Bundesliga/J3 : Résumé
A peine trois journées et la Bundesliga est déjà lancée à pleine vitesse. Idéal pour ressortir Autobahn de Kraftwerk et célébrer les belles mécaniques du moment qui taillent la route (Leverkusen, Hambourg) et apercevoir quelques-unes des machines promises au succès déjà au bord du crash (Bayern, Cologne).
FSV Mayence 05 – Bayern Munich 2-1
« Je n’ai peur de rien et je vais faire ce que j’ai toujours fait, continuer à travailler, encore plus dur. Je sais surtout ce que je vaux et ce que valent mes joueurs » . Bonne nouvelle pour tous les fans de Gilbert Gress, même en plein bouillon, l’égo de Van Gaal n’est pas prêt de dégonfler. D’autant qu’avec cette défaite improbable chez un promu promis au retour fissa pour la 2. Liga, Van Gaal est déjà désigné comme le grand responsable de cette entame-catastrophe du Bayern en championnat. Dimanche matin, après la messe, la Bavière se demandait encore comment Frère Sourire avait pu se passer d’une demi-heure de Ribéry et refiler à Klose l’animation du milieu de terrain. Tout ça pour se perdre l’espace d’une mi-temps, juste ce qu’il faut pour donner à Ivanschitz l’occasion de poser la question de l’utilité de Michael Rensing et à Aristide Bance de ramener à la surface cet aphorisme génial signé Rudi Völler, quinze jours plus tôt : « Aristide Bance mesure trois mètres et comme le football ne tolère aucune erreur… » . Visiblement, Van Gaal a besoin d’un peu plus qu’un simple coup de tête burkinabé pour se rappeler comment on dit « erreur » en allemand.
Hoffenheim – Schalke 04 0-0
Au moment de quitter la Rhein-Neckar-Arena, Felix Magath a certainement dû monter un peu plus le volume de l’autoradio au moment où Leonard Cohen s’est mis à souffler : « Well I stepped into an avalanche / It covered up my soul » . Avant de sourire en se disant que, ouais, son équipe avait su se trouver une âme, une vraie, sous l’avalanche d’occasions déclenchées par Demba Ba et Ibisevic. Chacune de leurs tentatives s’est trouvée déviée in extremis par un pèlerin ramené d’on ne sait quelle route pour Compostelle, quand elle n’a pas fini entre les paumes de Manuel Neuer. A voir la plus belle machine à loser de Bundesliga ramener un point de la sorte, on se dit que la nouvelle formule Magath mérite son titre de prétendant super crédible au titre cette année.
VfL Wolfsburg – Hambourg SV 2-4
Le sommet de cette troisième journée a tenu toutes ses promesses. Les joueurs du HSV ont profité de la première mi-temps pour prolonger un peu plus leur rêve armoricain du côté d’Autostadt : 2-0, avec Elia en monsieur 50 000 volts. Même pris à la gorge, il en faut plus pour impressionner les Loups d’Armin Veh. La bête se réveille en seconde période et revient à la marque grâce à Martins, tout juste lancé dans le grand bain. Dans le dernier quart d’heure à jouer, la gloire décide d’ouvrir grand ses bras au génial Mladen Petric. Ne reste plus alors qu’à célébrer le 4-1-3-2 sexy façon Labadia le temps d’un dernier but, celui de Romeo Castelen dans les arrêts de jeu.
SC Fribourg – Bayer Leverkusen 0-5
Une promenade au grand air qui a fait le plus grand bien aux deux merveilles suisses du Bayer, Tranquillo Barnetta (47e, 76e) et Eren Derdiyok (70e, 84e) samedi en pleine Forêt Noire. Leverkusen confirme son excellent début de saison, le meilleur depuis cinq ans, et prend seul la tête du championnat. De quoi faire oublier aux fans de Leverkusen le départ de Labadia plein Nord et l’absence en attaque de Patrick Helmes pour un bon mois.
FC Cologne – Eintracht Francfort 0-0
Cologne n’en pouvait plus d’attendre le retour de Prinz Poldi sur le terrain. Première titularisation pour Podolski et toujours pas de victoire. Alors que les supporters attendaient un retour au sommet pour leur équipe, le FC Köln en est réduit à grenouiller au troisième sous-sol de la Bundesliga. Maniche n’en finit plus de traîner ses kilos en trop et l’association Podolski – Novakovic pue déjà l’embrouille en attaque. Même à onze contre dix après l’expulsion de Ochs pour un découpage en règle de Fabrice Ehret (54ème), Cologne n’a pas réussi à se défaire de l’Eintracht, équipe de durs-au-mal toujours invaincus après trois journées.
FC Nuremberg – Hanovre 96 0-2
Avec son doublé (15ème et 86ème), Jiri Strajner a peut-être réussi le coup le plus fumant de cette troisième journée. Non seulement il a sorti la Vieille Dame du 96 de sa déprime de début de saison, mais il a permis à Andreas Bergmann de prolonger son intérim au poste d’entraîneur. De quoi renvoyer à plus tard l’arrivée de Lothar Matthaüs qui n’en pouvait plus de se demander ce que l’Allemagne a contre lui ces derniers temps. Et ton CV d’entraîneur*, Lothar, c’est du poulet ?
*Rapid Vienne, Partizan Belgrade, sélection hongroise, Red Bull Salzbourg, Maccabi Netanya
Borussia Dortmund – VfB Stuttgart 1-1
Mercredi dernier, le Borussia entendait fêter son centenaire en grandes pompes en invitant le Real au Wesfalenstadion. Après s’être ramassés quelques jours plus tôt 4-1 contre Hambourg, les joueurs de Jürgen Klopp se sont mangés une pleine boîte de cachous à la maison (0-5). Samedi, ils ont pu compter sur un collectif souabe pas complètement remis de son déplacement à Timisoara en tour préliminaire de Ligue des Champions pour mettre fin à l’hémorragie. Et signer au passage un dix-neuvième match d’affilée sans défaite à domicile.
Werder Brême – Mönchengladbach 3-0
Les Stéphanois feraient bien de se méfier. Quand Sanogo quitte Brême, le Werder est un club au bord de la grosse déprime qui ne croit plus qu’à moitié aux folles promesses de la jeunesse supersonique Özil-Marin, censée faire oublier le départ du divin Diego. A peine arrivé à Saint-Etienne, c’est le Chaudron qui se met à déborder. Samedi, le Weserstadion a enfin retrouvé de la voix pour célébrer le retour gagnant de Claudio Pizarro, auteur d’un doublé pour sortie de crise au Werder.
VfL Bochum – Hertha Berlin 1-0
En ce moment, c’est un peu Bonjour Tristesse dans les rangs du Hertha. Surtout quand un étage en dessous, les voisins du FC Union fêtent leur grand retour en 2. Liga en prenant la tête du championnat après trois journées. De quoi faire monter la ferveur d’un cran chez les bouillonnants supporters Eiserners et rappeler à quel point le jeu du père-la-rigueur Lucien Favre n’est pas fait pour soulever l’enthousiasme d’une capitale qui s’ennuie depuis des lustres dans ses stades. Surtout quand c’est pour perdre sur un but d’Antar Yahia à Bochum et retrouver au passage le ventre toujours plus mou de la Bundesliga.
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