- France
- Ligue 1
- 8e journée
- Bordeaux/Rennes (2-1)
Bordeaux sur le gong
Après avoir été baladés collectivement par le Stade rennais, sur la pelouse de Chaban-Delmas dimanche, les Girondins se sont imposés à l'arrache dans les arrêts de jeu d'une partie qu'ils semblaient ne pas maîtriser (2-1).
Bordeaux – Rennes : 2-1Buts : Khazri (74e) et Th. Touré (90+3e) pour Bordeaux – Habibou (80e) pour Rennes.
Les Girondins, qui espéraient récupérer la première place du classement à la fin de la journée, n’ont pas rendu leur meilleure copie de la saison. Mais ils ont réussi. Car avec 43% de possession de balle seulement, ils se sont même fait bouger par des Bretons très entreprenants. Et si la partie, dans son ensemble, était plutôt agréable à suivre, c’est la stratégie mise en place en fin de match par les coachs respectifs qui a suscité le plus d’intérêt. Gagnante pour Willy Sagnol, presque payante pour Philippe Montanier. Wahbi Khazri et Thomas Touré ont donné une victoire étriquée aux Bordelais, quand Mahamadou Habibou entretenait l’espoir des siens…
Un dauphin qui prend l’eau
Après le résultat nul obtenu à Saint-Étienne jeudi (1-1) avec sa classe biberon, Sagnol a remis sur pied une compo plus classique. Un 4-4-2 toutefois, destiné à contrer le 4-2-3-1 de son homologue, Montanier. Bien réfléchi, mais pas suffisant puisque, hormis une banderille plantée direct par Diego Rolán (43e seconde), ce sont les Rouge et Noir qui posent des problèmes au onze aquitain. Ben ouais, du côté des visiteurs, rester sur trois matchs sans victoire, dont deux défaites consécutives (Marseille, Toulouse), c’était juste pas possible. Sauf qu’en face, avant la 8e journée, Bordeaux se présente en qualité de second du championnat. Un dauphin, quoi. Oui, mais un dauphin pas très étanche, au vu de son manque d’aisance technique. Soit tellement peu de possession de balle (35% au bout de vingt minutes de jeu), qu’il n’est même pas la peine de faire venir l’exorciste. La faute à un collectif bien organisé, en face.
Rennes pousse, le public tousse
Proprement calé sur ses bases, le SRFC a la maîtrise du cuir ; bonne circulation, football court et précis, et volonté de jouer… en contre ! Abdoulaye Doucouré (8e et 21e), Ola Toivonen (21e) et Paul-Georges Ntep obligent Cédric Carrasso à se comporter en Manuel Neuer. Heureusement pour les Girondins qu’il est là, lui. Parce que sinon, c’est du 0-2 minimum à la pause. Certes, Cheick Diabaté tente de faire bonne figure, mais Benoît Costil reste ferme (36e). Mais que dire de la défense bordelaise ? Mauvais alignement, dégagements et relances approximatifs, manque de communication… Et l’attaque ? Déchet technique dans les transmissions, mauvais choix devant le but adverse, et pressing haut mal coordonné. Bref, des sifflets venus des tribunes à la pause, pour la bande à Sagnol. Quand l’espoir prend corps pour celle de Montanier…
Des remplaçants efficaces
Malgré la gueulante de Sagnol dans le vestiaire, le début du deuxième acte est un copier-coller du premier. Avec des Bretons faciles, et des Girondins prêts à s’entraîner pour le prochain marathon du Médoc. Ou l’art de courir après le ballon. À l’image d’un Rolán – meilleur buteur du club avec 4 buts – qui fait souvent office de taureau entre les deux lignes défensives opposées. N’est pas Diego qui veut. Tellement humiliante cette maîtrise technique des Rennais, que Montanier préfère sortir Toivonen… pourtant premier en action, bon dans son rôle et auteur d’un grand frisson en tribune (53e). Et Sagnol de lancer Wahbi Khazri (60e). Mais en réalité, le niveau d’ensemble du match baisse et les intentions de précision avec. Seuls Carrasso et Ntep gardent le degré d’exigence requis. Et Khazri, auteur du but. Et Mahamadou Habibou, donc, l’autre buteur. Mais c’est sans compter sur le coup de génie de Thomas Touré, qui se prend pour Thierry Henry, dans les arrêts de jeu. Pour un coin de lucarne opposé qui crucifie Rennes certes, mais rend, pour le spectacle, la confrontation entre ces deux formations largement moins pourrie que d’habitude…
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas