Pour commencer, qu’avez-vous pensé de ces deux premiers matchs des Bleus ?
Beaucoup de bonnes choses à tout point de vue. Déjà, au niveau de l’état d’esprit, on sent qu’il y a une bonne ambiance entre eux. On sent qu’ils ont engrangé de la confiance et ça s’est ressenti sur le terrain avec ces deux très bons résultats.
Est-ce que vous pensez que l’équipe de France arrivera à développer son jeu contre cette équipe d’Équateur, comme elle a su le faire lors des deux premières journées ?
J’espère ! Après, il y a toujours l’inconnue du prochain match. Mais on sent que Didier Deschamps maîtrise l’événement, notamment en essayant d’apporter beaucoup d’humilité par rapport aux deux premiers résultats, ce qui permet de bien préparer ce match contre l’Équateur. La grande difficulté dans une compétition comme celle-ci, c’est d’arriver à se remettre en question après chaque rencontre. On verra bien ce soir, mais j’ai envie de dire qu’il n’y a pas de raison que les Bleus n’y arrivent pas.
Est-ce que vous avez regardé les premiers matchs de l’Équateur ?
Oui, j’ai vu des bouts de leurs matchs. C’est une équipe qui peut poser des problèmes, surtout avec son attaquant, Enner Valencia, qui est en pleine bourre, puisqu’il a inscrit les trois buts de son équipe dans ce Mondial. Il y a de la vitesse et de la puissance dans cette équipe, donc il faudra être vigilant. De toute façon, on doit toujours être concentré, car s’il n’y a aucun match facile, c’est encore plus vrai en Coupe du monde.
D’ailleurs, ce Enner Valencia, vous le connaissiez avant le début de la Coupe du monde ?
Pas du tout, non. Je l’ai découvert, là, en même temps que beaucoup de personnes (rires). C’est un attaquant qui n’est pas très grand, mais qui va vite, avec de bons appuis et une bonne maîtrise du ballon. C’est vraiment un joueur avec beaucoup de qualités et je pense qu’il peut faire mal à beaucoup de défenses.
Ce sera donc clairement le danger numéro un du côté des Équatoriens, ce soir ?
Pour moi, oui ! Comme je viens de le dire, je trouve qu’il a beaucoup de qualités et on voit d’ailleurs qu’il y a pas mal de clubs qui commencent à s’intéresser à lui. C’est un joueur qui m’a énormément plu depuis le début de la compétition, et il faudra le surveiller de très prés ce soir !
L’enjeu de ce match est important, avec à la clef la première place du groupe qui nous permettrait d’éviter l’Argentine en huitièmes. Mais n’y a-t-il pas un risque que les joueurs le prennent un peu à la légère, du fait qu’ils soient déjà qualifiés ?
C’est vrai qu’inconsciemment, il peut y avoir une sorte de décompression en se disant qu’on est déjà qualifiés. Mais cet objectif de la première place reste quand même une bonne source de motivation, car cela nous permettrait d’éviter l’Argentine, et je pense que les joueurs ont bien conscience de cela.
Ce soir, Didier Deschamps va faire tourner son effectif, avec les titularisations de Digne, Sagna, Schneiderlin, Koscielny. Vous trouvez que c’est important de faire participer tout le monde, pour que tout le groupe se sente vraiment concerné ?
Oui, je pense que c’est important. Et puis ça permet également de faire souffler quelques titulaires, parce que sur le plan physique, mais également psychique, une Coupe du monde, ça pompe beaucoup d’énergie. Après, je trouve que cette équipe de France a des bons joueurs à tous les postes, même au niveau des remplaçants. Il n’y a pas une grande différence de niveau entre les titulaires et les remplaçants, à mon sens. Donc ça ne devrait pas poser de problème au niveau du jeu de l’équipe.
Le fait de fêter sa première titularisation lors d’un match de Coupe du monde, n’est-ce pas difficile à surmonter d’un point de vue émotionnel, pour un jeune joueur ? On pense notamment à Morgan Schneiderlin qui sera dans ce cas-là, ce soir.
C’est vrai que sur le plan de l’émotion, ça ne doit pas être évident à préparer, mais c’est un joueur qui a des qualités et je pense que les gars autour de lui vont le mettre dans les meilleures dispositions pour qu’il réussisse son match. C’est quand même quelqu’un qui sort d’une grosse saison avec son club de Southampton. Il a l’habitude des matchs de haut niveau, il faudra juste qu’il reste concentré pour ne pas laisser l’émotion prendre le dessus.
Est-ce que vous la voyez faire quelque chose dans ce Mondial, cette équipe de France ?
Oui, je pense. Ça fait longtemps que cette équipe de France a des joueurs de grande qualité, mais cette année, on sent qu’il y a vraiment un groupe qui s’est formé. Cette cohésion fait que cette équipe peut aller loin, car, en plus, elle est forte à tous les postes, même au niveau des remplaçants. Après, il faut faire attention aux éloges, ne pas se laisser aller.
En parlant de ça, il y a encore quelques mois, cette équipe était à peine outsider, et maintenant elle se retrouve presque dans la catégorie des favoris, c’est quand même fou, non ?
Ah bah complètement ! Dans le football, tout va vite. Et là, on en a la preuve concrète. Les joueurs de cette équipe sont tous très bons, de toute façon. Maintenant, le truc, c’est d’arriver à garder la même solidité et solidarité qu’ils ont montrés jusque-là.
Cette cohésion dont vous parlez, est-ce qu’il s’agit de la « patte Deschamps » , pour vous ?
Incontestablement, oui ! Deschamps y est pour beaucoup, c’est clair, ne serait-ce que dans le choix des joueurs, déjà. Il a une énorme expérience, donc il sait être à l’écoute des joueurs et faire en sorte qu’ils agissent tous pour le groupe.
Pour terminer, vous pouvez nous donner votre pronostic pour le match de ce soir ?
Je vais dire 3-0 ! Pour les buteurs, je sens un but de Pogba et un doublé de Benzema. Je ne suis pas un très bon pronostiqueur, mais j’espère que je vais avoir raison (rires).
Et le prix Puskás est décerné à...