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Bruno Bolchi, bien plus qu’une icône Panini

Par Maxime Renaudet
Bruno Bolchi, bien plus qu’une icône Panini

Vainqueur en 1963 d’un Scudetto avec l’Inter Milan d'Helenio Herrera, Bruno Bolchi est décédé ce mardi 27 septembre. Âgé de 82 ans, celui qui a coaché 20 clubs italiens différents était le premier joueur de l’histoire à avoir eu sa vignette Panini.

Si les accros aux vignettes Panini devront débourser au bas mot 1000 euros pour acquérir les 617 figurines autocollantes du Mondial 2022, il y en a bien une qui vaut aujourd’hui de l’or. Celle de Bruno Bolchi, premier joueur de l’histoire à avoir eu sa ganache sur un autocollant distribué par la firme italienne. C’était il y a 61 ans, dans les rues de Modène, où Olga Panini ouvrit un kiosque en 1945. On y vendait alors des journaux, des jouets, des cartes postales et même des vêtements. Un pop-up store avant l’heure qui deviendra célèbre grâce à deux des quatre fils Panini, Giuseppe et Benito, qui ont eu une idée de génie : glisser dans chaque quotidien vendu une photo de footeux.

On pourrait penser que quelqu’un est venu et m’a demandé : « Écoute, on fait une vignette avec ta photo dessus ? » Mais je n’ai pas su pendant longtemps à quel point cet autocollant était devenu important.

Si on sait comment les albums Panini sont nés, l’histoire n’explique en revanche pas pourquoi Bruno Bolchi a été la première égérie et, d’ailleurs, lui non plus. « On pourrait penser que quelqu’un est venu et m’a demandé :« Écoute, on fait une vignette avec ta photo dessus ? »Mais je n’ai pas su pendant longtemps à quel point cet autocollant était devenu important », confiait-il en février 2021 au quotidien génois Il Secolo XIX. Ce n’est que plus tard, quand un des frères Panini l’invita à une fête en l’honneur de l’entreprise familiale, qu’il apprendra l’existence de cette vignette. « Elle est entrée dans ma vie, mais je ne l’ai jamais eue. Il y a deux ans, lors d’un événement à Bergame, ils ont promis de m’envoyer au moins une copie. Mais rien… Pas de problème, je l’ai mise en photo de profil WhatsApp. »

Il Maciste

Né à Milan en 1940, Bruno Bolchi a débuté en Serie A sous les couleurs de l’Inter Milan, à seulement 18 ans. Trois ans plus tard, alors que l’habituel capitaine est absent, le légendaire Helenio Herrera lui file le brassard lors d’un déplacement chez la Juventus, leader de Serie A avec quatre points d’avance sur les Nerazzurri. Un match historique car arrêté par l’arbitre à cause des 5000 tifosi qui, faute de place en tribunes, se ruèrent sur la piste d’athlétisme. « J’avais tout juste 21 ans, je me suis retrouvé au milieu du terrain, entouré de gens, avec Italo Allodi qui me disait :« Bruno, ne t’inquiète pas, on va gagner par forfait » », rejouait Bolchi au Corriere en août 2021. Que nenni, car à la veille de la dernière journée, alors que l’Inter a été déclarée vainqueur, le président de la Juventus, Umberto Agnelli (également à la tête de la fédé italienne), remporte l’appel qu’il a lancé et contraint l’Inter à rejouer la partie. Du pain béni pour la Vieille Dame, qui sera championne avant même le repeat auquel Bruno Bolchi n’assistera pas, puisqu’en signe de protestation, le président Angelo Moratti enverra la Primavera prendre une déculottée 9-1 contre la Juve.

Heureusement, Bolchi se venge deux ans plus tard en remportant son premier et seul Scudetto, un an avant le sacre de l’Inter en C1. Un sacre auquel il ne participe pas puisqu’il a signé au Hellas Vérone en novembre 1963, avant de retrouver la Serie A avec l’Atalanta puis le Torino, avec qui il remporte la Coupe d’Italie en 1968. Entre-temps, le milieu a attrapé au vol quatre sélections avec la Squadra Azzurra et gagné le surnom d’Il Maciste, en référence à sa grande force physique. Malgré cette dernière, il terminera sa carrière de joueur à 30 ans, dans le club de Pro Patria, en Lombardie. Il y officiera en fait comme entraîneur-joueur, mais sera éjecté du banc après huit matchs et une défaite à domicile contre Lecce, alors qu’il avait marqué le but égalisateur quelques minutes après s’être fait entrer en jeu. Rappelé à la rescousse pour la deuxième partie de saison, il prendra à nouveau la porte quelques semaines plus tard. Des débuts délicats qui ne vont pas pour autant l’empêcher de se forger une solide réputation d’entraîneur.

Le roi de la promotion

Après sa première expérience mitigée, Bruno Bolchi part s’installer dans la province de Pistoia, non loin de Florence, où il est décédé ce mardi. Il y prend en main l’équipe de Pistoiese, la faisant monter de Serie C à Serie B. Un tour de force qu’il réitère avec Bari en 1984, année lors de laquelle il hisse aussi les Galletti jusqu’en demi-finales de Coupe d’Italie après avoir éliminé la Juve de Michel Platini et la Fiorentina de Daniel Passarella. La saison suivante, il réussit une double promotion historique en permettant à Bari de grimper aussitôt en Serie A. Suivront encore trois promotions de Serie B à Serie A avec trois clubs différents, sans oublier une nouvelle demi-finale de Coppa, perdue en 1989 avec Pise contre le Napoli de Diego Maradona. Des performances qui lui ont permis de se faire un nom comme entraîneur, même s’il n’a jamais joué le haut de tableau de Serie A sur un banc. À la place, il a baroudé dans toute la Botte, allant jusqu’à entraîner 20 clubs italiens différents et autant de noms qui sentent bon le foot des années 1990 : Dario Hübner, Massimo Ambrosini, Fabrizio Miccoli, Mark Iuliano, Vincent Candela.

Dénicheur de talents, Bruno Bolchi était aussi un coach à l’ancienne d’après Stéphane Coquin : « Ce n’était pas un coach facile à convaincre quand tu étais un jeune joueur, car il avait déjà ses joueurs, ses idées et son plan de jeu. Et surtout, c’était quelqu’un de calme, très strict et qui ne parlait pas beaucoup. » Arrivé au Genoa à 17 ans, Coquin fut repéré dans la Primavera des Grifone par Il Maciste, qui le fit s’entraîner avec les pros. Le joueur français le deviendra à son tour le 9 octobre 2000, mais pas sous les ordres de Bolchi, licencié cinq jours plus tôt. Eh oui, avec autant de clubs entraînés, l’ancien joueur de l’Inter a forcément connu de nombreuses expériences de courte durée et donc pas mal de divorces. Malgré ça, celui qui a arrêté de coacher en 2007 a toujours su rebondir, laissant derrière lui une image de gentleman. Parti ce mardi des suites d’une maladie qu’il avait contractée depuis quelque temps, il était en Italie bien plus qu’un Machiste ou qu’une vignette Panini.

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Par Maxime Renaudet

Propos de SC recueillis par MR.

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