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Bordeaux-Toulouse, vraiment un derby ?
Étiquette « derby » oblige, c’est en grande pompe que Bordelais et Toulousains s’affronteront ce soir au stade Chaban-Delmas. Dans une ferveur toute relative.
Sur les sites officiels de leurs clubs respectifs, Serge Aurier et Carlos Henrique annoncent la couleur. « C’est un derby, donc peu importe la manière, on va là-bas pour obtenir un résultat » , assène le Toulousain. Même son de cloche chez son homologue bordelais, pour qui « un derby, ça se gagne » . Médias et services de communication ont fait le boulot : la rencontre entre ces deux villes distantes de près de 250 kilomètres est donc un derby. Celui de la Garonne, unique point commun avec la chocolatine, entre les deux cités situées dans deux régions différentes. Une appellation loin d’être validée par les supporters des deux camps.
Un derby par défaut pour Toulouse
Plus encore que 244 kilomètres, c’est une absence d’histoire commune qui sépare le TFC du FCGB. Comme l’explique Paul, des Indians toulousains, « il n’y a jamais vraiment eu de rivalité sportive entre les deux clubs, donc on ne peut pas vraiment appeler ça un derby » . Laurent, l’Ultramarine bordelais, ne dit pas autre chose, au détail près qu’il ajoute que « la suprématie bordelaise en football a toujours été une réalité dans le Sud-Ouest, Toulouse étant plus une ville de rugby » . Une absence de rivalité, donc qui donne « un derby soft, vide de l’aspect sulfureux censé accompagné ce type de rencontre » , explique le Bordelais. Entre les deux groupes ultra, on cultive plus l’indifférence que l’animosité à proprement parler. Lorsque Paul le Toulousain concède ne pas s’entendre « spécialement bien » avec ses homologues marine et blanc, Laurent le Bordelais avoue que les Ultramarines n’ont aucun contact avec leurs alter-égo haut-garonnais, « même si on ne sera jamais amis, mais bon… » .
Rien à voir avec la franche rivalité que les Bordelais entretiennent avec les Marseillais, vestige de des 80’s, lorsque les deux équipes s’affrontaient dans les hauteurs du classement. « Bordeaux-Marseille, c’est vraiment un match particulier pour tous les Bordelais, s’emballe Laurent, rien à voir avec Toulouse. Notre principal adversaire reste Marseille, pour des raisons historiques. C’est vraiment le match lors duquel il y a le plus de tension. Cela date de la rivalité entre Bez et Tapie, puis il y a eu la lutte pour le titre en 98/99. Et cela fait 34 ans qu’ils n’ont pas gagné chez nous. Ça, c’est une vraie rivalité, qui transcende l’équipe et les spectateurs. » Une relation conflictuelle inconnue des Toulousains, comme l’avoue Paul en concédant que si les Girondins sont le principal rival du Téf’, « c’est un peu par défaut » .
Marseille, le vrai rival bordelais
Preuve que ce derby de la Garonne est un poil surfait, les ambianceurs du Virage Sud de Chaban-Delmas n’ont pas prévu la moindre animation pour ce soir. « On est concentrés sur le Bordeaux-Marseille du 18 novembre, à l’occasion duquel nous fêterons les 25 ans du groupe avec un énorme tifo et bien d’autres surprises » , dévoile Laurent. De leur côté, les Indians profiteront du déplacement en Gironde pour célébrer l’anniversaire de leur Jeune Garde, « parce que Bordeaux, ça reste quand même plus intéressant que la plupart des matchs à la con qu’on va se taper » . Ah, quand même.
Par Mathias Edwards