- CAN 2013
- Groupe C
- 3e journée
Bye bye Zambie
Les Zambiens, tenants du titre et parmi les favoris de la compétition, sont éliminés de la Coupe d'Afrique des nations après avoir concédé le match nul face au Burkina Faso, lui-même qualifié (0-0). Les hommes d'Hervé Renard quittent le Sud du continent avec la frustration de n'avoir ni perdu ni gagné. Trois matchs nuls donc, mais, comme le Maroc et le Congo, ils ne verront pas les quarts. Pas comme le Nigeria, qui a arraché sa qualification face à l'Éthiopie (2-0).
Zambie-Burkina Faso : 0-0 (0-0)
Nigeria-Éthiopie : 2-0 (0-0)
Buts : Victor Moses (79e et 90e) pour le Nigeria.
S’il fallait résumer cette rencontre en un mot, on choisirait sans doute celui-ci : désert. Dans le jeu et sur le terrain. Les Zambiens sont pourtant entrés avec un seul objectif en tête, celui de ne pas devenir la troisième équipe de la CAN à sortir sans avoir perdu, mais avec trois points seulement au compteur. Comprendre : ne pas imiter le Maroc et la République démocratique du Congo, éliminés après avoir concédé trois match nuls. La lose. Bakary Koné, Alain Traoré, Charles Kaboré et Jonathan Pitroipa sont sur le pré, les Burkinabés ont aligné leur équipe type Ligue 1. Et l’objectif est clair : faire comprendre aux Zambiens, tout d’orange vêtus, qu’on va jouer comme à la plage (le terrain du Mbombela Stadium s’y prête d’ailleurs à merveille), pépères et en renforçant les barricades à l’arrière. Car il suffisait d’un nul aux Étalons pour se qualifier. Mais les Chipolopolos n’y sont pas, la faute à une attaque amorphe. Ils terminent comme ils le redoutaient : avec ces fameux trois points. Les hommes de Renard croyaient pourtant pouvoir imiter l’Italie de la Coupe du monde 1982, à la faveur d’un match nul entre le Nigeria et l’Éthiopie. Mais Victor Moses, double buteur à la fin du match, en a décidé autrement. Les Walya vont également quitter le pays de Nelson Mandela.
Sur les transats, sous le soleil : rien à signaler
Le héros du match Zambie-Nigeria, Mweene, invoque les esprits devant ses cages, quelques secondes avant le coup d’envoi. Ces mêmes esprits qui l’ont peut-être sauvé alors que le gardien est sollicité dès la 2e minute par Alain Traoré, sur coup franc. Le portier zambien dégage la balle sur une passe de volley flottante qui retombe vers le point de pénalty, entre deux joueurs en vert et deux autres en orange. Le ballon est maladroitement dégagé, mais nom d’un Chipolopolo : quelle frayeur ! Ce fût cependant la seule, car après ça : plus rien. Vide intersidéral sur le terrain. Ah si, deux joueurs se blessent. D’abord, Alain Traoré est remplacé par Bancé à la 10e minute. Il sort sur civière. Puis Joseph Musonda affûte ses crampons et commute avec Nkausu, blessé, à la 15e. Avec la chaleur et les dunes sur le terrain, le jeu ne leur dit pas merci, puisque à partir du coup franc du Lorientais, Pitroipa et ses potes se contentent de faire tourner le cuir quand les Zambiens sont à l’image de leurs derniers matchs : impuissants lorsqu’il s’agit de pénétrer dans les 30 derniers mètres. Quelques secondes avant la mi-temps, Kalaba est à la réception d’un centre pour les Chipolopolos, mais vendange sa tête. C’est l’arbre qui cache la forêt : et au vu de la pauvreté de l’action, c’est dire à quel point elle est décimée.
Éliminés sans perdre
Les 22 joueurs reviennent, les intentions sont à peine revues à la hausse et le temps s’écoule. Vite, très vite. Cela fait les affaires des Burkinabés, qui évitent même la Côte d’Ivoire en quarts de finale en finissant premiers de ce groupe C (5 points). Puis, sous l’impulsion de « la chemise blanche » , Hervé Renard, les pieds zambiens se délient et passé la 80e minute, ils tentent tout. Mais le soleil tapait trop fort pour les Zambiens aujourd’hui, et les équipes se quittent sur un fade 0-0. Les esprits n’étaient pas du côté des Chipolopolos aujourd’hui et ils rejoignent le Maroc et la République démocratique du Congo. Cette CAN a un goût étrange, celui qui rappelle au spectateur qu’on est presque arrivé au repas, mais au moment de payer l’addition, le porte-monnaie est vide. Et l’élimination amère.
Dans l’autre match du jour, l’Éthiopie devait impérativement gagner face au Nigeria d’Obi Mikel, Moses et Yobo. Mais pour cela, il faut marquer. Les Nigérians sont dominés pendant 70 minutes ou presque. Mais si l’envie était bien là et les failles aussi, les Walya partent cependant d’Afrique du Sud par la petite porte. Victor Moses a enterré les espoirs éthiopiens à la 79e minute, sur pénalty. Bis repetita à la 90e minute, mais ce n’est que du bonus, les Éthiopiens sont déjà au fond du trou. Par la même occasion, le joueur de Chelsea élimine la Zambie. Trois points. Trois éliminations. Chiffre maudit.
Par Jules Rouhling