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Brême et Stuttgart, deux géants aux portes de la 2. Bundesliga
Tous deux sacrés champions d'Allemagne durant les années 2000, le Werder Brême et le VfB Stuttgart s'affrontent ce lundi dans un match capital en vue du maintien en Bundesliga.
Il est certes de plus en plus difficile de s’en rappeler, mais il fut un temps où le Bayern Munich n’était pas champion d’Allemagne chaque année. Dans les 00’s notamment, le Rekordmeister a laissé sa place de premier à quatre équipes différentes. Parmi elles : le Werder Brême en 2004 et Stuttgart en 2007. Une dizaine d’années plus tard, la donne a bien changé pour ces deux places fortes du football allemand. Rivaliser avec l’Étoile du Sud n’est plus d’actualité. Obtenir une qualification européenne non plus. Non, car depuis quelque temps, ces deux clubs aux palmarès pourtant bien fournis se battent pour ne pas finir en 2. Bundesliga. Cette saison, alors que la bataille pour le maintien concerne une demi-douzaine d’équipes, la partie semble mal embarquée pour les deux, qui n’ont pas côtoyé la 2. respectivement depuis 1980 et 1975. Le match qui les oppose ce lundi soir sera donc l’un des plus importants de l’année outre-Rhin. Le fameux match à six points.
Du Meisterschale à l’Abstiegskampf
Évidemment, les difficultés des deux clubs ne datent pas d’hier. Depuis maintenant quelques saisons, ils squattent le bas du classement. Et malgré la valse des entraîneurs et des directeurs sportifs, la donne n’a jamais vraiment changé pour eux – si on excepte la 10e place surprise du Werder la saison passée. Pourtant, les bons joueurs n’ont pas manqué. Mais les mauvais choix, notamment au niveau structurel, ont toujours empêché les deux institutions de se relever. Aucune vision à long terme n’a jamais été mise en place ni dans la ville hanséatique ni dans le Bade-Wurtemberg. Alors qu’il y a dix ans, Brême et Stuttgart faisaient partie des clubs les plus riches du championnat, ce n’est aujourd’hui plus le cas. Et comme de nombreux clubs (dont les deux Borussia, ou encore Mayence) ont entre-temps opéré une profonde mutation, cela n’a pas arrangé leurs affaires. Preuve en est que tenir le rythme du Bayern n’est pas chose aisée. Ces deux dernières décennies, Kaiserslautern, Brême, Stuttgart ou encore Wolfsburg sont autant de clubs qui auront embêté Munich un temps pour finalement revenir sagement dans le rang, voire s’écrouler complètement. Cette saison, le Werder et Stuttgart auront été dans le dur pendant quasiment toute la durée du championnat. Les deux équipes partagent même une bien triste statistique, puisqu’avec 63 buts concédés chacune, elles forment les deux plus mauvaises défenses du championnat. Et si l’une d’entre elles doit passer par les barrages et affronter selon toute vraisemblance Nuremberg, il y a de grandes chances pour que les deux matchs se transforment en long calvaire, puisque marquer est la seule chose qui intéresse les Franconiens (66 buts en 32 rencontres de 2. Bundesliga).
Match le lundi, supporters en colère
Pour ne pas en arriver là et espérer passer encore quelque temps dans l’élite, les deux clubs peuvent évidemment compter sur un soutien massif de leurs supporters. À Stuttgart, l’entraînement de ce dimanche a été suivi par près de 1500 fans. À Brême, cela fait maintenant plusieurs matchs que les fans accueillent par milliers leur équipe dès l’entrée du stade. Le choix du capitaine Clemens Fritz de rester un an de plus au club quoi qu’il arrive a renforcé l’admiration des supporters pour leur équipe. Mais malheureusement, alors que la rencontre s’annonce passionnante, une partie des gradins seront vides, les supporters visiteurs, mais aussi certains groupes brêmois ayant décidé de boycotter le match. La raison est simple : comme une grande partie de l’Allemagne, ils ne veulent pas de match le lundi soir. Ni maintenant ni plus tard. « Aussi dur soit-il que les fans ne viennent pas avec nous, nous comprenons leur décision » , a déclaré Robin Dutt, directeur sportif du VfB et accessoirement ancien entraîneur du Werder. « Nous sommes heureux qu’ils soient venus nous voir dimanche en nombre. C’était un beau geste. » Finalement, il semble assez logique que ce match à enjeux entre le Werder et Stuttgart ait été choisi pour tester les futures rencontres du lundi soir, mais aussi assez ironique. Au moment même où la Bundesliga veut changer de dimension et gagner encore plus d’argent en changeant le calendrier et la répartition des droits télé, deux de ses clubs les plus emblématiques pourraient descendre en 2. Bundesliga.
Par Sophie Serbini