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Breno Lopes : « Mon but en finale de Libertadores ? C’est quelque chose d’inexplicable »

Propos recueillis par Steven Oliveira et Tom Binet
8 minutes
Breno Lopes : « Mon but en finale de Libertadores ? C’est quelque chose d’inexplicable »

À tout juste 25 ans, Breno Lopes est devenu le héros de Palmeiras en inscrivant le but de la victoire en finale de Copa Libertadores au bout du temps additionnel face à Santos, fin janvier. Le deuxième sacre de l'histoire du club. Pas mal pour un attaquant qui n'avait encore jamais goûté à la première division brésilienne en novembre dernier, au moment de rejoindre le Verdão.

Raconte-nous ton but qui offre la Copa Libertadores à Palmeiras, la deuxième de l’histoire du club 22 ans après la première…C’était un match nerveux, nous savions que l’équipe qui marquerait à ce moment-là du match remporterait le titre. Je suis donc entré dans le match concentré, je savais que je devais faire de mon mieux. Et grâce à Dieu, j’ai été récompensé. Roni m’a adressé un centre parfait, et j’ai pu marquer de la tête. J’avais déjà mis des buts de la tête dans ma carrière, mais ce n’est pas du tout mon point fort. Je savais qu’à ce moment du match, si une balle m’arrivait, je n’avais pas le droit de me rater. J’ai vu le gardien faire un pas en avant et j’ai réussi à le lober. Je pense que c’est ma concentration qui a fait la différence. C’est un moment unique dans ma carrière, en plus mes parents étaient au stade. C’était très émouvant d’avoir marqué ce but en finale, et ça s’est vu d’ailleurs sur mon visage. (Rires.)

Qu’as-tu ressenti au moment de marquer ?Je me suis fait un film dans ma tête quand j’ai vu le ballon entrer au fond des filets, plein d’images se sont succédé dans ma tête. Je me suis souvenu de tout ce que j’ai traversé, toutes les difficultés. Mon père était au stade et m’avait parlé la veille pour me tranquilliser, car j’étais logiquement un peu stressé. Après le but, j’ai donc couru à sa rencontre vers les gradins, j’ai embrassé la foule, mais je n’ai pas réussi à croiser le regard de mes parents à ce moment-là.

Quelles étaient les consignes d’Abel Ferreira au moment de te faire entrer en jeu à la 85e minute ? J’avais marqué mon premier but pour Palmeiras contre Vasco trois jours avant la finale. Quand Abel m’a appelé pour revenir de mon échauffement, il m’a alors dit que ça allait être mon deuxième but. Il m’a ensuite souhaité bonne chance, m’a dit de rester bien concentré et m’a donné la force pour pouvoir entrer serein sur la pelouse. Il m’a aussi demandé de mettre de l’intensité dans le jeu et de la vitesse. Et cela a fonctionné, puisque j’ai fini par marquer ce but.

Aujourd’hui, quand je sors dans la rue, je vois la reconnaissance des supporters. Avant le but contre Vasco, j’avais comme un blocage qui a mis du temps à partir. Et ce but m’a enlevé un poids. Tout est très nouveau pour moi.

Comment cela s’est passé quand tu as rejoint Palmeiras en novembre ? Cela t’a fait quoi de découvrir la première division à 25 ans ?Quand je suis arrivé, il y avait de la suspicion de la part des supporters qui ne me connaissaient pas du tout. Réussir à marquer ce but qui entre dans l’histoire de Palmeiras est quelque chose d’inexplicable. Et forcément, le regard des supporters a changé. Aujourd’hui, quand je sors dans la rue, je vois la reconnaissance des supporters qui me remercient sans cesse. Pour moi, c’est très gratifiant et ce n’est que du bonheur. Avant le but contre Vasco, j’avais comme un blocage qui a mis du temps à partir. Et ce but m’a enlevé un poids. Tout est très nouveau pour moi finalement et tout le monde ici au club m’aide beaucoup à prendre mes marques.

Comment s’est passée ton enfance à Belo Horizonte ?Je viens d’une famille modeste et pauvre, nous avons eu quelques difficultés. Nous n’avions pas tout ce que nous voulions, que ce soient des baskets, ou des crampons. J’ai vécu à São Bernardo, un quartier près de Pampulha à Belo Horizonte. C’était une maison en bon état, mais mes parents n’avaient pas un bon salaire et j’avais cinq frères. Le football m’a alors permis de changer la vie de toute ma famille et j’en suis très heureux. Mes frères ont tous suivi le bon chemin, aucun ne s’est tourné vers le chemin de la drogue, comme certains amis que j’avais dans mon enfance.

J’ai voulu me trouver un boulot pour aider ma famille, mais mon père n’a pas voulu. Il m’a toujours encouragé à insister sur mon rêve d’être footballeur.

Est-ce que tu as dû travailler à côté ? Notamment quand le contrat professionnel tardait à arriver ?Je n’ai jamais fait autre chose que du football. J’ai voulu me trouver un boulot pour aider ma famille, mais mon père n’a pas voulu me laisser faire. Il m’a toujours encouragé à insister sur mon rêve d’être footballeur professionnel. Il m’a dit que jusqu’à un certain âge il m’aiderait. Il m’a toujours soutenu et bossé comme un fou pour moi et ma famille. Aujourd’hui c’est à moi de lui rendre la pareille.

Tu t’imaginais jouer à ce niveau quand tu étais dans les équipes jeunes de Cruzeiro ?Je suis devenu professionnel à l’âge de 18 ans, mais je suis arrivé au centre de formation de Cruzeiro à 11 ans. J’ai réussi le test d’entrée et je suis resté là-bas jusqu’à mes 15 ans. Quand ils m’ont licencié, je ne voulais plus jouer, j’étais déçu par le monde du football. Je n’ai alors pas fait le moindre match en pro pendant deux ans, je ne jouais que dehors avec mes amis. Et quand j’ai eu 17 ans, un ami est allé jouer à São José, à Porto Alegre, et a demandé au club de me faire passer un test. Je ne voulais pas y aller, mais mon père a insisté. Et à partir de là, le processus s’est enclenché. J’ai réussi le test, j’ai joué un tournoi avec eux, et Joinville a aimé mon profil et m’a appelé pour jouer chez eux. Ensuite, j’ai continué ma progression. La Serie C, la Serie B où j’ai obtenu des succès. J’ai notamment aidé le club de Figueirense, où j’ai été prêté, à échapper à la relégation. J’aurais même pu découvrir la Serie A avant, mais en raison de la Covid-19, je suis rapidement rentré de mon prêt à l’Athletico-PR. Je suis donc retourné à la Juventude et j’ai réussi à me démarquer, j’étais le meilleur buteur de l’équipe, et cela a attiré l’intérêt de Palmeiras. Et trois jours après, je suis arrivé ici.

Comment s’est passée ton adaptation à Palmeiras ?Je suis arrivé ici un jeudi, et le samedi, il y avait match contre Fluminense. Je suis entré en jeu, alors que je n’avais pas fait le moindre entraînement avec l’équipe. C’était un changement radical pour moi, c’était un nouveau monde. La plupart des joueurs ici, je ne les avais vus qu’à la télévision. Lors de mon premier jour, quand Felipe Melo est venu me parler, je croyais que j’étais dans un rêve, je n’arrivais pas à croire ce que je vivais. Aujourd’hui, c’est naturel d’être avec eux tous les jours.

Est-ce que c’est un rêve de jouer un jour en Europe ?Chaque joueur de football rêve de jouer en Europe. Mais je ne suis pas pressé. Je veux d’abord grandir ici au Brésil, évoluer sur tous les aspects de mon jeu : physique, mental, tactique. Ce but en Libertadores m’a donné de la confiance. J’espère marquer de nombreux buts, gagner plus de titres et marquer l’histoire d’un club aussi grand que Palmeiras. Et si tout ceci se réalise, je pourrais réaliser mon rêve de jouer en Europe.

Je sais très bien que la Seleção est un rêve lointain. Mais je ne m’attendais pas non plus à être ici à Palmeiras un jour et je l’ai fait. Je vais donc continuer de travailler pour marquer des buts avec cet objectif en tête et peut-être qu’un jour, je serai appelé.

Tu ambitionnes de rejoindre la Seleção ? Qu’as-tu à envier à Firmino, Gabriel Jesus, Richarlison ou Vinicius ?Je sais très bien que la Seleção est un rêve lointain. Mais je ne m’attendais pas non plus à être ici à Palmeiras un jour et je l’ai fait. Qui sait, peut-être qu’un jour, je serai appelé ! Même si c’est vrai qu’il y a déjà des très grands joueurs à mon poste dans l’équipe. Mais je vais tout faire pour réussir à me faire une place.

Est-ce qu’en tant que Brésilien, tu regardes les matchs de Lyon ou du PSG ? D’ailleurs, tu penses que tu pourrais jouer aux côtés de Neymar ?Il y a plusieurs joueurs dont je m’inspire en France comme Mbappé et Neymar. Ce n’est pas toujours évident avec le décalage horaire, mais dès que j’ai du temps, je regarde d’ailleurs les matchs du PSG et des autres clubs européens, car on y apprend beaucoup. Neymar est une référence pour tous les joueurs brésiliens, il a tellement de qualités. Je suis un grand fan de lui, j’aimerais juste le rencontrer un jour, même pas besoin de jouer avec lui pour me rendre heureux. Même si c’est vrai que ce serait le rêve ultime de jouer avec lui en sélection.

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Propos recueillis par Steven Oliveira et Tom Binet

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