- Ligue 1
- 25e journée
- Saint-Étienne/Marseille
Brandao les cœurs, Nkoulou de retour
Égal a lui-même, Brandão a frôlé le ridicule avant de planter un but décisif. Fidèle à ce qu'il était, Nkoulou a régalé, tout en sérénité et en maîtrise. Souleymane Diawara, lui, a eu du bol de jouer 90 minutes.
AS Saint-Étienne
Ruffier (6) : Aucune pression pour Stéphane ce dimanche soir. Aujourd’hui, sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, il y avait un homme qui avait encore plus une tête de gendarme que lui : Freddy Fautrel. Cependant, gageons que Diawara aurait passé la soirée en garde à vue si Ruffier arbitrait. Oui, avec une fouille musclée, et alors ?
Trémoulinas (6,5) : Sérénité également pour Benoît Trémoulinas. Les Payet, il sait comment les gérer. Un petit Bollywood projeté sur l’écran géant du Chaudron et son adversaire du soir disparaît. Bon, il a regardé quelques extraits de temps en temps, mais il a quand même fait du bon boulot sur son couloir gauche.
Perrin (5,5) : Toujours discret, toujours efficace. Parfois en difficulté face à Gignac, parfois engueulé par Lemoine. Il faut dire que sur l’échelle Toulalan du poivre et sel, le défenseur central est en train de faire son retard sur son coéquipier.
Bayal Sall (5) : Vous vous rappelez des sessions foot où il y avait deux « petits » ou deux filles et que vous en mettiez un dans chaque équipe ? Bah avant la rencontre, Anigo a envoyé un texto à Galtier. « On met un Souley Diawara dans chaque équipe, hein ? Fais pas le salaud. » Les mêmes sauvetages de la tête, la même conduite de balle hasardeuse.
Zouma (4) : Tu crois que tu arrives serein en Premier League après avoir pris le bouillon contre Morel ?
Clément (6) : Un homme qui s’est récemment brisé la jambe et qui va au contact tranquillement avec un Souleymane Diawara lancé est un fou.
Cohade (6,5) : Ce dimanche soir, la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire de Lourdes s’est délocalisée sur la place Jean Jaurès de Saint-Étienne. Auteur d’une bonne partie, Renaud Cohade est un miraculé. Le milieu stéphanois aurait dû être amputé de la jambe en début de première période suite à un tacle en retard de Souleymane Diawara. Au fond, c’est un peu con, parce qu’après avoir acheté les poteaux carrés, les responsables du musée de l’ASSE auraient bien aimé faire sensation avec un morceau de jambe.
Lemoine (5) : Sorti tel un Kevin Gameiro sous Ancelotti, Lemoine a semblé frustré dès le début de la rencontre. Il pourra demander des conseils de relaxation à Olivier Giroud.
Hamouma (6) : L’anti Joseph Marie Minala. Sur son côté droit, Romain Hamouma a l’air d’avoir 12 ans et demi. Ce qui ne l’empêche pas d’être bon, même quand Morel sort le meilleur match de sa vie.
Tabanou (5) : Un peu de mal à être décisif, mais une très bonne entente avec Trémoulinas. Dans deux semaines, il a un bindi.
Brandão (1000) : 24 ballons touchéo, 15 ballons perdus, mais « merci à dios » Brandão a défroqué l’OM. Cet homme est un génie et José Anigo aurait pu jouer en 6-3-1 que l’issue aurait été semblable. Et encore, vu qu’il a toujours des potes à la Commanderie, il leur a épargné le contrôle du dos. Pas la célébration de but. Allez Evaeverson, file te mettre une caisse rue des Martyrs.
Mollo (5) : Il a voulu récupérer le maillot d’André Ayew, mais en se rendant compte que Paul Pogba était présent dans les vestiaires, il a préféré lui chiper sa Canada Gooze.
Corgnet (5) : Deux boules sans saveur.
Erding (non noté) : Son front est la seule chose qui fait la promotion du Paris Dakar entre février et novembre et ça, c’est une belle chose.
Olympique de Marseille
Mandanda (6) : Même quand il a cinq défenseurs, même quand il est bon, même quand le seul attaquant du camp d’en face s’appelle Brandão, Steve prend un but. Désormais, la vie de Mandanda est celle d’un taulard. Rien dans les poches, rien de tranchant, pas de lacets et un pyjama en papier. Ne fais pas le con, Steve.
Dja Djédjé (4) : Le niveau d’Évian TDjéDjé. Le contrôle vers l’extérieur de la ligne de touche comme geste technique préféré, mais suffisamment de goût et de talent pour se permettre de ressusciter Bernard Mendy sur un centre au dixième poteau.
Nkoulou (7,5) : Effrayé par l’affaire Minala, le frère jumeau de Nkoulou qui remplaçait son frère pendant que celui-ci coulait des jours paisibles au bled est reparti. Reposé après six mois de vacances, Nicolas Nkoulou n’a rien perdu de son talent. Des relances propres, une conduite de balle la tête levée et surtout un but qui a bien failli offrir la victoire aux siens. Welcome back.
Diawara (X) : Souley est un joueur d’expérience. Trop conscient des difficultés qu’allaient éprouver les siens avec une défense à cinq, il a tenté de faire repasser l’OM en 4-4-2 avec un tacle digne des plus grandes heures du premier samedi du mois sur Canal+. Omniprésent dans les airs, le Sénégalais n’a pas fait un mauvais match, mais il n’aurait surtout pas dû le disputer dans son intégralité.
Mendes (6) : L’élève sérieux dont personne ne connaît le nom à la fin de l’année, c’est lui. Par contre, c’est pas cool de lui jeter des boulettes avec votre sarbacane faite en effaceur découpé et en bout de stylo Reynolds.
Morel (6,5 puis 0) : Du sérieux défensivement, des montées rageuses, un petit pont sur Zouma, deux centres réussis. Le Sun irlandais était à deux doigts de titrer « le 5-3-2, un dispositif pour Morel » avec une photo de Jérémy en slip. Sauf qu’en dépit de ses entraînements commandos subis à l’époque où il n’était encore qu’un simple anonyme à la légion étrangère, Jérémy ne fait jamais les choses jusqu’au bout. Cramé, il a pensé qu’il était inutile de courir pour éviter une ultime touche pour les Verts. La suite, vous la connaissez. Elle a la tête de Brandão.
Romao (5,5) : Si votre boucher vous demande de le surnommer Romao, c’est normal. Il évitera de vous faire épeler Alaixys par contre, c’est trop compliqué.
Valbuena (7) : Si tous les chemins mènent à Rome, toutes les passes mènent à Valbuena. Toujours disponible, toujours intelligent dans ses choix, le meneur de poche de l’OM a même la politesse de répondre à Paganelli. Costaud.
Ayew (6,5) : Le remake ghanéen de 300 s’appelle 1 et André Ayew affronte un armée tout seul, à mains nues.
Payet (4) : Payet qui redevient invisible un soir de reportage sur Xavier Dupont de Ligonnès, c’est tout sauf un hasard.
Gignac (6) : Deux contrôles extraordinaires, un rush qui a quasiment débouché sur le break et de l’envie, beaucoup d’envie. Par contre, envoyer une call-girl à Giroud pour essayer de choper sa place en équipe de France, c’est mesquin.
Thauvin (non noté) : Sa non-titularisation était l’anomalie de la soirée. Son entrée était la connerie de la soirée. Valbuena jouait plus bas et conservait mieux le ballon. Tant pis, il a pu papoter avec Pogba.
Cheyrou (non noté) : Lui, ce 5-3-2 lui a fait penser à Habib Beye, Manu Dos Santos et compagnie. Lui, il a 70 ans, il a tout connu.
Par Swann Borsellino