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Bundesliga : la fin des illusions
Ce vendredi soir, la Bundesliga reprend avec, en guise de lever de rideau, le déplacement de Schalke 04 à Munich pour affronter le Bayern. Un Bayern plus fort que jamais et qui, une fois de plus, risque de ne laisser que les miettes à la concurrence.
Arrêtons donc de faire semblant d’y croire : même si tout va très vite dans le football, personne ne devrait parvenir à empêcher le Rekordmeister de remporter son neuvième titre d’affilée. Neuf titres ! D’affilée ! De quoi faire passer l’OL des années 2000 pour un vulgaire caïd de bac à sable. Quelle tristesse quand même : des grands championnats, il n’y a guère plus que l’Angleterre qui offre un tant soit peu de suspense dans la course au titre. Partout ailleurs, la couronne nationale est promise d’avance à un prétendant bien défini (deux en Espagne), et les autres concurrents n’ont plus qu’à se disputer les places d’honneur avec amertume.
Quelle tristesse quand même de se dire que la Bundesliga, vendue pendant des années comme un championnat passionnant et bourré de rebondissements, est tombée dans une sorte de routine très calculée et au fond très allemande : peut-être le Bayern trébuchera-t-il dans les premières journées, comme cela a pu lui arriver lors des saisons précédentes, mais au bout du compte, il est inutile d’espérer que la roue ne tourne. Même quand il accuse neuf points de retard sur Dortmund (c’était le cas il y a deux ans) et même quand il a quatre rivaux qui lui collent aux basques (c’était le cas la saison dernière), ce Bayern-là est tout simplement imbattable.
Bavaria, 0% (de saveur)
Preuve de sa confiance en lui, le Rekordmeister n’a signé qu’un seul transfert entrant cette saison : Leroy Sané. En attendant de savoir s’il sera rejoint par Callum Hudson-Odoi, c’est un joli nom recruté pour pas cher (45 millions d’euros) et qui vient renforcer un effectif de classe mondiale, dont chaque poste est déjà doublé par des joueurs de classe mondiale. Même la minuscule période de reprise (une semaine entre le premier entraînement et le premier match) ne semble inquiéter personne du côté de la Säbener Straße. Pas plus que le départ de Thiago Alcântara et les potentiels adieux futurs de David Alaba, sauf si ceux-ci se font sur fond de clash. Car personne n’aime les belles histoires d’amour qui se terminent mal.
Le moins que l’on puisse espérer, c’est que Dortmund, Leipzig, Leverkusen et Mönchengladbach répondent de nouveau présent et ne se prennent les pieds dans le tapis que le plus tard possible. Parce qu’en dehors, difficile d’espérer une belle surprise : Schalke et le Werder partent de beaucoup trop loin pour espérer jouer les premiers rôles et doivent commencer par se refaire une santé financière et sportive. Hoffenheim, l’Eintracht et Wolfsburg, semblent, eux, un cran en dessous, et s’ils visent une place européenne, ce sera plutôt en C3. Que reste-t-il donc à se mettre sous la dent ? Une belle bataille pour le maintien qui opposera l’Union Berlin, Bielefeld, Augsbourg, Stuttgart, Cologne, voire même le Hertha, dont le Champions Project ressemble encore à un cirque. Mais regarde-t-on vraiment une compétition sportive vers le bas ? Poser la question, c’est y répondre.
Heureusement qu’il reste les légendaires tribunes allemandes pour assurer un peu de spectacle. Ah non, en fait : les autorités allemandes ont fixé une jauge de remplissage à 20% de la capacité de chaque stade. Au moins, le Bayern pourra-t-il régaler quelque 7500 chanceux pour son grand retour après un deuxième triplé historique. Ah non, en fait : la ville de Munich a préféré interdire tout public face à Schalke en raison de la récente augmentation de cas de Covid dans la capitale bavaroise. Bref, la Bundesliga est de retour et, hélas, la première chose qui vient en tête c’est : circulez, il n’y a rien à voir.
Par Julien Duez