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Borussia Dortmund, la vie sans Lewandowski
Cet été, le Borussia Dortmund a perdu Robert Lewandowski, un homme qui lui a marqué 103 buts en 187 rencontres. C'est dur, d'autant plus que le Polonais est parti pour pas un rond. Bien que le BVB ait l'habitude de ce genre de choses, il ne faudrait pas que ça se reproduise trop souvent dans les années à venir.
En matière de transferts, les très grands clubs se distinguent par deux choses : la première, par la capacité à faire ce qu’ils veulent. Comme vendre des joueurs très forts, mais dont ils ne veulent plus. C’est le cas de Toni Kroos, par exemple : le gars marche sur la Coupe du monde, mais Pep Guardiola estime qu’il ne passe pas dans son système. Allez hop, direction le Real Madrid. La seconde chose par laquelle les très grands clubs se distinguent, c’est qu’ils peuvent attirer presque n’importe qui dans leurs filets, même des joueurs des grands clubs. Si l’on prend toujours l’exemple du Bayern Munich, il a réussi un tour de force assez génial, en prenant coup sur coup au Borussia Dortmund Mario Götze la saison dernière, puis Robert Lewandowski cette saison.
La Bavière plutôt que l’étranger
Pour le BVB, c’est évidemment un coup dur. Très dur, même. Götze et « Lewy » qui signent chez le géant bavarois, c’est comme donner le bâton pour se faire battre. Surtout dans le cas du Polonais. Ces quatre dernières saisons, le natif de Varsovie a inscrit 103 buts et délivré 44 passes décisives. C’est peu dire qu’il a honoré son pacte avec le club noir et jaune. Et voilà qu’il part. Non pas pour un grand club européen hors des frontières allemandes, non ! Mais pour le plus gros concurrent sportif du Borussia. Et en plus, il part gratuitement. Cela revient un peu à dire au Bayern : « Tiens, si tu veux continuer à gagner des titres, je te lâche le meilleur attaquant du championnat. On sait jamais, ça pourrait servir. » Évidemment, c’est Lewandowski qui a fait le choix de la Bavière, mais une fois de plus, le Borussia a de quoi se sentir frustré. Encore une fois, un joueur quitte la Ruhr pour se rendre dans le Sud de l’Allemagne. Encore une fois, il s’agit de son meilleur joueur.
Un recrutement cohérent
Toute l’histoire est là : que Dortmund finisse champion ou vice-champion, il doit payer un lourd tribut en fin de saison. Nuri Şahin en 2011, puis Kagawa, puis Götze, et maintenant Lewandowski : à chaque fois, c’est le meilleur élément qui quitte le navire. Mais à chaque fois, le BVB a su faire son deuil et a su le remplacer. Et surtout, de manière intelligente. Finies les dépenses folles comme à l’époque de Rosický et Amoroso : aujourd’hui, c’est la rigueur qui règne du côté du Borussia. On dépense les sous qu’on a. Oui, il y a parfois des prises de risques (30M pour Henrik Mkhitaryan), mais elles sont très rares. Le recrutement est cohérent. Dortmund se renforce là où il faut pour être petit à petit très compétitif, et ce, sur tous les tableaux. Cette saison, le triumvirat Watzke-Zorc-Klopp a posé 46M sur la table pour racheter Şahin et faire venir Ginter, Ramos et Immobile (Ji étant gratuit). Résultat : tous les postes sont doublés, voire triplés – vu que Kevin Großkreutz peut jouer partout.
En ce qui concerne les attaquants, peut-être que ça ne fonctionnera pas de suite, mais il ne faut pas oublier qu’à ses débuts, Robert Lewandowski était très souvent sur le banc, et n’a dû sa présence sur le terrain qu’à une blessure de Barrios. Et encore, au début, c’était même très frustrant, au vu du nombre d’occasions vendangées par match. Il faudra donc s’armer d’un peu de patience du côté du Westfalenstadion. Peut-être que le BVB ne finira pas champion ou ne fera pas un parcours de dingue en LDC, mais l’essentiel est là : les finances sont au vert fluo, et le jeu pensé par Klopp et Buvač attirera toujours les foules. La vie sans Lewy s’annonce plutôt belle. Reste plus qu’à essayer de finir dans le top 3 et essayer de garder les meilleurs éléments du moment que sont Mats Hummels et Marco Reus. Sous peine de rester un grand club, mais ne jamais devenir un très grand club. Et quelque part, c’est un peu pour ça que Lewandowski est parti.
Par Ali Farhat