- Coupe de France
- 32es
- Montagnarde-Saint-Brieuc (1-1, 3-2 TAB)
Buteur décisif, le gardien de La Montagne revient sur sa séance de tirs au but épique
Pensionnaire de Régional 1, l'Union sportive Montagnarde, dans le Morbihan, sera le petit poucet des 16es après s'être offert le scalp du Stade briochin de Christophe Kerbrat (National) aux tirs au but (1-1, 3-2). Le héros est le portier Mattéo Petitgenet (23 ans) qui, après avoir détourné deux tentatives lors de la séance, a inscrit le penalty de la qualification, comme au cinquième tour. Entretien avec un ancien Merlu qui a bien mérité de prendre la lumière.
Tu as inscrit le tir au but de la victoire, comme face à Concarneau, ton ancien club. Ça va devenir ta spécialité ? Peut-être ! Le penalty, c’est un exercice comme un autre. Je pars du principe que le gardien va te donner des indications, comme c’est mon poste. Je regarde le gardien et j’essaie de tirer à l’opposé de lui selon les indications qu’il me donne. Ça me réussit pour le moment. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’à chaque fois qu’on arrive dans une séance de tirs au but et que le coach demande qui veut tirer, je lève la main. Pendant la semaine, avant chaque tour de Coupe de France, on s’entraîne aux séance de tirs au but. Mais c’est complètement différent en match. Il ne faut pas avoir peur de rater, je ne me mets pas de pression. Pour l’instant, ça me réussit plutôt pas mal.
Le héros de @US_Montagnarde se nomme Matteo Petitgenet qui offre la qualification en 16e de finale de la @coupedefrance contre @StadeBriochin (1-1, 3-2 tab) #CDF pic.twitter.com/KjrIH8KWI9
— Baptiste Cogné (@BaptisteCogne) February 20, 2021
Tu en tirais déjà avant cette saison ?Il y a très longtemps : la dernière fois, ça devait remonter à un tournoi quand j’étais à Angers en centre de formation !
Au cinquième tour, tu avais demandé à le tirer, par revanche vis-à-vis de ton ancien club. Cette fois-ci, comment ça s’est passé ? Quand ceux qui le voulaient ont levé la main, j’ai dit : « Je serai le cinquième », et voilà. Dans la logique du coach, je suis quand même gardien de but, donc il vaut mieux que je tire en dernier. Il a dit qu’il avait confiance en mes pieds, donc tant mieux.
Comment s’est passé ce match ?On les a fait déjouer. Leur coach pensait qu’on allait les attendre : le nôtre nous disait que c’était le meilleur moyen de perdre. Il ne fallait pas changer notre jeu, continuer à aller les chercher. Forcément, ça allait leur donner des espaces, mais si on pressait bien ça nous donnerait des opportunités. Et c’est ce qui s’est passé. Pour moi, on méritait la qualification. Pendant le match, j’ai eu des arrêts à faire, c’est mon boulot. La séance de tirs au but, ça devient un duel avec les joueurs, mental plus que technique, et ça m’a encore réussi.
Tu as été formé à Lorient, puis tu as connu le SCO d’Angers. Qu’est-ce qui a fait que tu n’es pas resté ?J’ai été à Lorient de mes 8 ans à mes 18 ans. Après, je suis parti deux ans au SCO. À Lorient, c’était une proposition de contrat qui ne me plaisait pas, ils me proposaient un an, alors que j’en voulais deux. Par le biais d’Alex Delan, j’ai signé à Angers. J’ai fait mes premiers bancs en Ligue 1, j’étais performant, ils m’ont fait passer stagiaire pro. Et à la fin de ça, ils ont fait le choix de ne pas me faire signer, ils ont fait signer Anthony Mandréa, c’est un choix de leur part. Je me suis retrouvé sans club, j’ai signé une première fois à La Montagne où j’ai fait une très bonne saison en N3, Concarneau est venu me chercher et j’y suis resté deux ans, en National en tant que numéro deux.
Puis tu es revenu à La Montagne cette saison.Oui, quand tu es numéro deux, tu ne joues pas beaucoup, tu ne te montres pas beaucoup. J’aurais été prêt à continuer à Concarneau, mais financièrement, ça n’était pas possible pour eux. Je me suis dit que le foot commençait à s’éloigner pour moi, donc il fallait prendre une décision assez rapidement. Je suis revenu ici, car c’est un club que je connais et que j’apprécie (Mattéo est natif de Ploemeur, juste à côté d’Inzinzac-Lochrist, NDLR). Le foot s’est un peu mis de côté. Je suis actuellement au chômage, je suis en train de créer mon entreprise dans l’évènementiel, je fais des formations, avec un objectif pour 2022, parce qu’en ce moment, c’est très compliqué. Je n’ai qu’un bac S, je n’ai pas fait d’études, j’ai encore plein de choses à apprendre. Tout tourne au ralenti, on va dire que je n’ai un peu que la Coupe de France en ce moment ! Si le foot revient, tant mieux, mais en début de saison, je l’avais un peu mis de côté.
Tu t’attendais à vivre une telle saison ?Quand j’ai signé à La Montagne, j’ai dit au président que mon objectif pour le club, qui est pour moi au minimum un club de National 3, était de monter et de faire un super parcours en Coupe de France pour aller au Moustoir. Pour la montée en N3, ça risque d’être compliqué, je ne pense pas que les championnats vont reprendre, ce qui est dommage. On a réussi à faire le travail en Coupe en sortant deux National, ce qui est exceptionnel. Ce serait bien de pouvoir jouer une Ligue 1, et de pouvoir jouer au Moustoir, ce serait cool (entretien réalisé avant le tirage des 16es : au prochain tour, La Montagne affrontera l’Olympique Saumur FC en N3, NDLR).
Propos reccueillis par Jérémie Baron