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Bradley Barcola, frais et dispos
En six mois, Bradley Barcola a su faire exploser le jackpot. En justifiant son transfert au PSG par de jolis coups d’éclat, puis en intégrant la liste de l’équipe de France pour l’Euro.
« Je sais que j’ai fait un très bon choix en venant ici à Paris. » Au sortir d’une excellente prestation face au FC Barcelone, en quarts de finale retours de la Ligue des champions, Bradley Barcola s’est montré enthousiaste. Heureux de sa forme, mais surtout de justifier son transfert au Paris Saint-Germain l’été dernier. Comme le symbole d’une adaptation enfin réussie au plus haut niveau, qui l’amène aujourd’hui à une place logique dans la liste des joueurs retenus par Didier Deschamps pour l’Euro.
Monsieur « Six mois pour convaincre »
L’arrivée de Bradley Barcola en équipe de France amène en effet avec elle un vent de fraîcheur. Celui qui a vu un tout jeune ailier devenu coqueluche du Parc OL en six mois tenter le pari de quitter son cocon lyonnais, pour faire ses gammes dans le tourbillon parisien. Ce choix, longtemps remis en cause par les supporters de l’OL et quelques exigeants du PSG, aura ainsi mis – encore – six mois à porter ses fruits. Un semestre de temps de jeu disparate, d’une concurrence nommée Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani ou Gonçalo Ramos, et d’une lente adaptation pour celui que ses proches décrivent comme extrêmement introverti. Une fois l’ensemble digéré, le terrain a rapidement repris sa place dans la vie footballistique du Gone, en témoignent les éloges de Luis Enrique, soutien de la première heure : « Bradley a été un pari de la direction sportive et du staff. C’est un joueur au potentiel technique très élevé, et c’est pour cela que nous l’avons signé. Venir au PSG c’est franchir un cap, et cela reste difficile pour n’importe quel jeune. Après le match contre Newcastle par exemple, il a subi beaucoup de critiques. Et je trouvais qu’il n’y avait rien de plus injuste. »
Pour convaincre son monde, Barcola a donc décidé de s’exprimer par ce qu’il sait faire de mieux : des coups d’éclat. À l’image de son match à Lens en janvier, de sa double confrontation face au Barça, ou de ses sorties contre l’OM, l’OL ou Nice, il a su se montrer déstabilisant et juste. Ce que l’on demande à un ailier finalement. Des données qui n’ont pas échappé à Didier Deschamps lors de la trêve de mars : « Il fait partie des joueurs que l’on suit. Avec l’enchaînement des matchs, il a fait voir de belles choses. C’est un joueur à fort potentiel qui sera dans la liste de Thierry Henry (Espoirs). Ça me semblait plus logique de rappeler Moussa Diaby par rapport à son expérience. Mais on ne sait pas ce qui se passera dans les prochains mois avec les blessures et le reste. »
Une carrière enfin lancée
Ces « prochains mois », c’est donc maintenant. Fort de son talent, Bradley Barcola a légitimement gagné sa place pour l’Euro et démontré qu’il était encore possible de crever l’écran même aux yeux du pragmatique Deschamps. Comme si le sélectionneur relançait sa quête au bon « dynamiteur de défense », après les essais longs et infructueux d’Anthony Martial, Kingsley Coman et Ousmane Dembélé ces dernières années. Surtout, l’ancien Lyonnais amènera avec lui une forme d’insouciance et d’envie de bien faire, qui le poussera à faire les efforts (défensifs notamment) que certains cadres rechigneront assurément à effectuer. DD précise : « Il n’était pas là au mois de mars, mais il aurait pu y être. J’estimais que tout allait peut-être trop vite. Il a fait d’autres choses depuis, il a confirmé. Il a cette capacité à pouvoir créer des différences, à pouvoir marquer des buts. Avec le temps, il gagnera en efficacité aussi. Il a aussi un bon volume et une capacité à faire des efforts. » Pas mal, pour un novice.
Surtout, BB pourra profiter du privilège offert aux attaquants de pouvoir briller plus que les autres, en quelques minutes seulement. Élément dont Warren Zaïre-Emery, autre poupon national, jouit par intermittence, peut-être pénalisé par l’ingratitude de son poste de milieu relayeur et d’une cote de popularité arrivée trop vite. Pour Bradley Barcola, l’heure est donc au kif, ce doux sentiment que les Bleus ont connu avec l’émergence de Franck Ribéry en 2006 ou Kylian Mbappé en 2018. Nous connaissons la suite de l’histoire.
Par Adel Bentaha