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Buli Boulga

Par Julien Duez
6 minutes
Buli Boulga

Los geht’s ! Ce vendredi soir, le Hertha Berlin se déplace chez le Rekordmeister qui ne visera ni plus ni moins qu’un huitième titre d’affilée. Entre outsiders prêts à faire tomber le Bayern, entraîneurs débutants, polémiques extra-footballistiques et promus savoureux, petit tour d’horizon de ce qu’il faut savoir dans les grandes lignes avant le démarrage de la 57e saison de Bundesliga.

Qui ira chercher le Bayern ?

Malgré le départ de la doublette « Robbery » , malgré le flop du transfert de Leroy Sané (remplacé au pied levé par Ivan Perisic) et malgré le fond de crise interne liée à un potentiel départ prochain du président Uli Hoeness lors de l’assemblée générale en novembre prochain, le Bayern est confiant pour aller chercher son huitième titre d’affilée. De quoi faire doucement rigoler ceux qui pensent que le PSG vampirise la Ligue 1. Comme chaque année, ils sont quelques-uns à se bousculer au portillon pour tenter de faire choir le Rekordmeister de son piédestal. Le Dortmund de Lucien Favre par exemple, qui aimerait bien abandonner une bonne fois pour toutes son étiquette de Poulidor de la Bundesliga et compte pour cela sur des renforts de poids (Thorgan Hazard, Julian Brandt et Mats Hummels). Ou bien le RB Leipzig du fascinant Julian Nagelsmann qui, trois ans après sa montée dans l’élite, ambitionne ouvertement de changer de dimension, mais sans changer de modèle pour autant : cet été, le mercato des Lipsiens cumule à 52 « petits » millions d’euros.

Si cela risque d’être compliqué pour Francfort et le Werder Brême, tous deux dans une année de transition, Leverkusen et son armée de jeunes talents (Kai Havertz en tête) pourraient bien faire partie du wagon de tête, comme Wolfsbourg et le Borussia Mönchengladbach de Marco Rose. Nouveau venu en Bundesliga et équipé de sa doublette Pléa-Thuram en attaque, il pourrait constituer l’une des surprises de la saison. Malgré tout, dix-sept des dix-huit entraîneurs de Bundesliga ont parié sur un nouveau titre du Bayern en fin de parcours. Seul Florian Kohfeldt (Werder) a mis un billet sur Dortmund. Il faut croire qu’en dépit de la fragilité de certains cadres (Müller, Boateng…), ce n’est pas demain la veille que le Bayern annoncera se lancer dans une saison de transition.

La Ligue des bancs-becs

Si du côté de la France, on continuera de vérifier que la Bundesliga est un championnat-tremplin pour les pépites hexagonales, à commencer par Moussa Diaby au Bayer Leverkusen, Marcus Thuram à Gladbach ou Christopher Nkunku à Leipzig, l’autre frisson provient des bancs de touche. En effet, huit entraîneurs sur dix-huit n’ont encore jamais dirigé un match en première division allemande : Steffen Baumgart (Paderborn), Achim Beierlorzer (Cologne), Ante Čović (Hertha Berlin), Urs Fischer (Union Berlin), Oliver Glasner (Wolfsburg), Marco Rose (Gladbach), Alfred Schreuder (Hoffenheim), et David Wagner (Schalke). Et visiblement, aux yeux des clubs allemands, les « petits » championnats ont autant la cote chez les joueurs que chez les entraîneurs, puisque bon nombre des techniciens de cet exercice ont fait leurs armes dans des ligues pas forcément très ronflantes : Rose et Glasner se sont par exemple révélés en Autriche (RB Salzbourg et LASK Linz), Fischer en Suisse (FC Bâle), Peter Bosz (Leverkusen), aux Pays-Bas (il a été finaliste de la Ligue Europa avec l’Ajax Amsterdam) ; quant à David Wagner, son plus grand fait d’armes consiste à avoir promu Huddersfield en Premier League il y a deux ans.

Si l’on ajoute à cela le fait que seul Niko Kovac a remporté un championnat d’Allemagne de D1 parmi ses dix-sept petits camarades des bancs de touche, on est loin d’avoir un ensemble homogène. N’oublions pas non plus les jeunes « technocrates » que sont Julian Nagelsmann (32 ans, Leipzig) et Florian Kohfeldt (36 ans, Brême), qui n’ont jamais connu le monde professionnel en tant que joueur. De quoi affirmer que le modèle classique de l’entraîneur de Buli (âgé, Allemand, ancien pro et titré) est en pleine mutation. Merci pour le vent de fraîcheur. Mais maintenant messieurs, il est temps de se constituer un palmarès.


À Schalke jour suffit sa peine

Les Königsblauen parviendront-ils à enfin se débarrasser de cette image de losers pas du tout lucky qui leur colle à la peau ? Un an seulement après avoir terminé à la place de dauphin du Bayern, Schalke a rendu une copie particulièrement décevante en Bundesliga, terminant à un piteux 14e rang, cinq points seulement devant Stuttgart, malheureux barragiste et ce, malgré un parcours honorable en Ligue des champions (élimination en huitièmes de finale face à Manchester City). Le tout en faisant appel au vétéran Huub Stevens pour jouer les pompiers de service pendant les trois derniers mois de la saison, à la place du jeunot Domenico Tedesco. Aujourd’hui, c’est l’ancien technicien de Huddersfield David Wagner qui est aux commandes et qui tentera, pour ses débuts à la tête d’un club majeur de Bundesliga, de remettre l’église au milieu du village. Comprenez, faire oublier le scandale qui entache Clemens Tönnies, en raccrochant Schalke au wagon de tête.


Paderborn to be alive

Cette saison, il y aura trois promus en Bundesliga et c’est une première depuis 2012 et la victoire du Fortuna Düsseldorf face au Hertha Berlin. Si les nostalgiques n’auront d’yeux que pour le FC Cologne et les romantiques, pour l’Union Berlin, il ne faut pas pour autant oublier Paderborn. Depuis sa relégation en D2 au terme de sa seule saison dans l’élite (2014-2015), les Schwarz und Blau ont vécu un parcours qui s’apparente à des montagnes russes émotionnelles.

Relégués en D3 la saison suivante, ils manquent de peu la chute fatale en D4 mais sont repêchés à la dernière seconde après la rétrogradation administrative de Munich 1860. Depuis, sous la houlette de l’entraîneur Steffen Baumgart, Paderborn, comme touché par la grâce divine, a entamé une remontée infernale : deuxième de D3 en 2018, puis deuxième de D2 la saison dernière, cela représente deux montées directes en deux ans, le tout après avoir failli complètement éclater en vol. Reste à réussir le pari de se maintenir dans l’élite à présent.


Et chez les filles ?

Eh bien ce vendredi, on va fêter le lancement de la trentième saison de Frauen-Bundesliga par un duel entre deux vieilles gloires de l’élite allemande : le FFC Francfort et le Turbine Potsdam. Entre temps, l’eau a coulé sous les ponts et c’est désormais la doublette Bayern-Wolfsburg qui se taille la part du lion, comprenez les deux places qualificatives pour la Ligue des champions. Mais depuis la dernière Coupe du monde, les lignes bougent du côté de la fédération (DFB) et cela passe avant tout par davantage de présence télévisuelle, histoire de mieux susciter l’intérêt du public, comme cela se fait en Angleterre ou en France par exemple.

C’est ainsi que la chaîne Eurosport a rétrocédé la diffusion de son match de Bundesliga masculine du vendredi soir pour le remplacer par le Topspiel féminin. De même, l’émission culte Sportschau, diffusée le samedi en fin d’après-midi, intégrera elle aussi les résumés de Frauen-Bundesliga. Quant à l’opérateur Telekom, il diffusera deux rencontres le dimanche en streaming. « En terme de potentiel, la Bundesliga est encore le meilleur championnat du monde. Mais d’autres ligues, en particulier celle d’Angleterre, deviennent financièrement de plus en plus intéressantes pour les joueuses. La Bundesliga doit donc se professionnaliser davantage » , résumait ainsi le directeur général de Wolfsburg Tim Schumacher. Reste à voir si la mayonnaise prendra. Lors de la première journée de D2, intégralement diffusée en streaming, une première là encore, les téléspectateurs du match entre Sarrebruck et le Werder Brême voyaient seulement la moitié gauche du terrain sur leur écran. Quant aux autres matchs, la diffusion a tout bonnement planté.

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Par Julien Duez

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