Bordeaux pris à Sion propre piège

Bordeaux – FC Sion (0–1)

L. Lacroix (21′) pour FC Sion.

C’est la 38e minute de jeu au Matmut Atlantique. Sur le côté droit de la défense bordelaise, Edimilson Fernandes est servi vers le poteau de corner, au duel avec Nicolas Pallois. Face au solide défenseur, le jeune de 19 ans parvient à bouger son vis-à-vis à la manière d’une auto-tamponneuse lancée à pleine vitesse pour culbuter sa victime. Facile, le milieu de terrain obtient ensuite un corner en tirant sur André Poko, arrivé pour le stopper. Visiblement vexé, Poko prend le ballon hors de l’aire de jeu et envoie une énorme praline en direction de la tribune. Un comportement symptomatique des lacunes girondines à prendre le dessus sur son adversaire du soir. Sans avoir été foncièrement mauvais, Bordeaux aura surtout souffert d’un manque évident de sang-froid. Et au coup de sifflet final, ça se paie cash, en francs suisses.

Pallois aux fraises

Bras dessus bras dessous, Bordelais et Sédunois posent pour la photo protocolaire afin de lutter contre le racisme. Un acte fraternel avant de devoir se confronter sur le rectangle vert, mais dans un stade à moitié vide. Dommage, car le FCGB aurait bien besoin d’un soutien de poids en accueillant le leader actuel de la poule, toujours invaincu. Et si les Girondins ne connaissent également pas la défaite en Ligue Europa, l’accumulation de nuls commencerait à sentir le sapin. De nouveau titulaire à la pointe de l’attaque, Cheick Diabaté doit redonner du tonus à une formation bordelaise détentrice d’une seule victoire sur ses huit derniers matchs. Utile dans les airs, son gros gabarit permet à Diego Rolán, puis à Clément Chantôme de solliciter d’entrée la défense helvète. Un bon début. Côté équilibre, les mouvements du Malien manquent encore de fluidité, comme sur une frappe en pivot dévissée en tribunes. Bordeaux domine, Bordeaux contrôle… Puis Bordeaux dérape : suite à une montée hasardeuse de la défense aquitaine, Nicolas Pallois est en retard sur ses compagnons. Spectateur, le stoppeur laisse Léo Lacroix en position idéale pour reprendre le centre de Carlitos. Tête piquée fatale (21e). Après ce coup de bambou, difficile pour Bordeaux de retrouver ses esprits. Seul Henri Saivet trouve le poteau d’Andris Vanins sur coup franc. Hélas, la blessure mentale reste visible.

La honte Khazri

Amorphes, les hommes de Willy Sagnol ont dû prendre un joli bouillon à la mi-temps, tant l’opération comptable est mauvaise en vue d’une qualification pour le tableau final de cette C3. Pourtant, la réaction du club au scapulaire tarde à se faire sentir, puisque Carlitos fait encore des siennes pour mettre Cédric Carrasso à contribution. Diabaté joue toujours au déménageur, sans parvenir à cadrer la moindre tête. La défense suisse reste soudée et dangereuse sur n’importe quel contre. De son côté, Sagnol cherche à mettre du sang neuf avec Enzo Crivelli et Wahbi Khazri sur le gazon. Du changement sur la forme, mais un constat toujours aussi triste sur le fond. Khazri apportera de la vitesse, mais finira par prendre un carton jaune. Crivelli amènera davantage de présence physique, mais récoltera lui aussi sa biscotte pour une charge aérienne tardive et inutile. Le scénario tourne ensuite au ridicule : pour une semelle logiquement sanctionnée d’un second carton jaune, Kahzri doit sortir du terrain. Exclu, le joueur va pourtant entraîner un début d’embrouille générale en venant provoquer le poison Carlitos. Aussi exclu de son banc, Didier Tholot est sévèrement renvoyé par l’arbitre en tribunes. Dire que l’homme était un des héros du Bordeaux-Milan 1996. Il y a si longtemps…