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Brest, kiffez comme vous êtes
Aussi improbable que cela puisse paraître, le Stade brestois s’apprête à découvrir ce jeudi la Ligue des champions. Si cela ne plaît pas à tout le monde, les joueurs d’Éric Roy se sont donné les moyens de vivre ces moments grâce à une saison 2023-2024 extraordinaire, surtout pour une équipe loin d’être prédestinée à un tel parcours. Et ça, ils ne l’ont volé à personne.
Ce n’est plus notre imagination, c’est maintenant et bien réel : le Stade brestois va disputer ce jeudi soir le premier match européen de son histoire. Un baptême du feu dans la cour des très grands, en Ligue des champions, contre le Sturm Graz à Guingamp, à une centaine de kilomètres du stade Francis-Le Blé, où tous les supporters brestois auraient aimé vivre cette soirée spéciale. Ils se contenteront des Côtes d’Amor, de Roudourou et du grand frisson auquel ils n’auraient jamais rêvé en temps normal. Les projecteurs sont désormais braqués sur Brest pour autre chose qu’une course au maintien ou qu’une montée dans l’élite.
Le club finistérien n’est rien à ce niveau, et alors ? La bande d’Eric Roy se présente comme l’une des équipes les moins expérimentées dans cette C1 nouvelle formule, avec seulement 22 apparitions cumulées dans cette compétition au sein de l’effectif. Il n’y a aucun complexe à avoir, aucune peur, aucune honte même. Une seule ambition, la plus belle dans ce foot ultra-compétitif : s’offrir un bon gros kif et se donner le droit de rêver de gagner des matchs.
🗣️ #TLS | "C'est beaucoup de fierté"
⚽🔴 Brest dispute pour la première fois de son histoire la Ligue des Champions. Grégory Florenzi et Éric Roy se sont confiés à @FabLeveque à deux jours du premier match qui se jouera à Guingamp.
▶️ Le replay : https://t.co/IBFtHcn071 pic.twitter.com/qzpRZTvpIS
— francetvsport (@francetvsport) September 17, 2024
Le syndrome de l’imposteur ? Jamais !
Il serait facile de faire croire que jouer la Ligue des champions est un fardeau pour Brest, un club qui n’a ni l’effectif, ni les moyens, ni la structure pour s’inviter à cette table des très puissants. Ce n’est pas encore le Real Madrid ou le Barça, mais le champion d’Autriche qui se présente sur la route étoilée des Bretons. Le chef de troupe n’a pas peur, comme il l’a confié dans Ouest-France : « Après avoir réalisé ce qu’on a fait l’année dernière, si on ne part pas du principe d’en profiter et de la vivre à fond, c’est un peu con. Je considère que sur les huit équipes, il y a des matchs où on a le devoir d’exister. Après, peut-être qu’on fera zéro point, comme d’autres équipes françaises ont fait avant nous. » Eric The King a retenu le plus important : son équipe mérite d’être là, et les autres, ceux qui estiment avoir le droit d’avoir un rond de serviette en Ligue des champions, y font rarement des merveilles.
Les échecs des autres clubs français sont nombreux en C1 : 0 point pour Marseille en 2013-2014 (dans la poule de Naples, Dortmund et Arsenal) ; 1 point pour Lille en 2019-2020 (nul face à Valence) ; plus récemment 1 point pour Rennes en 2020-2021 (nul face à Krasnodar) ; ou encore 2 points pour Montpellier en 2012-2013 (deux nuls contre Schalke). Les autres n’auraient peut-être pas fait mieux et le SB29 peut se rappeler que rien ne lui interdit de s’éclater et de prendre exemple sur Auxerre. C’était en 2010-2011, c’était une autre époque, une autre Ligue des champions, mais l’AJA n’avait pas été ridicule dans un groupe de la mort composé du Real Madrid, l’AC Milan et l’Ajax, signant même une victoire de prestige contre les Néerlandais à la maison grâce à des pions de Frédéric Sammaritano (oui, oui) et Steeven Langil (2-1). Une nuit d’anthologie que l’on a envie de retrouver avec les Brestois, assurément.
2010. S.LANGIL – AJA 🔥⚠️ TRÈS GRAND MOMENT ! Ligue des Champions AJ Auxerre – AJAX.
83' S.Langil fait EXPLOSER l'Abbé-Deschamps.
MOMENT D'ANTHOLOGIE.#AJA #TEAMAJA @julienbo3 @LabbeDede @TeamAJAuxerre @TeamAJA89 pic.twitter.com/iX27nYYrcs
— French Football Joys (@FootballJoys) March 23, 2022
David contre les Goliaths
Même si l’effectif ne compte que cinq joueurs ayant déjà disputé la compétition (Coulibaly, Amavi, Del Castillo, Haïdara, Martin), la bande d’Éric Roy, composée de suffisamment de bons éléments pour espérer grappiller quelques points (Bizot, Lala, Magnetti, Camara, Del Castillo, entre autres) ne doit rien calculer pour se laisser le droit de profiter du moment historique. « J’en ai déjà les frissons rien que d’en parler, a confié Brendan Chardonnet, le capitaine des Ty-Zefs. Je saurai vraiment que je suis en Ligue des champions quand j’entendrai cette musique-là en rentrant sur le terrain. C’est à ce moment-là que je vais réaliser. » La tâche s’annonce ardue, mais tant mieux ! Au menu du troisième de la Ligue 1 la saison dernière, six champions nationaux : Sturm Graz (Autriche), le Bayer Leverkusen (Allemagne), le Sparta Prague (Tchéquie), le PSV Eindhoven (Pays-Bas), le Shakhtar Donetsk (Ukraine) puis enfin le Real Madrid (Espagne). Chers Brestois : éclatez-vous et régalez-nous !
Par Thomas Morlec