- France
- Ligue 1
- 13e journée
- Lens/Bordeaux (1-2)
Bordeaux souffle en Picardie
Relativement serein dans son système en 3-5-2, le Bordeaux de Willy Sagnol a clos l'épisode polémique de la semaine en disposant de Lens (2-1) pour revenir sur le podium avant le match de l'OL.
Y. Touzghar (74′) pour Lens , W. Khazri (24′), C. Diabaté (40′) pour Bordeaux.
Et soudain, Willy, sauvé et soulagé, s’est mis à pleurer. On joue la 41e minute, à la Licorne. Bordeaux est déjà devant à la marque face à Lens dans un stade garni de 12 000 têtes quand Khazri sert dans la profondeur Cheikh Diabaté pour le 2-0. Pendant que les filets tremblent et les Nordistes baissent la tête, tous les Girondins filent vers leur banc de touche pour une union sacrée avec leur coach, malmené et sans aucun doute dépassé par ce qui a été dit depuis sa conférence de presse polémique et ses propos maladroits sur le joueur type africain. Diabaté prend son entraîneur dans ses bras et enjoint à tous ses partenaires de le rejoindre. Au centre du cercle, l’ancien latéral droit du Bayern laisse échapper de grosses larmes que les caméras de Canal + ne manquent pas de montrer en gros plan. Séquence émotion, Willy a compris : il n’a pas été lâché par les siens et va enfin pouvoir évacuer après une semaine mouvementée au Haillan. Le symbole est d’autant plus fort que ce sont sa trouvaille du 3-5-2, appliquée depuis la double confrontation contre Toulouse, et ses deux Africains buteurs, le Marocain Khazri et le Sénégalais Diabaté, qui ont permis à sa bande de revenir de Picardie avec les trois points. Trois points synonymes de podium provisoire avant le Lyon-Guingamp de demain et de première victoire à l’extérieur depuis le 23 août et celle glanée à Nice. Lens reste de son côté dans la zone rouge avec cette huitième défaite de la saison.
Deux tirs cadrés et deux buts bordelais
Serein mais pas transcendant, Bordeaux a su faire ravaler sa fougue au Racing club de Lens, avec une discipline tactique et une exploitation parfaite des brèches laissées par la jeunesse des hommes de Kombouaré, et ce, dès les 45 premières minutes. Défensivement, les trois défenseurs axiaux des Girondins, Pallois, Planus et Yambéré, tiennent parfaitement Touzghar, Chavarría et Guillaume, qui avaient fait tant de misère à l’OM une semaine plus tôt. Seul ce dernier arrive à trouver la profondeur au quart d’heure pour s’échapper à gauche, repiquer, avant de buter sur Carrasso. Un côté gauche d’où déboule Baal dix minutes plus tard, sur une action semblable, à la finition non moins semblable, avec Carrasso bien placé au premier. Le début de la prise de pouvoir bordelaise et du réveil offensif après les quelques poireaux balancés en tribune en début de partie. Sur le contre, en quatre passes, Bordeaux se retrouve dans les trente mètres lensois. Sur son contrôle, Touré élimine, se retourne et amène un trois contre deux à jouer. Le meilleur passeur aquitain fixe et sert Khazri à gauche pour son quatrième « assist » , l’ancien Bastiais ouvre son pied pour enrouler et battre le jeune Belon, un chouïa trop court (0-1, 24e). Lens paye son replacement trop lent sur la première frappe cadrée adverse. La deuxième sera non moins fatale, quinze minutes plus tard. Sur une action axiale avec Khazri à la baguette, Lens regroupe ses défenses dans l’axe pour bloquer Diabaté, sans toutefois bien s’aligner. Khazri trouve la faille et le Sénégalais aux grands compas, pourtant hors-jeu d’une chaussure, sert une feinte type coupé-décalé pour éliminer Belon et finir dans le but vide (0-2, 41e). L’illustration de la naïveté des locaux face au calme et à l’efficacité des visiteurs.
Lens relancé par Mickael Lesage
Tout aussi tranquille au retour des vestiaires, le bloc bordelais manque tuer le match dans le premier quart d’heure. À la 53e, Diabaté ressert quelques pas de danse sur passements de jambe pour éliminer et frapper au premier poteau. Belon détourne en corner. Quatre minutes après, c’est Poundjé qui rate le coche. Exploitant une erreur de Cavaré, il entre dans la surface côté gauche, mais croise trop sa frappe. Pas grave, semblent se dire les ouailles du président Triaud. Mais à trop s’en contenter, Bordeaux finit par somnoler. Laissant petit à petit la possession à des Lensois toujours largement soutenus, le bloc finit par reculer. Sans se mettre en danger si l’arbitre, Mickaël Lesage, ne sifflait pas un penalty sévère, pour ne pas dire injustifié, contre Planus à la 70e, après un télescopage entre l’international français et l’Argentin Chavarría dans la surface, à la réception d’un centre. Le genre de penalty qu’on ne voit qu’en district. Une fois la colère de Faubert, Plašil et consorts calmée, Touzghar peut ajuster son penalty sur la droite du but et relancer la fin de match (1-2, 74e). Un but qui joue toutefois plus un rôle d’avertissement pour les Girondins que de coup de boost pour les jeunes loups promus. Les premiers resserrent dès lors les lignes et arrosent devant pour jouer la carotte avec Diabaté, les seconds s’exposent à vouloir pousser et pèchent par précipitation. Et quand les premiers se bagarrent à la récupération et utilisent intelligemment le cuir pour que la montre tourne, les seconds se montrent incapables de se créer la moindre dernière occasion dans le dernier quart d’heure, malgré la pression. Bordeaux peut savourer sa septième victoire, la double prime et la fin des questions à répétition sur le sens des mots de son coach.
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Par Arnaud Clément