,…), forme suspecte (Fellaini cadavérique) et instance de départ (Lescott quasi à City). Bref, la zone quoi. Forcément, contre ce genre d’adversaire en friche, le jeu des Gunners est celui qui fait le plus mal. Mais à l’heure d’enchaîner trois jours plus tard avec les play-offs de Ligue des Champions, Wenger sait que ses boys vont devoir remettre le couvert pour, cette fois, un bon gros combat. Un match d’hommes comme dirait Patrice Evra. Car le Celtic, ça ne rigole pas, surtout au Celtic Park. Là-bas, le « You’ll never walk alone » résonne peut-être plus fort encore qu’à Anfield. Simplement, valeur d’équipes oblige, il résonne dans des sphères beaucoup moins hautes qu’à Liverpool.
Wenger n’y survivrait pas
N’empêche, sept fois champion d’Écosse sur les onze dernières années, le Celtic est un vieux routier de la coupe d’Europe, premier vainqueur britannique en C1, faut-il le rappeler. Alors forcément, même seulement armés de leur bite et de leur couteau, les gaillards de Tony Mowbray, où les anciens Nancéiens Landry N’Guémo et Marc-Antoine Fortuné feraient presque figure d’artistes, attendent les Baby Gunners de pied ferme. Sans avoir besoin de forcer le trait, le schéma de la partie est clair : ce sera grosse séance de bourrinage pour les Londoniens et concours de saut en hauteur dans leur surface avec option catch. En clair, va falloir manger du biffin côté Arsenal car on ne connaît pas grand-monde qui se soit baladé dans l’antre de Glasgow. Au vrai, on ne voit guère que Barcelone, pour ne considérer que l’histoire récente, qui s’y soit promené. Or, Arsenal, c’est le Barça… en dix fois moins bien.
Bref, Wenger a raison de se méfier : « Le Celtic et les Rangers sont les forces dominantes en Écosse et peuvent s’attacher les services des meilleurs joueurs. Ils ont la dimension nécessaire pour évoluer en Premier League » . Et comme Arsenal ne domine plus la Premier League depuis plus de cinq ans maintenant, la conclusion paraît toute faite : Arsenal va en chier. Mais Arsenal doit passer. Pour Wenger, qui ne survivrait sans doute pas à une mise au ban de l’Europe (la vraie, hein, parce que la C3, on s’en fout). Pour le club aussi, endetté par son Emirates Stadium pharaonique, et qui ne peut se permettre de passer à côté de la manne de la phase de poules. Pour l’équipe enfin qui vit depuis des années dans l’espoir (la chimère ?) de lendemains qui rigolent et qui imploserait probablement sans la C1 au menu. Oui, pour toutes ces raisons, les Canonniers doivent faire le job. Avec un objectif : revenir vivants du Celtic Park.
Djibril Cissé face à Agüero
Outre ce choc, on peut noter quelques belles affiches au programme car le tirage au sort a eu la mauvaise idée d’opposer une dizaine de candidats sérieux aux poules entre eux. Celtic-Arsenal et Lyon-Anderlecht donc, mais aussi un alléchant Sporting-Fiorentina. Deux écoles de beau jeu entre le meilleur centre de formation du Portugal et la dolce vita estampillée Prandelli. Mais le coach italien de la Viola a beau cultiver la forme plus que le résultat dans une sorte de délicieuse utopie, les fans de la bande à Mutu se passeraient volontiers de ronds de jambes pour valider, même à la laide, le billet pour la Ligue des Champions. Où il sera alors temps de donner dans le beau jeu.
Autre gros en danger, l’Atletico Madrid, qui ne va pas être à la fête chez le Panathinaïkos Athènes de Djibril Cissé. L’ancien élève de Guy Roux rêve de prouver qu’à côté de ses voitures tunées, de ses jambes de cristal et de ses talents de vidéaste, il a encore un peu de football en lui. Agüero et ses potes ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus.
Enfin, même si ça n’a l’air de rien, Stuttgart n’a pas forcément tiré le bon numéro avec Timisoara. Le club du berceau de la révolution roumaine contre le pouvoir de Ceausescu en 1989 a dégagé rien de moins que le Chakhtior Donetsk au tour précédent (0-0, 2-2- en Ukraine), soit le dernier vainqueur de la Coupe de l’Uefa, mine de rien. On serait à la place de Mathieu Delpierre et sa bande du Vfb, on ferait gaffe quand même.
Ce soir :
FC Timisoara-VfB Stuttgart
Celtic Glasgow-Arsenal
Sporting Portugal-Fiorentina
Sheriff Tiraspol-Olympiakos
FC Copenhague-Apoel Nicosie
Par
