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Breno Lopes, ce héros de Palmeiras sorti de nulle part

Par Tom Binet
Breno Lopes, ce héros de Palmeiras sorti de nulle part

Palmeiras s'est offert samedi la deuxième Copa Libertadores de son histoire en dominant Santos au terme d'une finale décidée après neuf minutes de temps additionnel. Le héros du soir s'appelle Breno Lopes et, du haut de ses 25 ans, n'avait jamais goûté à la première division brésilienne avant de rejoindre le club paulista en novembre dernier. Sacré destin.

Un long centre de Rony, un ballon qui s’élève dans le ciel du Maracanã, et à la tombée, un duel remporté et une tête croisée parfaite pour lober le gardien adverse et offrir la deuxième Copa Libertadores de son histoire à Palmeiras. Le tout après neuf minutes de temps additionnel. Ainsi va la vie de Breno Lopes, qui a rempli de joie le cœur de milliers de supporters du Verdão et de malheur celui des fans de Santos.

Mais plus que ça, quatorze minutes après son entrée en jeu, l’attaquant s’est fait un nom dans l’histoire d’un club dix fois champion national. Et ce, quelques semaines après avoir déboulé de nulle part, ou presque.

De la Serie C à la Libertadores

11 novembre 2020. Deuxième meilleur buteur de Serie B sous la liquette de la Juventude avec neuf pions, le bonhomme débarque à São Paulo pour y découvrir la première division dans l’anonymat. Montant de l’opération ? Un petit million d’euros, tout de même. Le coach portugais Abel Ferreira n’est alors à la tête de l’équipe que depuis une semaine : « Nous avions besoin d’un joueur polyvalent. Breno joue à droite, à gauche, devant, comme n°10. En tant qu’entraîneur, je dois comprendre les caractéristiques, mais aussi voir l’homme derrière le joueur. » L’homme, justement, était totalement inconnu jusqu’à cette folle soirée carioca.

Le natif de Belo Horizonte s’est pourtant tourné vers le football dès le plus jeune âge, intégrant les équipes jeunes de Cruzeiro à seulement onze ans. Mais quatre ans plus tard, il n’est pas conservé, faute de réels espoirs placés en lui. Débute alors un parcours dans les échelons inférieurs du football brésilien : Joinville, où il fait ses débuts professionnels en 2016 du côté de la Serie C, puis l’Esporte Clube Juventude, qui le prête à deux reprises. Jusqu’à ce que l’attention de Palmeiras ne se porte sur lui pour venir jouer les seconds couteaux dans son secteur offensif. « Je suis sûr que j’ai fait un excellent choix, car c’est un très grand club de football. Je connais cette responsabilité, mais je me sens prêt. Je suis venu conquérir de grandes choses, à l’image de la grandeur du club », lance-t-il dès sa signature, sans imaginer si bien dire.

À la conquête de l’Amérique du Sud

Moins de trois mois plus tard, Breno Lopes vient de vivre une semaine dont il se souviendra longtemps. Le 27 janvier, trois jours après avoir fêté ses 25 ans, il s’offre son tout premier but en première division contre Vasco de Gama. Un but puis un deuxième dans la foulée, qui permet à Palmeiras de fêter son deuxième sacre continental, 22 ans après le premier obtenu aux dépens des Colombiens du Deportivo Cali (1999). Pas mal pour un joueur qui ne compte que douze apparitions en Serie A brésilienne.

« Ce que j’ai vécu au Maracanã, je m’en souviendrai toute ma vie, s’est félicité l’attaquant. C’est un but inoubliable qui nous a donné une Copa Libertadores, un titre que Palmeiras cherchait depuis longtemps, je ne sais même pas comment expliquer l’émotion que je ressens. » Une joie à laquelle personne ne s’attendait vraiment au moment de le voir suppléer l’une des pépites du club, Gabriel Menino, alors que le tableau d’affichage affichait 85 minutes et que les deux équipes avaient toutes les peines du monde à se montrer dangereuses.

Il aura donc fallu un coup de casque improbable pour que la rencontre livre son verdict, à l’image du doublé dans le temps additionnel de Gabriel Barbosa pour le triomphe de Flamengo lors de la dernière édition. À ce rythme-là, qui sait quel genre de surprises Breno Lopes peut encore réaliser ? Ce ne sera en tout cas pas pour le Mondial des clubs, qu’il n’aura pas le droit de disputer, la faute à un transfert conclu hors des périodes reconnues par la FIFA. Qu’à cela ne tienne, on l’imagine déjà surgir en finale de la Copa América cet été pour délivrer la Seleção. Le grand fan de western qu’il est a forcément plusieurs balles dans son barillet.

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