Le pire adversaire ?
Honnêtement, je crois que le pire que j’ai vu, c’est Mark van Bommel. Et de loin. J’ai eu l’occasion de le croiser à deux reprises lors de matchs entre le PSV Eindhoven et l’OL. Il était vraiment insupportable, il faisait un nombre incroyable de fautes pour casser le rythme. Alors certes, c’était bénéfique pour son équipe, mais c’est typiquement le genre de joueurs qui pourrissent un match. Sinon, le plus fort que j’ai affronté, je pense que ça reste Eden Hazard, c’était impossible de défendre sur lui. Il claque un dribble et, deux secondes après, il est déjà dix-quinze mètres plus loin. Il était vraiment très dur à jouer.
Le pire coéquipier ?
Ah, j’en ai eu beaucoup (rires) ! Je pense à Jérémy Clément qui ne fait que râler, tout le temps. Tu joues aux cartes, il râle, on part en mise au vert, il râle, tu gagnes un match, il râle car il y avait un truc qui n’allait pas ; bref, il est tout le temps en train de râler. Malgré tout, c’est un très bon mec et ça reste d’ailleurs un super pote, même s’il porte un maillot un peu bizarre en ce moment…(rires)
La pire engueulade de coach ?
Je me souviens d’un match face au Mans, avec Toulouse. J’étais entré en cours de jeu avec Gignac, alors qu’on était menés 1-0. Derrière, on arrive à revenir à 1-1, je trouvais qu’on avait plutôt fait une bonne entrée malgré une ou deux occasions manquées, mais quand on est arrivés dans le vestiaire, Élie Baup débarque en gueulant : « Ils sont où, Chico et Lolo ? » Inutile de préciser qu’il s’agissait de Gignac et moi, et là il commence à nous engueuler sévèrement en disant qu’on a joué que tous les deux et tout ça. Là-dessus, je me permets de lui rappeler qu’on perdait quand même 1-0 avant qu’on entre en jeu, et là, il se barre en gueulant et en foutant un coup de poing dans le tableau. Le lendemain, il est arrivé à l’entraînement avec un plâtre au poignet, donc je me suis dit que ça allait se compliquer pour nous, et effectivement, derrière ça, on n’a plus trop joué jusqu’à la fin de saison.
Le pire stade dans lequel tu as joué ?
Je ne m’en souviens pas d’un en particulier, mais je n’aime pas quand il y a des pistes d’athlétisme autour du terrain, je trouve que c’est une horreur. Après, quand on allait jouer aux Minguettes avec la réserve de Lyon, ce n’était jamais une partie de plaisir. C’est même le pire stade où peut aller. Il y a du monde de partout, des mecs accrochés aux grilles, tu joues au milieu des tours, c’est très chaud. Même quand tu viens d’un quartier de Lyon, ce n’est pas évident d’aller jouer là-bas, alors je ne te parle même pas de ceux qui viennent d’endroits tranquilles, ils sont très surpris (rires).
Le pire moment de ta carrière ?
Je pense que c’est justement le moment où j’ai eu quelques problèmes avec Élie Baup. C’était une saison très difficile, où je ne jouais presque pas, j’étais presque en dépression, je pensais même à arrêter le foot. Heureusement, c’est également dans cette période-là que j’ai rencontré ma femme, ce qui m’a permis de relativiser et de me remettre dans le droit chemin, car je ne faisais peut-être pas tout pour être dans les meilleures dispositions.
La pire demande de fan ?
Quand j’étais à Toulouse, bah la dernière année justement, il y avait une supportrice qui m’avait envoyé une lettre disant qu’elle viendrait me voir bientôt. Bon, normal, je n’y ai pas accordé plus d’importance que ça. Mais un après-midi, en sortant de l’entraînement, ma femme m’appelle en me disant qu’il y a une supportrice qui m’attend devant la maison et qu’elle ne sait pas trop quoi faire. Là, j’arrive chez moi et je le lui demande pourquoi elle est là, ce à quoi elle me répond : « Je t’ai envoyé une lettre dans l’année pour te dire que je viendrais, alors voilà, je suis là. Est-ce que je peux dormir chez toi ? » Forcément, je lui réponds que ça ne va pas être possible (rires), que j’ai une femme, qu’il n’y a pas moyen. Au final, elle est repartie assez gentiment, et le lendemain, elle m’attendait à la sortie de l’entraînement pour me donner des cadeaux pour le bébé, car elle avait vu que ma femme était enceinte. Donc ça s’est plutôt bien terminé (rires).
La pire blague ?
Je me souviens très bien de ma plus belle blague. Un samedi après-midi, on ne savait pas quoi faire avec Nicolas Douchez, on traînait ensemble quand on tombe devant un Décathlon. Devant le magasin, il y avait des tentes et tout le matériel de camping et là, on a eu une idée de génie, on s’est dit : « Viens, on va se faire un camping chez Pantxi (Siriex). » Du coup, on achète tout ce qu’il faut : le réchaud, la tente, de quoi faire des saucisses, bref, tout ce qu’il faut. On a attendu que la nuit tombe, on est arrivé dans le jardin de Pantxi, il avait un immense terrain avec je ne sais combien d’hectares, on a monté la tente, puis on s’est mis à faire les merguez. Au bout d’un moment, on entend : « Mais putain, qu’est-ce que vous faites ici ? » Il n’osait pas trop sortir, puis on s’est avancé jusqu’à chez lui et là il a vraiment halluciné. On a fini par manger chez lui, d’ailleurs, car il faisait trop froid dehors. En tout cas, il a vraiment été surpris quand il a vu deux mecs en train de se faire des merguez dans son jardin (rires). Mais ça l’a vraiment fait marrer, on a passé une très bonne soirée derrière.
Le pire tacle reçu ?
Le pire tacle reçu, non, ça ne me dit rien. En revanche, je me souviens du pire tacle que j’ai mis, mais je n’en suis vraiment pas fier du tout. C’était à Toulouse, pendant la période où rien n’allait pour moi. Un jour à l’entraînement, il y a un de mes coéquipiers qui me fait une sale réflexion du genre « Mais, putain, cours » , alors que je ne faisais que courir depuis le début. Sur l’action suivante, je perds le ballon, je reviens à toute vitesse et là, je mets un énorme tacle à un Brésilien qui était là à l’essai. Il n’avait rien demandé à personne et il se fait les croisés là-dessus, avec retour au Brésil derrière. Le pire, c’est que je n’ai jamais eu l’occasion de m’excuser auprès de lui, je ne suis pas arrivé à avoir ses cordonnées. C’était un mauvais côté de ma personnalité que j’ai réussi à gommer depuis, mais j’ai encore honte de ce tacle.
Le pire but marqué ?
Je me rappelle un match à Nancy, avec Toulouse, où l’on perdait 2-0 et ils s’amusaient à nous faire courir depuis au moins dix minutes. Même le public faisait des « olés » . À un moment, je décide d’aller presser tout seul et il y a un joueur qui finit par rater sa passe pile au moment où j’allais abandonner, en plus. Là-dessus, j’accélère, je dribble un joueur, deux joueurs, mais au moment d’arriver devant le gardien, je n’ai plus rien et je tire comme je peux. La balle monte en l’air, je saute, mais je n’ai vraiment plus rien dans les jambes, donc je retombe avant le ballon, mais au moment où je tombe la balle me rebondit sur la tête et rentre dans les cages tout doucement. Le défenseur doit la sauver mille fois, je ne sais même pas comment il la rate (rires). C’est vraiment le pire but que j’ai mis !
Le pire style vestimentaire ?
Il y en a eu beaucoup ! En plus, je ne suis même pas forcément le mieux placé pour en parler (rires). À Lyon, je me faisais beaucoup chambrer par Sidney (Govou) même si lui, c’était pas bien mieux. Il y a Tony (Vairelles) qui avait un style vraiment à l’ancienne, avec ses santiags et tout. François Clerc, ce n’était pas terrible non plus. Ah, il y avait aussi Jérémy Mathieu à Toulouse, lui il était tout le temps en survêtement. Celui qui m’a le plus surpris au niveau vestimentaire, ça reste quand même Peguy (Luyindula), mais bon, il avait quand même grave la classe. En fait, Peguy, il avait dix-quinze ans d’avance sur tout le monde, c’est ça le truc.
La pire honte ?
C’était lors d’un match de Ligue des champions avec Lyon, j’étais remplaçant et je m’échauffais sur le bord du terrain. Je fais juste un ou deux aller-retour et je commence à m’étirer. Et là, il y a mon père qui descend de la tribune en gueulant, je m’en rappellerai toujours, j’avais l’impression qu’on n’entendait que lui. Il me met une énorme soufflante en me disant de m’échauffer correctement. Je peux te dire que j’ai vite repris mon échauffement.
La pire tristesse liée au football ?
Il y en a plusieurs, malheureusement. Je pense au moment où mon ami du centre de formation, Yohan, a appris la mort de son frère, David Di Tommaso. Ça a été un moment terrible, très dur à vivre. Le décès de Marc-Vivien reste également comme une grande tristesse.
La pire baston ?
J’en ai connu qu’une, finalement, c’était quand je jouais avec la réserve de Lyon, en CFA. On était allé jouer à Hyères ou à Fréjus, je ne sais plus exactement, on était vraiment une équipe de jeunes, alors qu’en face ils étaient plus âgés, donc on se faisait un peu marcher dessus. Sauf un, Jamal Alioui, c’était notre défenseur central, il était complètement fou (rires). Et à la mi-temps, il s’embrouille avec un mec de leur équipe qui devait avoir plus de 30 ans, un mec super costaud. Et là, dans les vestiaires, on entend des bruits de coups qui partent. En fait, c’était Jamal qui était parti tout seul dans le vestiaire des autres pour aller boxer le mec (rires). Forcément, c’est parti en générale. Derrière, on a joué la deuxième mi-temps plutôt normalement, ça s’est bien passé, bizarrement.
La pire chose dans la vie d’un footballeur ?
Les préparations physiques de début de saison, c’est toujours un moment compliqué. Même si avec le temps, on finit par s’y faire, on s’habitue. Mais le fait qu’il n’y ait pas de matchs, c’est toujours moins plaisant, ça c’est certain. Et puis j’imagine que le jour où on arrête, ça doit aussi être un moment très difficile. Personnellement, j’aurais aimé jouer toute ma vie, mais bon, il faudra bien tourner la page.
Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite