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Brian Laudrup : « À l’entraînement, on m’avait taillé une cravate verte en pièces »

Propos recueillis par Nicolas Jucha
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De 1994 à 1998, Brian Laudrup a enchanté les pelouses de la Scottish Premier League et ravi les supporters des Glasgow Rangers. Le légendaire joueur danois, frère de Michael et surtout champion d'Europe 1992, raconte la magie d'un Old Firm à Ibrox ou au Celtic Park.

Brian Laudrup à Glasgow, c’est quatre saisons aux Rangers, quelques matchs de légende comme une finale de Cup en 1996 contre Hearts, rebaptisée The Laudrup Final, une cohabitation avec Paul Gasgoine et surtout une véritable histoire d’amour footballistique. Sous la houlette d’un Walter Smith lui ayant laissé une totale liberté dans le jeu, le Danois a écrit l’une des plus belles pages de l’histoire des Rangers avec trois championnats, une Cup et une Coupe de la Ligue.

Tu te souviens de ton premier Old Firm contre le Celtic ?

Je venais de signer, on avait échoué en qualifications pour la Ligue des champions contre l’AEK Athènes. On s’était fait sortir de la Cup par Falkirk et ensuite on s’est fait battre à la maison par le Celtic, 3-1. Trois défaites pour ma première semaine de compétition, la troisième la plus terrible. Plusieurs supporters m’ont interpellé alors que je sortais du stade en voiture. Je me suis demandé ce qu’il allait se passer, mais en réalité, ils m’ont encouragé : « Allez, allez, on est derrière toi, derrière l’équipe, tu vas réussir. » Cela m’a détendu, car j’étais habitué aux fans italiens beaucoup plus radicaux. À ce moment, je me suis dit : « Je dois donner à ces merveilleux supporters de bonnes raisons de sourire » . Je crois qu’au final, je n’ai pas perdu plus de 2-3 Old Firm en quatre ans en Écosse.

À quoi ressemble l’atmosphère à Glasgow avant le Old Firm, la vie s’arrête ?

Complètement. Ce qui est amusant, c’est qu’à Glasgow, tout est très divisé, vous avez des zones clairement pro-Rangers et d’autres pro-Celtic. Avant le match, c’est très animé, les matchs sont totalement débridés. J’ai disputé de nombreux derbys dans ma carrière, rien ne peut égaler un Rangers-Celtic. Pourtant, j’ai joué des Milan-Inter, Ajax-Feyenoord, des matchs entre la Fiorentina et la Juve, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Rangers-Celtic, c’est totalement fou, je me suis plusieurs fois demandé si le ballon n’allait pas exploser tellement c’est intense. Le ballon va dans tous les sens, les tacles aussi. C’était à chaque fois de grands matchs avec beaucoup de buts. Les Écossais jouent toujours le Old Firm avec leur cœur.

Quatre Old Firm minimum par saison, comment tu expliques que la passion ne s’affaiblisse pas ?

Pour moi, c’était génial de jouer quatre fois le Celtic. Falkirk c’est sympa (rires), mais le Celtic, c’est quelque chose… Quatre matchs que tu surlignes sur ton calendrier, quatre matchs où tu sais que tu dois cartonner. Le premier mot que j’ai entendu de la bouche des autres joueurs des Rangers : « Celtic, on doit battre le Celtic » . J’étais au courant de la rivalité, mais j’ai compris à quel point elle était intense en signant aux Rangers. Quand tu signes aux Rangers, tu comprends très vite que « nous on est les Bleus, et on déteste le Vert » . Il y avait une histoire célèbre sur Andy Goram (gardien des Rangers de 91 à 98, ndlr). Quand il a signé, il est arrivé avec une Rover verte. Plusieurs supporters sont allés le voir et lui ont dit : « Si tu veux garder cette voiture, tu dois changer la couleur. » Le seul vert que les supporters des Rangers tolèrent, c’est celui de la pelouse, tu ne peux même pas porter du vert. Je me souviens qu’on devait venir à l’entraînement en costume-cravate. Un jour, j’en portais une verte, après l’entraînement, elle avait été mise en pièces. Les rivalités existent au Danemark, mais elles sont moins intenses.

Pour les supporters, c’est quoi le plus important : battre le Celtic ou gagner un titre ?

C’est vraiment une bonne question. Je pense que remporter le championnat reste le plus important, mais la vie devient compliquée si tu enchaînes les défaites contre le Celtic. Battre le Celtic, cela a une saveur comparable à un gros parcours en compétition continentale. Les supporters vivent pour ces matchs-là. C’est vraiment une perte pour le football écossais que les Rangers aient été relégués, car il n’y a plus de Old Firm actuellement. C’est désormais plus compliqué pour le Celtic d’attirer de grands joueurs, car ils n’ont plus ces grandes affiches contre les Rangers. J’espère que les Rangers seront de retour contre le Celtic la saison prochaine. Mais ce sera compliqué, car ils font toujours face à de gros problèmes financiers.

Ils se détestent, mais ont besoin l’un de l’autre…

C’est exactement ça. Vous n’avez pas besoin de remonter loin dans le temps. En 2004, le Celtic était en finale de la Coupe de l’UEFA, c’étaient les Rangers en 2007. Il y a dix ans pour le Celtic, sept ans pour les Rangers, deux finales européennes alors que l’Écosse est un petit territoire. Ils ont fait de très bonnes choses, notamment le Celtic ces dernières saisons en Ligue des champions, qui était en huitièmes en 2013 malgré plusieurs tours de qualifications. Peut-être que les supporters des Rangers vont m’en vouloir, mais j’étais fier des résultats du Celtic, et j’ai toujours été heureux quand le Celtic allait loin en Europe, car c’est bon pour le football écossais.

Même joueur des Rangers, as-tu apprécié l’ambiance du Celtic Park ?

C’était fantastique de jouer au Celtic Park. L’atmosphère y est exceptionnelle, comme celle d’Ibrox. Je crois que le fait d’être à l’extérieur était encore plus motivant. Ils nous détestaient, nous criaient dessus. Certaines de mes meilleures prestations ont eu pour cadre le Celtic Park. C’est un endroit idéal pour jouer au football. Même si tu joues pour les Rangers, c’est un plaisir de participer à ce type de match et de baigner dans de telles atmosphères. Un match Celtic-Rangers, c’est un honneur de pouvoir y participer.
Au PSG, une attaque aux dents encore trop courtes ?

Propos recueillis par Nicolas Jucha

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