- Ligue 1
- J16
- Montpellier-Marseille (1-1)
Bravo Monsieur Schneider
Ce dimanche soir, Frank Schneider a pris deux décisions fortes en accordant un penalty à l'OM et en refusant un but à Montpellier. Des choix compliqués, mais justes.
Les Montpelliérains sont fous de rage. Il faut dire que l’ascenseur émotionnel est violent. Dans les dernières minutes du match face à l’OM, Souleymane Camara vient de trouver la faille en déviant de la tête au premier poteau un coup franc parfaitement tiré par Sambia. Un but censé être celui de la victoire pour le MHSC. Pendant que Camara célèbre son but avec ses coéquipiers et toute la Mosson, l’arbitre Frank Schneider vient casser l’ambiance. Après concertation avec le reste du corps arbitral, il décide d’annuler le but pour un hors-jeu de position de Vitorino Hilton. Michel Der Zakarian ne décolère pas sur son banc, et finit par se faire expulser. Si l’on comprend la déception et la frustration des Montpelliérains sur le coup, il faudra bien reconnaître que la décision prise par Monsieur Schneider était la bonne.
Arbitre courageux
Certes, Vitorino Hilton ne touche pas le ballon. Mais il est bel et bien hors jeu et fait clairement action de jeu, tant il se jette corps et âme pour tenter de reprendre le ballon par Souleymane Camara. D’ailleurs, on voit clairement que Steve Mandanda est gêné par l’attitude du quadragénaire, puisqu’il attend le dernier moment, celui où le défenseur brésilien passe enfin au travers, pour se décider à plonger côté gauche. Un temps de latence provoqué par la position de hors-jeu de son ancien coéquipier, qui l’empêche de détourner la tête de Camara. Et pour une fois, un arbitre de touche a pris ses responsabilités pour signaler un fait de jeu que l’arbitre principal n’avait pas vu.
Car si Frank Schneider a initialement accordé le but, c’est son assistant qui est venu lui signaler la position illicite de Vitorino Hilton. Sympa, lorsqu’on voit les assistants se cacher tous les week-ends, jusqu’à poser la question de leur véritable utilité. En validant l’interprétation de son assistant, Monsieur Schneider lui-même a fait preuve de courage. Dézingué par Pierre Ménès sur le plateau de Canal+ ( « Avec Schneider, c’est pas compliqué, il siffle quand il n’y a pas penalty et il ne siffle pas quand il y a penalty » , a ainsi grogné Pierrot) et déjà bien chahuté par le staff montpelliérain à la mi-temps pour son penalty sifflé en faveur de l’OM, il n’a pas cédé à la pression et à la tentation de compenser son éventuelle décision litigieuse de la première période.
Penalty pas si scandaleux
En effet, juste avant la pause, l’OM a bénéficié d’un penalty – transformé par Thauvin – pour une action brouillonne dans la surface montpelliéraine. Morgan Sanson se retourne et frappe, et le ballon est contrée de la main par Vitorino Hilton, sauf que la main du Brésilien est complètement collée au corps. Impossible de siffler penalty pour cela. Mais ça tombe bien, puisque Monsieur Schneider n’a pas sanctionné la main – ni celle que d’autres thèses plus obscures attribuaient à Aguilar –, mais bel et bien la faute de Nordi Mukiele sur Sanson au moment de la frappe. Une décision contestable, mais loin d’être scandaleuse au regard de la manière dont le Marseillais est ceinturé. Ça fait toujours du bien de taper sur le corps arbitral. Mais autant le faire lorsque cela s’y prête.
Par Kevin Charnay