- Ligue Europa
- 3e journée
- Groupe F
- Bordeaux/APOEL Nicosie (2-1)
Bordeaux se donne une chance
Bousculés par une petite mais tenace équipe de Nicosie, les Girondins ont arraché la victoire à la limite du temps réglementaire, grâce à un but d'Henrique. Les Bordelais, portés par un bon Diego Rolán, restent en course pour la qualification.
Bordeaux – APOEL Nicosie : 2-1 Buts : Sané (24e) et Henrique (90e) pour Bordeaux. Isma Gonçalves (45e)pour Nicosie.
C’est peut-être une courte victoire, obtenue à l’arraché, mais elle a le mérite de ne pas enterrer les Girondins dans cette campagne européenne. Pas encore. Avec ces trois points, obtenus contre une banale équipe de l’APOEL Nicosie, les Girondins ont enfin débloqué leur compteur après la débâcle de Francfort (3-0) et le couac vécu à Chaban-Delmas contre le Maccabi Tel Aviv, début octobre. Mine de rien, il s’agit seulement de la troisième victoire bordelaise de la saison.
Et, pour une fois en Coupe d’Europe, Bordeaux peut se féliciter d’avoir joué un minimum le coup. Adepte du turn-over à l’extrême, Francis Gillot avait annoncé calmer le jeu pour cette troisième rencontre d’Europa League : « Nous ne sommes plus du tout dans la même configuration. Il y a trois matchs dans la semaine, mais après Montpellier dimanche, il y a une semaine de coupure. Certains joueurs peuvent jouer trois fois dans la même semaine, ils sont professionnels. » Mais on ne change pas Francis d’un coup de baguette magique. Ce jeudi soir, ils ne restaient que cinq des onze titulaires ayant rapporté le point du match nul de Lyon, dimanche dernier. La défense entière a été renouvelée, avec le retour des « vieux » Bréchet et Chalmé, et en attaque, Diego Rolán a été titularisé.
Rolan répond présent
Diego Rolán, c’est d’ailleurs la bonne surprise du match. S’il ne marque toujours pas (zéro but en seize parties jouées depuis son arrivée au début de l’année), le jeune Uruguayen a répondu présent, y compris physiquement. Et notamment en première période. Aligné en pointe à la place de Cheick Diabaté, le numéro 9 bordelais s’est retrouvé plusieurs fois exilé sur l’aile droite, à l’origine de centres qu’Henri Saivet n’est pas arrivé à reprendre. À la 24e, c’est lui qui obtient un corner tiré par Sertic. Bingo pour Bordeaux. Lamine Sané coupe la trajectoire du ballon au premier poteau, devançant la sortie de Pardo, le gardien de l’APOEL. Sur sa première occasion dangereuse, le club girondin ouvre le score.
Un but qui libère l’équipe bleu marine. Servi par Saivet puis Sertic, Ludovic Obraniak manque deux fois le but du KO, seul face à Pardo. Le Polonais peut s’en vouloir. Alors que les Chypriotes semblaient inoffensifs, une accélération suffit à prendre de vitesse la défense des Girondins. Juste avant la mi-temps, Esmaël Gonçalves se rappelle au bon souvenir de la Ligue 1. L’ancien Niçois (2010-2012) reprend un centre d’Aloneftis venu de la gauche, permettant à son équipe de recoller au score. Sur le banc, Gillot est abasourdi.
Henrique le sauveur
Au retour des vestiaires, Cheick Diabaté a remplacé Sertic et retrouve son poste à la pointe de l’attaque. Une chance pour Rolan, qui peut se permettre de dézoner. Cela n’empêche pas Nicosie, revigoré par son but, de faire (au moins) jeu égal. Par deux fois, Gonçalves manque l’occasion de donner l’avantage à l’APOEL. À l’heure de jeu, Obraniak répond à sa façon, en trouvant le poteau après une jolie feinte de frappe. Deux minutes plus tard, Aloneftis touche également le fer, alors que Carrasso était battu.
Pas de quoi emballer une rencontre qui perd en intensité au fil des minutes. Dans le dernier quart d’heure, Diabaté rappelle aux quelques spectateurs de Chaban-Delmas qu’il est sur le terrain. Mais lui aussi trouve Pardo sur le chemin du but. À la 90e minute, le portier ne peut rien sur une tête d’Henrique, suite à un coup franc lointain de Rolan. Les Bordelais peuvent souffler : ils ne sont pas encore éliminés et pointent même à un point de Tel Aviv, battu dans la soirée par Francfort (2-0).
Par Alexandre Blaise