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Brésil, le jour d’après

Par William Pereira
Brésil, le jour d’après

Changement d'entraîneur et d'ambitions pour le Brésil. Plus question de se prendre pour les meilleurs du monde, l'heure est à la reconstruction. Deux mois après leur fin du monde, les Brésiliens constatent que leur équipe se porte un peu mieux. Elle vient de battre la Colombie et - fait assez important pour être souligné - n'a pas encaissé de buts.

Un Brésil-Colombie n’a jamais rien d’amical. Surtout deux mois après un quart de finale de Coupe du monde remporté de justesse par les Brésiliens au terme d’une rencontre entachée d’un but refusé à Yepes pour un hors-jeu discutable. Du coup, c’est avec des maillots floqués « la revancha » que les journalistes colombiens se sont pointés au Sun Life Stadium de Miami. Pour le Brésil, il s’agissait aussi d’une revanche, mais la Colombie n’avait rien à voir là-dedans. Certes, il y avait bien l’opposition Neymar vs Zúñiga, mais les deux hommes ont rapidement enterré la hache de guerre lors de l’échange des fanions. Et quand le Colombien a commencé à taper les tibias du capitaine auriverde, il a été repositionné à l’autre bout du terrain pour éviter un nouveau drame. Non, vraiment, le Brésil s’en foutait de la Colombie. Car le Brésil avait un match à jouer contre lui-même et dix buts à oublier. Alors on pourra toujours dire que le contexte était favorable car les hommes de Dunga jouaient loin de leurs terres, donc avec un peu moins de pression, mais leur première sortie a été positive. Pas brillante, mais positive. Au-delà de la victoire, les récents hôtes de la Coupe du monde ont réussi à stopper l’hémorragie défensive en n’encaissant aucun but pour la première fois depuis leur nul contre le Mexique. D’autre part, les pleureuses semblent avoir séché leurs larmes. La panique a laissé place à la cohésion et la cohérence tactiques, et Dunga n’y est pas étranger. L’ancien champion du monde 1994 a par ailleurs mené une campagne médiatique de « détente » lors des jours précédant la première sortie post-apocalypse de son Brésil afin d’empêcher les médias nationaux « de mettre une pression inutile » sur des joueurs « forcément encore un peu traumatisés par ce qu’il s’est passé pendant la Coupe du monde » . C’est donc dans le but de redonner confiance à ses troupes que le sélectionneur leur avait imposé comme seul et unique consigne « de se faire plaisir, car il n’y a que comme ça que la Seleção sait jouer au football » . Fin psychologue, Dunga a même obtenu une victoire contre l’équipe hype du Mondial. Pas mal.

Neymar, capitaine provisoire ou titulaire ?

Une autre question suscitait le doute chez les suiveurs de la « Canarinha » . En prenant en compte que Dunga n’avait jamais fait confiance à Neymar au cours de son premier mandat – il ne l’avait pas sélectionné pour la Coupe du monde 2010 -, comment allaient cohabiter les deux hommes. À en croire le « shake » de vieux potes échangé par les deux hommes après le coup franc victorieux de Neymar, c’est comme si cette période n’avait jamais existé. Désormais, le crack de la Seleção possède toutes les faveurs de son sélectionneur et ce dernier n’a pas hésité une seconde à lui filer le brassard en l’absence de Thiago Silva, blessé depuis de longs jours. Reste à savoir si le défenseur du Paris Saint-Germain récupérera vraiment son brassard quand il fera son retour. Car pour sa première, capitaine Neymar a régalé, comme bien souvent sous les couleurs de son pays. « Avec lui, tout est facile. Il tutoie le ballon » , a bien eu raison de souligner Dunga en conférence de presse d’après-match. L’attaquant du FC Barcelone a, en plus d’être un joueur hors normes, cette étonnante faculté à transmettre sa joie de jouer et son enthousiasme à ses coéquipiers. Cela s’est encore vu face à la Colombie et aujourd’hui déjà, son statut de capitaine ne souffre aucune contestation au Brésil, où il est pour beaucoup le seul joueur valable de la Seleção. L’intéressé, lui, ne se voit pas comme un leader au sens autoritaire du terme. « Chacun a le droit de parler, de donner son opinion. Le brassard ne me donne pas plus de droits qu’un autre joueur. Les gens doivent comprendre que nous formons avant tout un groupe et qu’il n’y a que comme ça que nous gagnerons quelque chose. » En tout cas, le môme parle déjà bien la langue de bois. Prends garde, Thiago Silva.

Toujours pas de n°9 mais…

À son retour, le capitaine parisien devra non seulement prouver qu’il mérite ce brassard, mais aussi sa place de titulaire au sein de la charnière centrale brésilienne. Car s’il n’a pas toujours été irréprochable ( « j’ai passé beaucoup de temps à repositionner mes joueurs défensifs » , dixit Dunga en conférence de presse), le duo Miranda-David Luiz a eu le mérite de ne pas encaisser de buts et donc de se rassurer défensivement. Seul bémol, la relance. Sur ce point, Thiago Silva fait cruellement défaut à la « Canarinha » , tant Miranda, mais surtout ce bourrin de David Luiz ont la gâchette facile lorsqu’il s’agit de balancer une mine loin devant. Plus globalement, c’est toute l’équipe qui a du mal à faire vivre le ballon en phase de possession. Lorsque Ramires et Luiz Gustavo ont joué sur la même ligne derrière Willian, le Brésil a manqué d’idées et de mobilité. De plus, l’idée que positionner Oscar sur le côté droit est un gâchis pour l’équipe et le joueur se renforce chaque jour un peu plus. Jurisprudence Javier Pastore au PSG. S’il dispose de peu de solutions concrètes sur les ailes pour le moment, il peut néanmoins se satisfaire d’avoir l’embarras du choix dans l’axe de l’entrejeu. Coutinho, Elias et Fernandinho ont apporté plus de percussion et de spontanéité dans le jeu d’une Seleção qui a globalement eu du mal à se procurer des occasions sur autre chose que des contres ou des coups de pied arrêtés (seulement 8 tirs dont 3 cadrés à la fin de la rencontre). Mais le plus inquiétant reste l’absence d’un vrai numéro 9 en pointe. Dunga avait prévenu avant le match qu’il n’avait pas nécessairement besoin d’un pur attaquant pour marquer des buts et a tenté de passer de la parole aux actes en confiant à Tardelli un rôle de 9 et demi dont la tâche était de multiplier les appels pour disloquer la défense colombienne ou décrocher de temps en temps pour jouer en remise et, si nécessaire, de permuter avec Neymar, Willian ou Oscar. L’expérience a somme toute été positive puisque ledit Tardelli s’est injustement vu refuser un but en plus d’avoir participé au (pauvre) jeu de son équipe assez activement. C’est déjà mieux que Fred, mais c’est loin d’être une solution viable sur le long terme. D’ailleurs, c’est valable pour toute l’équipe. C’est un peu mieux que pendant le Mondial, mais loin d’être suffisant pour espérer remporter quoi que ce soit sur le court terme. La route sera longue pour Dunga et ses hommes. Prochaine étape, le New Jersey, ou l’Équateur des Valencia les attend.

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