- Français de l'étranger
Buval: « Parler anglais, ça dépanne toujours »
Tout le monde connaît un menteur qui dit avoir raté une grande carrière à cause d’une grave blessure. Pour Bedi Buval, 25 ans, c’est un fait, il aurait pu fouler les pelouses de Premier League, mais son genou en a décidé autrement. Aujourd’hui, il joue à Feirense, au Portugal, mais il ne désespère pas.
Raconte nous rapidement ton parcours, car peu de gens te connaissent.
J’ai commencé à Nancy où je suis resté un an en centre de formation en moins de 16. Saison à la fin de laquelle j’ai intégré l’Academy de Bolton où j’ai passé trois ans. J’ai pas beaucoup joué là-bas en professionnels, à part quelques matchs de coupe. Et puis il y a cette blessure aux ligaments qui tombe au moment où j’étais en fin de contrat. Du coup je me retrouve sans club et je retourne en France pour me faire opérer. Tout s’est bien passé, d’ailleurs j’ai plus jamais eu de problèmes au genou depuis. J’atterris ensuite au Red Star une année avant de signer à Randers, au Danemark. Et puis après je suis allé en Grèce à Panthrakikos et Panionios avant de partir à Gdansk en Pologne et maintenant je suis à Feirense au Portugal.
Pas de regrets par rapport à ta blessure quand tu étais à Bolton ?
Ouais quand même un peu ! J’ai eu la poisse, on parlait négociations avec le club pour que je renouvelle mon contrat et il a fallu que je me blesse. Mais bon, aujourd’hui ça va mieux, je n’ai jamais baissé les bras et j’espère réussir à remonter la pente.
T’as quand même sacrément voyagé ? Et dans des pays dont la langue parlée est un peu complexe. Ça t’a pas posé de problèmes dans ta carrière ?
Non jamais. J’ai passé trois ans en Angleterre donc je parle bien anglais, ça dépanne toujours quand tu arrives à l’étranger. Et puis après j’apprends trois ou quatre mots utiles pour me faire comprendre. Non vraiment, je n’ai pas eu de problèmes d’intégration, l’important c’est que l’entraîneur te fasse confiance et te mette sur le terrain, que les autres mecs te respectent et reconnaissent le travail que tu fais sur le terrain.
Quel pays as-tu préféré ?
La Grèce et Athènes plus particulièrement. La ville est superbe, tu y manges super bien, il y a la plage et plein d’endroits où sortir, c’est tentant. Pour sortir le soir après l’entraînement avec sa copine manger au restaurant, il n’y a pas mieux qu’Athènes. Et puis ça reste une ville historique avec plein de monuments.
Et côté football ?
Sans compter l’Angleterre, le Danemark m’a beaucoup plu. C’est là-bas que j’ai joué pour la toute première fois dans un stade plein, à Copenhague, il y avait plus de 20 000 personnes. Et puis l’entraîneur, Colin Todd, m’avait supervisé avant de me faire venir, il m’a tout de suite mis à l’aise et en confiance. On s’entendait super bien. Pour ce qui est du championnat danois, c’était vraiment intéressant, c’est celui qui me convient le mieux au niveau du jeu. Je suis un joueur plutôt athlétique, rapide et assez technique, et le championnat danois s’inscrivait dans cette logique. Après, chaque championnat possède sa particularité. Pour la Grèce, c’est la technique, la Pologne, c’est très physique et le Portugal, c’est un peu comme le Danemark, avec quand même légèrement moins d’engagement.
« C’est bien la crise en Grèce »
Quelle impression te donne le Portugal ? C’est pas trop paumé Santa Maria da Feira ?
Non, la ville est sympa, on a la plage à quinze minutes, et puis ça reste le Portugal, il fait plutôt bon. En plus, on est juste à côté de Porto donc c’est pas si paumé que ça.
L’équipe va à la messe tous les dimanches ?
Alors ça, j’en sais absolument rien ! Il doit bien y en avoir quelques-uns dans les vestiaires qui y vont, mais pas moi en tout cas. Remarque, c’est pas une mauvaise idée d’aller prier pour que l’équipe atteigne ses objectifs cette saison.
Tu préfères la bouffe portugaise, danoise, polonaise ou grecque ?
La cuisine grecque, sans aucune hésitation.
Quel est ton plat préféré ?
Oh là ! Il y en a tellement…Bon allez, je vais quand même rester classique et je vais dire la moussaka.
Quel pays est le plus dans la merde économiquement, la Grèce ou le Portugal ?
La Grèce ! Quand j’étais là-bas, la crise venait à peine de commencer, mais je suis resté en contact avec pas mal de monde là-bas et je peux t’assurer que c’est bien la crise. Alors qu’au Portugal, ça va encore.
Rien à voir. Les Portugais sont-ils aussi poilus que la légende le dit ?
Non, non, non, c’est une légende !!! En tout cas, pour le moment, d’après ce que j’ai vu, ce sont des gens tout à fait normaux, ils n’ont pas une pilosité excessive !
Et sinon tu as gardé contact avec Kevin Gameiro ? Vous avez joué ensemble à Chantilly quand vous étiez jeunes ?
Ouais quand on est à Paris tous les deux, on se capte. On a toujours gardé contact, même si là, on ne s’est pas vus depuis quelques mois. Je suis content pour lui, il a su faire les bons choix et il a eu beaucoup de réussite ! Il le mérite.
Propos recueillis par William Pereira