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Butelle : « J’ai connu pas mal de coups durs, donc maintenant je profite »

Propos recueillis par Gaspard Manet
Butelle : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;ai connu pas mal de coups durs, donc maintenant je profite<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

À 32 ans, Ludovic Butelle a déjà eu une carrière plus remplie que la moyenne. Entre éclosion précoce, grave blessure, rôle de doublure et renaissance, le gardien du SCO d'Angers a beaucoup de choses à raconter. Ce qu'il fait ici.

Tu as fêté tes 32 ans en avril dernier, mais voilà déjà 14 ans que tu baignes dans le professionnalisme. Tu te rappelles encore de tes débuts en Ligue 1, en 2001, face à l’OL ?

Ah oui, je m’en rappelle très bien, surtout que j’en avais pris quatre, donc ça t’aide à t’en souvenir (rires). Mais que tu gagnes ou que tu perdes, un premier match en Ligue 1 reste gravé à vie. J’aurais préféré commencer par une victoire, mais face à l’OL qui était alors l’ogre de la Ligue 1, c’était très compliqué.

Pour un gardien, c’est quand même très rare de faire son premier match si jeune, à tout juste 18 ans.

Oui, c’est évident. J’ai eu la chance qu’Albert Cartier fasse appel à moi pour le poste de troisième gardien après une belle saison en moins de 17 où on avait gagné la Gambardella et le championnat. Ensuite, ce sont les concours de circonstances, avec la blessure de Johan Liébus et la sélection de Jacques Songo’o avec le Cameroun pour la CAN, qui ont fait que je me suis retrouvé titulaire. C’est sûr que les choses sont arrivées très vite et j’ai eu la chance que les dirigeants me fassent confiance malgré mon jeune âge.

Tu restes dans le groupe pro à Metz, de 2001 à 2004, comment ça se passe ?

Très bien. Malheureusement, à la fin de cette première année, on n’arrive pas à obtenir notre maintien et on est donc relégués en Ligue 2. Ce fut assez difficile, mais au vu du passé du club et de l’attente des supporters, on n’avait pas le choix, il fallait remonter immédiatement, ce qu’on est parvenus à faire dès la première saison. En Ligue 1, ça se passe super bien d’un point de vue personnel avec une année complète et une convocation en équipe de France espoirs. Encore aujourd’hui, je garde un excellent souvenir de mes années passées là-bas.

Et alors, pourquoi partir après une bonne saison en tant que titulaire en Ligue 1 ?

Bah déjà, parce que je n’étais pas pro avec le FC Metz, j’avais toujours le contrat espoir. Puis comme j’ai débuté très jeune, je me suis vite retrouvé sous le feu des projecteurs et j’ai eu la chance d’attirer certains clubs, c’était notamment le cas de Valence. J’ai tout de suite trouvé le projet intéressant et je me suis laissé tenter.

Tu arrives là-bas avec le statut de doublure ?

En fait, je devais signer à Valence et être prêté dans la foulée à Metz. Mais comme il y a eu des soucis avec les dirigeants messins et mes agents de l’époque, toutes les discussions se sont arrêtées et ça ne s’est malheureusement pas fait. Ensuite, une fois à Valence, Benítez, qui m’avait fait venir, s’en va et c’est Ranieri qui est nommé à sa place. Comme il ne me connaissait pas, il a décidé de me faire jouer en matchs de préparation pour voir ce que je valais. À la suite de cette période, il est venu me voir pour me dire qu’il voulait vraiment me garder en tant que doublure de Canizares. Je suis évidemment d’accord, mais malheureusement, une semaine après, je me blesse gravement…

Le fameux match de présentation face au FC Parme…

Voilà, c’est exactement ça. Pour me récompenser de ma pré-saison, il a décidé de me faire jouer une demi-heure lors du match de présentation. En gros, chaque gardien devait jouer trente minutes du match. Sauf que j’entre à la 60e, et à la 65e, je me blesse gravement à la rate après un contact.
Avant de signer à Lille, je ne savais pas que Landreau allait signer aussi

Une blessure qui va t’éloigner des terrains pendant des mois et qui marque un tournant dans ta carrière, en quelque sorte ?

Oui. J’étais en pleine progression, je découvrais un nouveau pays, un nouveau championnat, et j’entrais dans une nouvelle dimension au sein d’un grand club européen. Ce fut une période très compliquée pour moi, mais j’ai été bien entouré, bien aidé par le club et j’ai su revenir peu à peu. Je n’ai jamais pensé à arrêter ma carrière, même si les médecins, au début, n’étaient pas très optimistes. Je me suis beaucoup battu, j’ai su faire le dos rond et j’ai réussi mon pari en retrouvant le haut niveau.

À ton retour, tu te mets à enchaîner les prêts…

Le nouveau coach de Valence voulait savoir ce que je pouvais faire et c’est pour ça que le club a décidé de me prêter à Hercules. Là-bas, tout se passe très bien, on réalise une bonne saison, et le club décide de me faire revenir pour que j’occupe le poste de doublure pendant deux saisons à Valence. Sauf qu’à la suite de ça, les problèmes financiers du club sont arrivés, les coachs se sont succédé à la tête de l’équipe, et le dernier, Unai Emery, a voulu me prêter à Valladolid, alors que je n’étais pas chaud pour y aller. Et au final, ça s’est mal passé là-bas.

Pour quelles raisons ?

Je n’avais pas d’affinités avec le coach ni avec l’entraîneur des gardiens. En plus, je n’avais aucune attache là-bas, pas d’amis, pas de famille, c’était une situation pas évidente du tout. J’avais l’impression de repartir de zéro. À la base, je voulais être prêté en Ligue 1, mais Valence voulait à tout prix que je reste en Espagne. Ce prêt a été un échec total, mes performances s’en sont ressenties puisque j’ai mal joué, mais voilà, ça fait partie des aléas d’une carrière.

Après, ça, tu es prêté à Lille. C’est une bouffée d’oxygène pour toi, à ce moment-là ?

Clairement, oui. J’avais vraiment pour objectif de revenir en France, et de pouvoir le faire dans un grand club français, c’était d’autant plus réjouissant. Quand je suis arrivé, le club enchaînait les victoires, et le gardien en place, Grégory Malicki, réalisait de bonnes performances, donc je n’avais pas trop l’occasion de jouer. Mais il n’y avait aucun souci, car je comprenais totalement les choix du coach. J’ai continué à bosser, et à la fin de la saison, le coach a décidé de me mettre titulaire. À la suite de cette bonne fin de saison, le club décide de me faire confiance et de me faire signer un contrat.

Mais quand tu signes cet été-là, tu n’avais pas peur de la concurrence, puisque le club venait d’acheter Mickaël Landreau ?

Mais je ne le savais pas (rires). Quand je résilie mon contrat avec Valence, pour moi, les choses étaient claires : je venais au LOSC en tant que titulaire. Je comprends qu’ils aient saisi l’opportunité de signer Mickaël, mais bon, ce n’est pas ce qui était prévu. Après, tu n’as pas le choix, tu es obligé d’accepter. Mickaël était un très bon gardien, on a eu de bonnes relations, j’estime même avoir appris beaucoup de choses à ses côtés. Mais d’un point de vue personnel, évidemment, c’était un nouveau coup dur. C’est d’ailleurs pour ça qu’à la fin de la saison, j’ai décidé de descendre d’un échelon pour repartir en Ligue 2 et avoir du temps de jeu avec Nîmes.

À la suite de ça, tu décides de rester en Ligue 2 en signant à Arles…

La saison avec Nîmes s’était très bien passée et j’avais pour ambition de garder un poste de titulaire, sauf que les places sont plus chères en Ligue 1, donc il a fallu que je regarde du côté de la Ligue 2, et Arles-Avignon s’est montré intéressé. J’ai passé trois bonnes années là-bas, et à la fin de mon contrat, je voulais trouver un club qui ambitionnait la montée.
Regarde Trapp : tout le monde l’encense après 4 matchs avant de lui tomber dessus à la première boulette.

Quand tu signes à Angers en 2014, l’objectif commun est donc la montée ?

Cela faisait plusieurs saisons que le SCO n’était pas très loin d’attraper le wagon de la Ligue 1. Lors de mes premiers contacts avec les dirigeants, j’ai tout de suite senti un bon feeling et qu’on avait les mêmes ambitions. Et c’est ce qu’on a réussi à faire en validant notre montée. D’ailleurs, pour cela, il faut rendre hommage à tous ceux qui sont passés par le club ces dernières années, car nous, l’effectif de l’année dernière, on a profité de tout ce travail effectué en amont pour enfin permettre au SCO de retrouver l’élite. Et dès ma première saison au club, en plus. J’ai l’impression que ça récompense toutes les années galère que j’ai pu connaître. J’ai connu pas mal de coups durs, donc maintenant je profite.

Ça faisait 21 ans que le club n’avait pas connu la Ligue 1, j’imagine donc que ça a été bouillant le jour de la montée officielle ?

C’était magnifique ! Ce sont des moments qui restent vraiment gravés. Voir la foule en liesse, les supporters et les dirigeants aussi heureux, ça n’a pas de prix. Le terrain a été envahi dès la fin du match, on a tiré un feu d’artifice, ensuite on a traversé la ville avec le bus, c’était vraiment superbe.

Vous débarquez donc en Ligue 1 après 21 ans d’absence et vous êtes cinquièmes après huit journées. C’est quand même remarquable.

Oui, c’est beau, mais on ne s’enflamme pas pour autant. On a vu l’année dernière avec Lens et Metz qu’il y a vraiment un fossé entre les deux divisions et il faut rester concentrés pour ne pas déchanter en fin de saison. Ce n’est pas parce qu’on est 5es aujourd’hui que notre objectif a changé. Nous, ce qu’on vise, c’est le maintien, rien d’autre. Et on a parfaitement conscience qu’il est loin d’être acquis, malgré ce bon début de saison. On a la chance d’avoir un bon groupe, avec un bon état d’esprit et il faut garder ça pour continuer à avancer.

Qu’est-ce qui fait votre force ?

On reste soudés, on est humbles quoi qu’il arrive. On connaît l’exigence de ce championnat. Et même si aujourd’hui tout va bien, on sait qu’on va connaître des zones de turbulences pendant la saison. On y est préparés. Surtout, tout le monde fait les efforts pour les autres, personne ne tire la couverture à soi. Il n’y a pas de star. On n’est pas là à regarder qui est en couv’ de tel magazine ou qui est invité dans telle émission. Personne n’est mis en avant, on est tous sur un pied d’égalité. Et on sait que c’est en gardant cette ligne de conduite qu’on peut réaliser une bonne saison.

Personnellement, tu as réalisé de belles prestations, notamment face à l’OM le week-end dernier. Est-ce que tu vis ça comme une revanche par rapport à la période où les clubs de Ligue 1 ne te voulaient plus ?

Non, je n’ai pas de sentiment de revanche. Je voulais retrouver la Ligue 1, j’y suis arrivé, voilà, je suis content. J’aurais pu me contenter de rester en Espagne et de prendre beaucoup d’argent en tant que doublure, mais à un moment donné j’ai assumé le fait de vouloir jouer titulaire même dans un club moins « huppé » et mon choix a payé. Je n’ai jamais baissé les bras et je suis content que mon travail ait été récompensé. Maintenant, je veux juste durer en Ligue 1. Il est là, mon objectif. Surtout qu’en tant que gardien, il faut rester vigilant, car ça peut aller très vite. Regarde Kevin Trapp, tout le monde l’encense après quatre matchs avant de lui tomber dessus à la première boulette.

Aujourd’hui, la suite de ta carrière, tu la vois au SCO ?

Je me sens très bien ici, tout se passe très bien, je ne vois pas pourquoi j’aurais envie de changer quoi que ce soit.
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