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Brésil, toujours sans mon coach

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Brésil, toujours sans mon coach

Leonardo galère au Milan AC, Zico a tenu quelques mois à Moscou, Ricardo était décrié en Ligue 1. Tel est le quotidien des entraineurs brésiliens d'Europe. Une cabale ? Non juste une constatation. Mais comment expliquer que la plus belle nation du ballon rond compte autant de techniciens foireux ?

Trivial Pursuit, pour un camembert, question sport. Combien d’entraîneurs brésiliens officient dans les quatre championnats majeurs européens ? Réponse : un seul, soit Leonardo au Milan AC. Force est de constater que les grands clubs européens ne s’ouvrent pas aux entraineurs brésiliens. Une évidence empirique. Pourtant le Brésilien s’exporte très facilement, il n’y a qu’à regarder le nombre de joueurs auriverde qui pullulent dans tous les championnats européens. Le poste d’entraîneur, qui plus est au Brésil, est un poste glissant, délicat, limite casse-gueule.

Pour comprendre comment fonctionne la carrière d’un coach carioca, suffit de se pencher sur le plus illustre du moment. Luis Felipe Scolari (Ex Chelsea, Brésil et Portugal). Big Moustache officie actuellement en Ouzbékistan (!!!). Le modeste club du FC Bunyodkor le rémunère 13 millions d’euros par an, on comprend mieux pourquoi le sosie de Gene Hackman a préféré étrenner ses joggings le long des terrains ouzbeks plutôt qu’en Europe. Bref, depuis ses débuts sur les bancs, le Brésilien a écumé 19 clubs/sélections. Et c’est un euphémisme de le dire, beaucoup de clubs dégueulasses : Al-Shabab, Al Qadisiya Koweït, Al Ahly Djeddah, Jubilo Iwata. Sans parler des nombreux clubs auriverde écumés par l’ancien coach des Blues. D’autant que le moustachu ne se promène pas avec son nouveau club dans le championnat des autochtones, un comble. Scolari est un cas d’école, son parcours est similaire à celui de beaucoup de ses compatriotes.

Carlos Alberto Parreira a coaché dans le Golfe persique dès la fin des années 70, Zico a longtemps officié au Japon avant de revenir en Europe. Dernièrement, le Pelé Blanc s’est même fait virer du CSKA Moscou peu de temps après son arrivée. Quant à Vanderlei Luxemburgo, depuis ses débuts d’entraîneur en 1983, il a changé 27 fois de club. Balaise. Les chiffres sont là : aucun grand club européen n’a connu un règne avec à sa tête un “Lula Boy”. CQFD. La faute au championnat local aussi…

Le championnat brésilien, consommateur numéro 1

Le championnat brésilien a quelque chose de spécial, surtout pour les techniciens. L’instabilité chronique qui règne dans les clubs sud-américains ne permet pas aux hommes en place de s’investir dans la durée. Chaque semaine, un coach se fait virer après deux défaites. L’absence de stabilité empêche les jeunes entraîneurs de se forger une culture tactique, et surtout, de se faire remarquer dans le bon sens du terme. On comprend mieux pourquoi des entraineurs comme Ricardo et plus dernièrement Leonardo ont commencé leur carrière de coach en Europe, sans jamais avoir officié dans leur pays d’origine.

La culture tactique justement. Elle est quasi inexistante, même chez les anciennes gloires comme Telê Santana ou Mario Zagallo. A l’époque, on jouait avant tout sur la puissance offensive de la squad jaune et verte. Zico, Socrates et Falcao pour le premier, Jairzinho, Tostao, Pelé et Rivellino pour le second. Forcément, après, la tactique, on s’en tamponne un peu. On fustige souvent les latéraux brésiliens pour leur absence de rigueur défensive (jurisprudence Roberto Carlos), une nouvelle preuve des carences criantes de la formation brésilienne où les entraineurs passent et repassent.

Le mal est à la source. Au Brésil, dans la maison-mère. Pourtant, la sélection a évolué. L’équipe coachée par Dunga en est la preuve vivante. Fini le football champagne, les dribbles à la con et les largesses défensives. Dunga, qui a très longtemps joué en Europe (Fiorentina, Stuttgart), a changé le visage de son équipe. Dorénavant, la Seleçao est une machine tactique et diablement efficace en attaque. Un bloc au milieu de terrain, un renard devant et une défense compacte. Voilà la recette du nouveau Brésil. Une équipe foutrement critiquée au pays, notamment lors de l’intronisation de l’ancien milieu de terrain au lendemain du Mondial 2006. En gros, au pays de l’ordre et du progrès, on veut du jeu, du rêve et des résultats. Un triptyque difficilement réalisable à chaque match. Alors Dunga a tranché. Les résultats d‘abord, la manière si on a le temps. La dernière Coupe des Confédérations l’a démontré. Ce Brésil est chiant à voir, mais bigrement solide. Alors que Leonardo joue sa peau chaque dimanche avec ses vieux du Milan AC, les entraîneurs brésiliens n’ont pas la cote. Pourtant, comble de l’ironie, le Brésil de Dunga a de grandes chances de soulever la prochaine Coupe du Monde. Le début d’une nouvelle ère ?

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