- Ligue 1
- J26
- Lens-Lille (1-1)
Brice Samba, la danse de la joie
Impérial lors du derby face à Lille ce samedi (1-1), Brice Samba a allié les actes à la parole pour préserver le point du nul pour son RC Lens et surtout postuler plus que jamais une place chez les Bleus dans deux semaines.
Ce n’est un secret pour personne que le projecteur qui éclaire un gardien tape plus fort que les autres. Ce n’est pas non plus un secret qu’il en faut bien plus pour éblouir Brice Samba. Au terme d’un derby que le RC Lens aurait dû laisser échapper en seconde période, submergé par le réveil lillois, les Sang et Or ont pu une nouvelle fois se reposer sur leur ange (gardien) pour éviter une deuxième glissade cette saison face au rival régional. « Il est au niveau qu’on connaît depuis huit mois pour ceux qui le suivent depuis le début de la saison, et même au-delà pour nous qui le suivions déjà en Angleterre, confiait Franck Haise à la fin du bal. Il est à ce niveau-là depuis un certain temps. » Il n’est donc pas étonnant de constater qu’avant même le terme de cette 26e journée, Lens est toujours la meilleure défense de Ligue 1.
Samba, nouvelle génération
Il n’y a qu’à prendre ce derby pour que l’évidence saute aux yeux : Brice Samba sait tout faire. Contrairement à ces attaquants qui peinent à retrouver leur efficacité diabolique, l’ancien gamin formé au HAC affiche une régularité dans tous les domaines de jeu qui impose le respect. Face au LOSC, il a touché 36 ballons, eu très peu de déchet sur son jeu au pied, et s’est surtout distingué par 4 à 5 arrêts de grande classe. En première mi-temps face à Jonathan Bamba, en seconde face à Rémy Cabella par deux fois notamment, et surtout dans les derniers instants de la partie en brandissant une main ferme sur une sacoche d’Edon Zhegrova. Dégoûtant. « Ah ouais, à la télé c’est pas mal », rigolait le héros sang et or au micro de Prime Vidéo en rematant son arrêt décisif.
« Je suis un gardien “nouvelle génération”, j’essaye de ne rien donner à l’attaquant. Après, il y a le feeling aussi, et je ne suis pas un gardien qui va aller se jeter pour se jeter. J’essaye de lire, de suivre le ballon pour faire l’arrêt. On reste plus debout, on essaye d’être le plus efficace possible. On sait que le pied, ça va plus vite quand c’est au sol, c’est plein de petits détails comme ça. » Une masterclass qui a également été saluée par tout le monde : Jorge Maciel, l’adjoint de Paulo Fonseca, n’hésitait pas à parler de Samba comme de l’homme du match, tandis que Lucas Chevalier, son homologue dans les cages du LOSC, n’a pas mis longtemps à affirmer « son envie de voir Samba dans la liste de Didier Deschamps ». Et il n’est pas le seul.
Et maintenant, les Bleus ?
Avec les retraites annoncées d’Hugo Lloris et de Steve Mandanda, couplées au retour récent de blessure de Mike Maignan, ce serait tout sauf une surprise que de voir les jolies dents blanches de l’actuel sélectionneur des Bleus déclamer son nom le 16 mars prochain. « Quand on parle des Bleus, c’est le signe des grands, avançait Jean-Louis Leca en zone mixte. Brice amène une tranquillité, une sérénité et cette force qu’il a et qu’il dégage à sa défense, son équipe, et au stade entier. (…) Je ne vois pas comment aujourd’hui on peut ne pas l’appeler. »
Et Samba, qu’est-ce qu’il en pense ? Forcément que son « rêve » d’intégrer le trio de gardiens de l’EDF devienne réalité dans une dizaine de jours. « C’est ce que je disais à Lucas (Chevalier) à la fin : j’espère qu’on sera ensemble en sélection, détaillait Samba. Je lui ai dit qu’il méritait car c’est un bon gardien. Après, il a encore le temps, il est jeune, mais bon quand on voit les retraites de Steve et d’Hugo, il y a de la place derrière. Pourquoi pas lui ? Pourquoi pas moi ? » C’est vrai ça : pourquoi pas lui ?
Par Andrea Chazy, avec Quentin Ballue à Bollaert