C José

Marcello Lippi. Massimo Moratti. La Lazio. Sulley Muntari. Voici la liste des victimes de José Mourinho. Soit le sélectionneur national, son président, son adversaire en Coupe d’Italie et l’un de ses joueurs. Cet été, le Special One n’a pas fait dans le détail, ni dans la dentelle. « Qui va gagner le championnat ? La Juve » . Sélectionneur national, Marcello Lippi fait pourtant son choix. Après tout, on ne lui demande pas d’être impartial mais honnête. Pour autant, José ne laisse pas passer l’occasion de foutre un peu la merde : « Un sélectionneur national, qui a une grande responsabilité institutionnelle, ne peut pas dire une telle chose. C’est un manque de respect » . Réponse de Marcello : « Mourinho me semblait être une personne intelligente » . Et le grand Mou d’achever Lippi : « Je connais des personnes intelligentes. Fabio Capello, Vicente Del Bosque, qui n’auraient pas répondu à cette question. Bref, je ne veux plus perdre de temps à lui répondre. Moi, je travaille tous les jours pour mon club, sur le terrain et dans les vestiaires avec mon équipe. Je ne passe pas mon temps à attendre une partie de temps en temps » . Next !

Soit son président, Massimo Moratti himself. Ça commence plutôt soft : « Je n’ai pas le groupe dont je rêvais » . Puis ça monte vite en puissance : « La Champions est la compétition où prime la qualité. Je ne peux pas faire de miracles. Je ne suis ni Harry Potter, ni Merlin l’enchanteur » . Ce à quoi le président de l’Inter, qui est tout de même l’employeur de notre rock star préférée, se sent bien obligé de répondre : « Ce trophée est à notre portée. Si la saison passée, nous étions forts, nous le sommes encore plus désormais. Ce ne serait ni difficile ni miraculeux de faire mieux que la saison dernière en C1 » . Et là, forcément, José se voit bien forcé de remettre les choses comme ce bon vieux Massimo à leur place : « Il veut la Ligue des Champions ? Je lui donnerai la reproduction du trophée qui est dans mon salon » . Next !

Le 8 août, l’Inter paume la Supercoupe d’Italie, à Pékin, qui plus est contre la Lazio. Et quand José perdre, José pas content : « Nous avons joué de manière extraordinaire. Seul un hypocrite peut dire que la Lazio méritait de l’emporter. Je préfère ne pas commenter leur jeu, sinon je vais devenir agressif. Les meilleurs joueurs de la Lazio aujourd’hui ? Leur gardien et leur médecin, qui est entré cinquante fois sur le terrain dans les vingt dernières minutes » . On ne peut pas dire qu’il ait fait le déplacement pour rien… La saison peut enfin commencer, José est chaud comme la braise. Pour son premier match, le week-end dernier face à Bari, il a organisé son équipe autour d’un milieu Vieira, Motta, Muntari avec Stankovic en trequartista. Voyant très vite que Bari est venu jouer à dix dans son camp, le Mou passe en 433 pur, en faisant entrer Balotelli pour le Ghanéen. Après le match, quand on lui demande pourquoi il a fait sortir Muntari, José aurait pu évoquer ses considérations tactiques. Aurait pu… « Muntari ? Il était nul, ça doit être le Ramadan » .

Joueurs, ennemis, présidents, sélectionneurs nationaux italiens, étrangers ou milanais, soyez prévenus, José est chaud patate et s’est maintenant complètement adapté à son nouveau pays. « Ce qui me plait vraiment en Italie, c’est quand j’entends le bruit de mes ennemis comme ce fut le cas ces derniers jours. C’est fantastique » . Tu m’étonnes.

Milan-Inter, ce soir, 20h45