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Brouard : « À Bauer, vous vous sentez pousser des ailes »

Propos recueillis par Florian Cadu
Brouard : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Bauer, vous vous sentez pousser des ailes<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Champion de National depuis vendredi à la suite du résultat nul contre Lyon Duchère (0-0), Régis Brouard revient sur l'excellente saison du Red Star, de retour en Ligue 2 après un an d'absence. Et sur l'incroyable stade Bauer, qui n'accueillera plus les matchs du club francilien l'an prochain en raison de sa trop grande vétusté pour le monde professionnel.

Reposé depuis vendredi soir, Régis ?Oui, quand même ! J’ai eu quelques jours, donc le contraire serait inquiétant ! (Rires.) Je me suis permis de prendre quelques journées de congé, relativement tranquilles.

Plus qu’un rôle prépondérant, les supporters ont joué un rôle essentiel.

Qu’est-ce que vous avez fait pour fêter cette montée ?Il y a eu l’envahissement du terrain avec les supporters, ce qui a duré un petit moment. On s’est ensuite retrouvé dans les vestiaires, et le président avait réservé une table au restaurant Ma Cocotte, aux puces de Saint-Ouen. Tout le monde était là : joueurs, dirigeants, staff, gens du club… C’était simple.

Suivi d’un week-end libre pour les joueurs ?Ah, je leur ai donné jusqu’à mardi matin ! Ils l’ont mérité, et tout le monde avait besoin de souffler. Pour nos retrouvailles, on va faire un pique-nique, rigoler et discuter de cette saison en relatant quelques souvenirs.

Ici, tout le monde peut venir. Des chefs d’entreprise, des chômeurs… C’est le cas dans d’autres enceintes, mais sans doute pas marqué par une telle communion.

Revenons sur cette communion de vendredi soir avec les supporters. L’image reflète-t-elle l’influence que le public du stade Bauer a eu sur vos résultats ?

Plus qu’un rôle prépondérant, les supporters ont joué un rôle essentiel. On dit souvent qu’il existe des stades qui font gagner des points. Cette année, c’était le cas pour Bauer. Par les encouragements, le soutien… Les supporters n’ont jamais sifflé, et ont toujours répondu présent à l’extérieur. Des points leur sont attribués, c’est certain. On peut même envisager qu’à un moment, ce sont eux qui ont fait la vraie différence. Ils font partie intégrante de la réussite du club aujourd’hui.

Malheureusement, la montée a amené une mauvaise nouvelle : le changement de stade, puisque Bauer n’est pas autorisé à accueillir les équipes de Ligue 2… Quelles sont les réactions ?Malgré le fait que la zone de jeu est pratiquement injouable, on adore l’endroit. C’est magique. Il y a donc une certaine tristesse, notamment chez les supporters qui considèrent ce lieu comme leur maison. Il y a de fortes chances qu’on déménage pour un certain temps, en espérant qu’il y ait une vraie décision au sujet de cet endroit unique. Bauer se doit d’exister. Il faut des travaux. Un stade placé à cet endroit de Paris, avec un mélange de personnes de toutes conditions sociales, une réelle mixité… C’est tout le football qui y est représenté. Tout le monde peut venir. Des chefs d’entreprise, des chômeurs… C’est le cas dans d’autres enceintes, mais sans doute pas marqué par une telle communion. Je suis allé dans de nombreux stades, mais ici, c’est incroyable.

Bauer, c’est un vrai patrimoine !

En retombant en National la saison dernière, le Red Star a retrouvé le stade Bauer. Ce qui a permis de créer une émulsion, avec beaucoup de couverture médiatique et une bonne communication en interne.Cette communication autour de ce stade et du club était importante. Il ne faut pas oublier que le Red Star est connu dans le monde entier. J’ai vu des caméras des quatre coins de la planète venir faire des documentaires ces derniers temps. Des télés mexicaines, brésiliennes… Un ami m’a même envoyé une photo d’un bar à New York décoré de l’emblème du club avec l’étoile rouge. Outre son passé et son histoire, le Red Star est une marque qui s’exporte. Il faut s’en rendre compte, car ça a une vraie valeur et ça mérite de grandir. Tout le monde n’en est pas conscient.

Le Red Star peut-il vivre sans Bauer ?Avec tout ce qui s’est passé dans ce stade, je pense que non. On critique toujours le fait de galvauder, de vendre le patrimoine français. Mais Bauer, c’est un vrai patrimoine !

Donc vous invitez les pouvoirs publics…(Il coupe.) Les pouvoirs publics, les investisseurs, les politiques. Cet endroit est une mine d’or.

Vous pensez que votre superbe fin de championnat, symbolisé par sept victoires en neuf matchs depuis le 10 mars, est dû à cet environnement ?Il y a deux choses. D’abord les joueurs, notamment les jeunes à qui j’ai fait confiance, qui ont pris conscience de l’enjeu et qui ont fait le nécessaire pour terminer en boulet de canon. Et deuxièmement, l’environnement, oui. Si on avait été exporté ailleurs, pas sûr qu’on aurait réussi. Quand vous jouez à Bauer, vous vous sentez pousser des ailes.

Ne pas monter en Ligue 2 aurait été un véritable échec ?Plus grave qu’un simple échec.

Si on avait été exporté ailleurs, pas sûr qu’on aurait réussi.

À ce point ?Ouais. Le club aurait toujours existé. Mais avec quels moyens ? Et dans quelle division ? Avec qui ? Comment ? C’est pour ça que l’attente et la pression ont été très lourdes tout au long de la saison. Il fallait monter.

Vous avez douté ?Juste après la trêve, on a passé deux-trois mois compliqués. On était quatrièmes. Toujours dans la course, mais ce serait un mensonge de dire qu’on n’était pas inquiets. Bon, inquiet est un grand mot… Disons qu’on était soucieux. À dix journées de la fin, on a donc décidé de changer beaucoup de choses. On a fait des choix forts. Des choix sportifs, des choix d’hommes, des choix tactiques, des choix d’organisation… On s’est remis en question. Il y a eu énormément de discussions, de vraies échanges, presque tendus. Et ça nous a réussi. Mais le mérite en revient prioritairement aux joueurs. Ce sont les acteurs principaux. Nous, nous ne sommes pas grand-chose sans eux. On les accompagne, on les fait progresser… Mais ce sont eux qui ont la clé. Et comme je leur ai dit, ils ont gagné toute ma considération, toute mon affection, et surtout mon respect. À vie. Parce qu’il fallait supporter la pression.

Quel a été le déclic ? Le moment qui vous a amené là où vous êtes aujourd’hui ?Le match gagné 2-1 à Rodez, lors de la 29e journée début avril, a été lourd de conséquences. Pour les deux équipes. Un match nul n’aurait été bon pour personne, on sentait qu’il fallait un vainqueur pour se projeter en haut du classement. Il est là, le vrai tournant. Ce succès a consolidé ce qu’on était en train de mettre en place, et ça a rassuré les joueurs. Ils ont pris conscience qu’ils étaient capables de le faire, et qu’il fallait aller chercher la gagne partout. On a senti une véritable prise de conscience. On a passé un peu de temps ensemble à table après le match, et on s’est vraiment dit : « Il faut y aller maintenant. »

La difficulté de ce championnat, c’est que tout le monde pouvait battre tout le monde, à tout moment.

À titre personnel, avez-vous vécu la plus forte aventure de votre carrière de coach ?Il y a eu les épopées en Coupe de France avec Quevilly, aussi… De toute façon, impossible de comparer. Chaque histoire est différente. Après, faut croire que ce club me va très bien, puisque j’y ai également réalisé une de mes meilleures années de joueur. Mais il faut souligner, et j’espère que vous le ferez, l’importance du staff, qui a été d’une grande compétence et d’un grand soutien. L’adjoint, le préparateur physique et l’entraîneur des gardiens ont été fondamentaux dans ce titre, que ce soit humainement ou sportivement.

Un mot sur le championnat de National, où le niveau des équipes a semblé assez homogène cette saison. Le Red Star est par exemple champion avec une différence de +16, ce qui n’est pas énorme.La difficulté de ce championnat, c’est que tout le monde pouvait battre tout le monde, à tout moment. Cette homogénéité augmente la difficulté. Car le titre se joue dès lors à très peu de choses. Ça aurait pu sourire à Créteil, à Boulogne… Ça valorise encore davantage notre montée et notre titre. En plus, avec notre statut de favori, la tâche était encore plus difficile. Donc ça rend la saison encore plus belle.

Quels sont les objectifs à long terme pour le Red Star, désormais ?C’est trop tôt pour le dire. Il va y avoir beaucoup de réunions de travail, je vais rencontrer mon président… Mais le club doit avant tout se stabiliser en Ligue 2.

Avec l’aide d’Hatem Ben Arfa ?(Rires.) Ah ah ! Je vois que ça a fait le buzz, ça… Mais je le répète : s’il ne trouve pas chaussure à son pied, il est le bienvenu.

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Propos recueillis par Florian Cadu

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