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Brésil-Italie, pour éviter l’Espagne
Ce soir, le Brésil et l'Italie s'affrontent pour le dernier match de poule de la Coupe des confédérations. Les deux nations sont déjà qualifiées pour les demi-finales. Reste un enjeu : celui qui s'impose évitera l'Espagne en demi-finale. Pas négligeable.
Deux matchs, deux victoires, et une qualification déjà en poche. Voilà le bilan de l’Italie et du Brésil lors de cette Coupe des confédérations. Les victimes ? Le Japon et le Mexique, tous deux battus à deux reprises, non sans avoir démérité. Mais les deux favoris du groupe ont fait parler leur expérience. Le Brésil n’a pas encore encaissé le moindre but dans cette compétition, tandis que l’Italie a fait parler ses talents offensifs : déjà 6 buts marqués en deux matchs, soit autant que pendant l’intégralité de l’Euro 2012. Ce soir, Brésiliens et Italiens se retrouvent à Salvador de Bahia pour ce qui est un classique du football mondial. Neuf champions de monde seront sur la pelouse, excusez du peu. Surtout, au-delà de l’attrait sportif, cet Italie-Brésil n’est pas seulement un match pour le prestige. De fait, le vainqueur aura la possibilité d’éviter l’Espagne en demi-finale, ce qui est plutôt une bonne chose, compte-tenu de l’état de forme actuel des doubles champions d’Europe et champions du Monde. Ce même vainqueur devra se farcir le Nigeria ou l’Uruguay, ce qui est loin d’être une promenade de santé, mais déjà plus abordable que le monstre ibérique.
Changements au milieu
Côté italien, Prandelli, pour la première fois dans cette compétition, est contraint de faire des choix forcés. Au milieu de terrain, De Rossi est suspendu tandis que Pirlo est blessé. Deux absences importantes, que le sélectionneur va devoir compenser en étant malin. « La formation, je ne la dis pas. Néanmoins, il est inutile de jouer à cache-cache avant d’affronter le Brésil. Vous verrez bien les changements lors de l’entraînement » , avait affirmé le coach juste avant les dernières mises au point. En effet, pas compliqué de comprendre ce que réserve mister Prandelli. Au milieu, donc, Marchisio retrouvera une place de titulaire, tandis que Candreva sera titularisé pour la première fois lors de cette compétition. Les deux joueurs seront alignés aux côtés d’Aquilani et Montolivo, ce dernier ayant la lourde tâche de remplacer Pirlo dans l’animation du jeu. Des changements aussi en défense : pas au mieux depuis le début de la compétition, Barzagli sera laissé sur le banc et remplacé par son compère de la Juve, Leonardo Bonucci. Sur le flanc gauche, 100% de confiance à Mattia De Sciglio, et sur la droite, Prandelli décide de remettre Abate à la place de Maggio, le Napolitain n’ayant que moyennement convaincu lors du match face au Japon.
Enfin, le dernier changement est un changement qui, automatiquement, va avoir une influence sur le schéma tactique. Giovinco, qui a donné le but de la victoire face aux Japonais, devrait être aligné dès la première minute, à la place de l’autre lutin, Giaccherini. Giovinco étant un joueur de nature beaucoup plus offensive, Prandelli devrait ainsi transformer son 4-5-1 en 4-4-2, avec Balo en avant-centre. Un schéma tactique avec plus de poids en attaque, donc, pour tenter de mettre en difficulté l’arrière-garde brésilienne, qui n’a pas franchement tremblé lors des deux premières rencontres. Mais Prandelli se souvient qu’il y a trois mois tout juste, sa Nazionale avait tenu en échec la Seleção après avoir été mené 2-0, grâce, entre autres, à une merveille de Balotelli. Si l’attaquant du Milan AC, déjà buteur à deux reprises lors de cette compétition, pouvait être aussi inspiré ce soir…
Hernanes, Neymar et les manifs
En face, le Brésil affronte cette rencontre de manière plus sereine. Si les Brésiliens se voient bien en finale face à l’Espagne, ils ne seraient pas contre l’idée de les affronter dès les demi-finales, histoire d’en découdre. Évidemment, ceci ne veut pas dire que la formation de Scolari va faire exprès de s’incliner face à l’Italie pour terminer deuxième. Ce n’est pas le genre de la maison. Non, les Brésiliens sont sur une excellente lancée, avec deux victoires lors des deux premiers matchs, 5 buts marqués et aucun encaissé, grâce à une charnière centrale Thiago Silva – David Luiz d’une sérénité implacable. Attention, toutefois, à la présence du défenseur du PSG. Ce dernier a déjà reçu un carton jaune face au Mexique, et serait donc suspendu pour la demi-finale s’il venait à recevoir une autre biscotte. Même discours pour Dani Alves. « Ils veulent jouer tous les deux, mais je n’ai pas encore décidé » , a affirmé Scolari, qui pourrait décider de titulariser le Munichois Dante pour l’occasion. Un joueur qui, forcément, ne rappellerait pas de très bons souvenirs à tous les joueurs de la Juve qui composent la Squadra Azzurra.
Au milieu de terrain, Scolari a en revanche déjà pris sa décision : ce sera Hernanes à la place de Paulinho. Le jeune talent, légèrement touché lors de la rencontre face au Mexique, va être à nouveau préservé, pour laisser place au joueur de la Lazio actuellement convoité par le PSG. Un choix psychologique, aussi, puisque Hernanes joue en Italie, connaît donc les points forts et les points faibles de tous ses adversaires, et aura forcément à cœur de faire bonne figure face à la Squadra. En attaque, ce sera du Neymar, évidemment. Comment pourrait-il en être autrement, après les deux chefs-d’œuvre inscrits face au Japon et au Mexique ? Le même Neymar a, pour sa part, affiché son soutien aux contestataires, qui sont actuellement au cœur de manifestations qui secouent le Brésil. Des manifs qui ne devraient toutefois pas empêcher le spectacle de se dérouler ce soir, à condition, évidemment, qu’aucun épisode de forte violence ne viennent s’immiscer dans ces contestations. Show must go on, bordel !
Eric Maggiori