- France
- Ligue 1
- 13e journée
- Rennes/Lorient (1-0)
Braquage rennais sur la route de Lorient
Rennes a attendu les dernières minutes d'un derby breton ennuyeux et sans saveur pour s'imposer face à Lorient et enchaîner un sixième match sans défaite. Assurément pas le plus beau de la saison.
P. Henrique (89′) pour Rennes
« Ce soir on gagne » affichait une banderole noire sur fond orange dans le kop réservé aux supporters lorientais. Sur le terrain, c’était plutôt « Ce soir on aurait pu gagner » . Car les Merlus avaient de quoi s’adjuger ce derby breton prolifique en tacles et coups vicieux à défaut de l’être en occasions. Face à une équipe de Rennes à l’arrêt et sans idée, les Lorientais ont d’abord sagement attendu dans leur camp avant d’oser se lancer à l’assaut des cages adverses. Ils ont pourtant eu une bonne partie de la seconde période pour mettre Benoît Costil en échec et quitter la zone rouge avant la trêve internationale. Au lieu de cela, les Merlus abandonnent le point qu’il tenait dans les dernières minutes de la rencontre. Un débordement de Paul-Georges Ntep, un ballon qui traverse la surface pour mourir dans les pieds de Pedro Henrique qui n’a plus qu’à pousser au fond (89e).
Zzzzzzzzzzzzzzz !
Un tifo géant, des fumigènes et une speakerine à talons. À Rennes, on a sorti le grand jeu pour recevoir Lorient. Surtout, on a remis la triplette offensive du moment. Paul-Georges Ntep, Habib Habibou et Kamil Grosicki. Trois noms responsables de la bonne forme du Stade rennais – cinq matchs sans défaite – ces temps-ci. Trois gars qui déclenchent les trois seules alertes de la première période. Un pétard de Grosicki qui termine sa route dans les tribunes d’abord. Puis un centre de Ntep, mal négocié par Habibou. Enfin, Ntep sera encore dans le coup quelques minutes plus tard lorsque la frappe détournée d’Abdoulaye Doucouré butera sur Benjamin Lecomte, le portier merlu. Pas de quoi enflammer qui que ce soit. Le trio est sevré de bons ballons et Rennes ronronne, gêné par la bonne organisation et le pressing haut des Lorientais. Gêné aussi par son incapacité à emballer une partie largement à sa portée.
Lorient craque dans les dernières minutes
Dans le stade qui est sur sa route, Lorient prend ses aises au fil de la rencontre. Puisque les locaux ne montrent rien, la bande à Jordan Ayew se met à jouer et réussit à enchaîner quelques bonnes séquences avec Walib Mesloub à la baguette. Après la pause, les Merlus sont même tout près de se procurer une occasion à la suite d’une chevauchée du plus jeune des frères Ayew. Une action fêtée comme un but par le kop lorientais qui dégaine les fumigènes et enfume la pelouse. La première véritable occasion lorientaise viendra finalement dans la foulée, une frappe puissante de Raphaël Guerreiro détournée par Benoît Costil. La suite n’est qu’une série de tacles limites, de mauvais gestes et de coups de sifflets qui se chargent de hacher le peu de football qui restait. La rencontre semble destinée à se terminer ainsi, par un score nul et vierge qui ne satisfait personne. Paul-Georges Ntep, transparent jusque-là, et Pedro Henrique, entré en jeu, en décident autrement et offrent un succès difficile, mais précieux à Rennes.
Par Thomas Porlon