- France – Coupe de France – 32e de finale – Bordeaux/Toulouse (2-1)
Bordeaux réalise la passe de trois !
Plus en jambes, plus justes techniquement et plus réalistes, les Girondins se sont imposés face à Toulouse (2-1), en 32e de finale de Coupe de France, à Chaban-Delmas, dimanche après-midi. Pour la troisième fois de la saison, les hommes de Willy Sagnol ont vaincu ceux d'Alain Casanova, dans une rencontre sans grand relief, mais assez agréable à suivre.
Bordeaux – Toulouse : 2-1Buts : Th. Touré (10 es.p.) et A. Traoré (72e) pour Bordeaux ; Ben Yedder (83e s.p.) pour Toulouse.
Vouloir à tout prix se persuader qu’avant le coup d’envoi du match, il n’y a aucun avantage psychologique est beau joueur. Mais les Bordelais se sont vite aperçus qu’ils avaient l’ascendant dans le jeu. Car avec un but en première mi-temps, et un autre en seconde, ils ont su faire la différence, sans trop trembler. La main, ou plutôt le bras litigieux, d’Aleksandar Pešić dans la surface de réparation, et le penalty transformé dans la foulée par Thomas Touré (10e), ont donné le ton d’une partie dans l’ensemble maîtrisée par les Girondins. Parce que cette ouverture du score a littéralement plongé les visiteurs dans le doute et l’inhibition. Eux qui ont concédé un autre cageot dans le jeu, par Abdou Traoré (71e), synonyme d’élimination. Mais c’est donc suite à une certaine apathie dans le football qu’ils ont proposé, et d’abord une décision d’arbitrage contestable – de la part de M. Jaffredo – traînée comme un boulet durant les 93 minutes de jeu disputées, qu’ils ont lâché l’affaire. Un tournant de match qui a donné du peps aux Aquitains…
Virage fermé et jeu ouvert
« 4-1-4-1 » côté bordelais, « 5-3-2 » côté toulousain : la fantaisie tactique est de mise en ce dimanche aprem’, dans un stade Chaban-Delmas qui sonne creux. Pour preuve, le virage Nord est complètement fermé, chose rare. Bon, une poignée de Haut-Garonnais, torses nus, a fait le court déplacement pour s’y égosiller, mais c’est un spectacle bien tristounet qui est offert aux quelque 7 700 supporters massés dans les autres travées. Sur la pelouse, c’est pas super captivant, mais c’est quand même mieux, et d’emblée, puisque les Bordelais ont su débloquer la partie, grâce au péno de Touré (10e). Mais hormis des velléités offensives de la part des joueurs de Willy Sagnol, il y a peu d’enthousiasme chez leurs adversaires. André Poko, qui prépare sa CAN, pose le premier une banderille, avec une tête aux 5,50 m, qu’Ali Ahamada bloque sans souci (6e). Et les potes du Gabonais sont bien heureux de maîtriser le jeu, en affichant une sérénité collective oubliée depuis plusieurs semaines. Volonté de jeu vers l’avant et passes courtes rythment leur premier acte. Et ça, c’est plutôt plaisant.
Toulouse assommé et résigné
En face ? Zéro pressing, peu d’initiatives concrètement menées, et peu d’efficacité défensive, également. Les Toulousains semblent assommés, voire résignés, et inefficaces offensivement. Aucune occase non plus à la demi-heure de jeu. C’est moche. Marc Planus intercepte même les ballons comme s’il avait vingt ans. Diego Contento est solide dans les duels. Ce qui signifie que Martin Braithwaite (une frappe au-dessus du stade à la 41e) et Aleksandar Pešić n’y arrivent pas. Bon, le tir de ce dernier, aux 16,50 m, oblige quand même Cédric Carrasso à la parade horizontale (35e). Le seul, aussi, digne de ce nom pour les Violets, en première période. En attendant, Wahbi Khazri s’amuse avec Thomas Touré et sert Abdou Traoré, dont la frappe soudaine maintient Ahamada en éveil (33e). Et c’est Bordeaux qui a l’avantage du score, voire psychologique…
Bordeaux déroule
Le début de la seconde manche est enlevé. Du moins, chez les Marine et Blanc. Khazri, le feu follet, glisse pour Diego Rolán en pointe, mais le petit piqué de l’Uruguayen ne trompe pas Ahamada, qui repousse énergiquement (52e). Et comme une double, c’est toujours mieux, Traoré, dans la continuité de l’action, expédie une frappe à mi-hauteur que le portier bloque fermement (52e). Ça chauffe, ça déroule, et c’est pas fini. Poko bute sur Ahamada (56e), et Touré enveloppe une frappe sur le côté, que le Toulousain capte en s’envolant (58e) ! Le Téfécé ne fait que reculer et subit les attaques placées de ses cousins de fleuve. Bordeaux est appliqué dans ses constructions, mais pas transcendant non plus. Dragos Grigore et Étienne Didot laissent leur place à Pavel Ninkov et Wissam Ben Yedder, pour plus de dynamisme offensif. Pour preuve, deux corners obtenus peu après l’heure de jeu ! Et leurs fidèles de chanter avec insistance : « Bougez-vous le cul » … Un appel bien entendu par… Traoré, qui profite d’une passe en retrait de Jaroslav Plašil pour inscrire le deuxième but bordelais (72e) ! 2-0, ça fait mal, mais c’est assez logique. Malgré le penalty inscrit par Ben Yedder (83e), suite à un accrochage de Cédric Yambéré sur Braithwaite, le score ne bougera plus. Plus rien n’est marqué, sauf un tampon estampillé « FCGB » , sur le billet validant l’accès aux 16es de finale de la compétition.
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas