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- Ligue 2
- 7e journée
Brest et Caen redressent la barre
Grosse session de Ligue 2, ce vendredi, avec pas moins de neuf rencontres disputées, en attendant l’alléchant Angers-Auxerre de demain. L’occasion de lâcher enfin GTA V et d’assister à quelques vrais braquages sur rectangle vert.
Quand le plan se déroule sans accroc…
Trois matchs sans victoire pour le Stade brestois, ça commençait visiblement à peser sur les ouailles d’Alex Dupont, qui ont débarqué flingue au vent face à Bastia et tiré à tout-va. Ramaré et Dernis mitraillent la lanterne rouge et vident la caisse en six minutes seulement. Les Bretons peuvent se faire la malle sans avoir à griller les feux ou même à passer la seconde. Facile.
Trois défaites consécutives, ça pesait encore plus lourd sur les épaules du Stade Malherbe, qui avait fort à faire face à la dernière équipe invaincue de Ligue 2. Les Chamois niortais n’ont pourtant pas résisté plus d’une poignée de minutes, jusqu’à ce que Kodjia fasse voler le plomb, palliant donc idéalement l’absence de Duhamel, le meilleur artilleur du championnat étant blessé. Fajr alourdit le butin d’un superbe coup franc. Patrice Garande est du genre méfiant, il sait qu’une opération rondement menée peut vite partir en cacahuète, comme la semaine dernière à Arles-Avignon, où Malherbe était tombé malgré deux buts d’avance. Alors quand Jimmy Roye réduit la marque, le coach normand sent une grosse goutte de sueur rouler sur sa joue. Heureusement, Wagué sort l’artillerie lourde et achève les Chamois, sur corner. Le SMC est de retour sur le podium.
La carrière de truand du DFCO laisse plutôt à désirer, depuis le début de saison, avec une seule victoire en six rencontres. Les Dijonnais, à part pour braquer les petites vieilles, difficile de leur faire confiance. Du coup, les hommes de la Côte d’Or tiennent à soigner leur réputation, et face à des Tourangeaux solidement armés, ils déclenchent les hostilités, par Bamba, buteur à la demi-heure de jeu. Tours, en caïd du milieu, tente de réagir, mais Koné se fait la malle avec la recette des buvettes, sur un contre bien ficelé. Dijon s’éloigne de la zone rouge.
Dans le milieu du grand banditisme, les Istréens en connaissent un rayon, et face aux naïfs Lavallois, qui n’ont pas pensé à se mettre au vert après leur joli coup contre Angers, il a suffi d’un peu de vice pour faire sauter la banque : une perte de balle idiote de Bekamenga plein axe et Tardieu glisse la gonfle entre les jambes du gardien, comme un filou. Diarra reproduit le même scénario en seconde période, profitant de la maladresse de la défense mayennaise pour claquer une jolie bicyclette. Matheus, l’attaquant brésilien prêté par Fluminense à Istres, participe à la fête et croque sa part du gâteau.
Quand les braqueurs y laissent des plumes…
Nancy contre Troyes, c’est un peu comme si deux parrains de la pègre se faisaient la guerre pour sauver ce qui leur reste d’honneur. De l’honneur, il n’en restera pas beaucoup à Carole, le défenseur troyen, auquel il ne suffit visiblement pas de s’appeler comme ma frangine, puisqu’il flingue son propre portier et permet à l’ASNL de prendre les devants. Les Lorrains tentent de prendre la fuite, mais leur retraite est coupée par Benji Nivet, le dernier des super-héros à porter le numéro 10, et qui égalise sur penalty. Alors Karaboué y va en mode kamikaze, joue des coudes avec tout ce que les rangs ennemis comptent de défenseurs et de gardien de but, avant de claquer un gros pointard devant les buts vides. Si régressif et si délicieux.
Premier but pour Arles-Avignon à l’extérieur, sur le terrain des Crocos, et premier but de Livio Nabab sous ses nouvelles couleurs. Mais entre Nîmes et Arles-Avignon, c’est un derby, un duel de quartier, et tous les coups sont permis. Cissokho réplique dans la foulée et chope la lucarne. Mais Nabab avait déjà rechargé et fait mouche d’une jolie frappe croisée. Franck Dumas, gros cigare au bec, se dit que le monde est peut-être sien.
Quand les braqueurs se font surprendre…
La meilleure façon de réussir un casse, c’est encore de soudoyer un ou deux gardes. Lens a visiblement lâché une bonne part du butin à Kerboriou, le portier cristollien, pour que ce dernier s’oublie et permette à Coulibaly d’allumer la mèche. Andriatsima ne négocie pas avec les terroristes et remet les pendules à l’heure d’une jolie tête sous la barre, avec l’inusable Jean-Michel Lesage pour fournir les munitions. Les hommes du Racing Club de Lens prennent la mouche et canardent à l’aveugle. Ljuboja vise dans le mille à dix minutes de la fin, mais tire à blanc, signalé en position de hors-jeu. La fin de match est à sens unique, mais Lens repart avec un magot réduit à pas grand-chose.
Le casse sanglant réussi le week-end dernier face aux richissimes Lensois semble avoir donné de bonnes idées aux Havrais, qui ne perdent pas de temps face à des Castelroussins très sympathiques, mais aussi vachement maladroits. Bonnet enfile sa cagoule, profite donc d’une bourde monumentale de Dudouit pour dégoupiller, et de un, et s’appuie sur Mesloub pour soigner ses stats, et de deux. Sauf qu’entre-temps, Maboulou avait pensé à piéger la base adverse et égalisé, et Kinkela ne se gêne pas pour appuyer sur le détonateur pour faire voler en éclats les espoirs havrais. Le Havre a cru toucher le pactole par deux fois, et rentre en Normandie avec surtout beaucoup de regrets.
Quand les braqueurs sont venus sans leur pétard…
Si tu devais faire régner la terreur dans une région, est-ce que tu choisirais la Lorraine ou le Massif central ? Du coup, beaucoup d’échanges de tirs et zéro blessé entre Clermont et Metz. Même à bout portant, Sakho ne parvient pas à faire vaciller l’ennemi, et loupe un péno au retour des vestiaires. Du coup, tout ce petit monde a préféré agiter le drapeau blanc et partager les billets. Les Clermontois ont même souhaité un bon retour aux Messins.
Par Julien Mahieu