- C3
- J5
- Bordeaux-Slavia Prague (2-0)
Bordeaux passe le tchèque-point
Dos au mur avant la rencontre, les Girondins ont battu jeudi soir le Slavia Prague (2-0) et s'offrent ainsi une finale à Copenhague le 13 décembre prochain. Un sourire, enfin.
Bordeaux 2-0 Slavia Prague
Buts : De Préville (49e) et Koundé (90e+5) pour les Girondins.
C’est donc ça, ne s’attendre à rien, ne pas savoir par quel sens prendre un match et comment lui donner, justement, une direction. Au départ, ce Bordeaux-Slavia n’était qu’un plat sans saveur, un apéro à l’intérêt réduit à quelques jours de la venue du PSG en ville. Et à la fin, voilà ce qui a été amené dans l’assiette : une victoire des Girondins (2-0), grâce au deuxième but de la saison de Nicolas de Préville, inscrit en début d’une seconde période où Jules Koundé aura transformé une balle de break, et grâce auquel la bande à Bédouet s’offre un maigre rêve de qualification pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa. Et si ?
Match gris, grises mines
Soirée grise à Bordeaux : ciel gris, stade gris, grises mines. Puis, en plongée, un match étrange, joué à petite vitesse et dont il s’est dégagé une drôle d’impression. Éric Bédouet souhaitait récupérer « quelques enseignements » à trois jours de recevoir le PSG ? Il n’aura d’abord quasiment rien péché, si ce n’est une confirmation : celle que Zaydou Youssouf, dix-neuf ans, absent d’un onze titulaire des Girondins depuis la fin du mois de septembre, est un talent qu’il faut entretenir, précieusement. Pour le reste, Bordeaux, assis avant la rencontre sur une série de sept matchs consécutifs sans succès, est arrivé discrètement dans la rencontre alors qu’il existait un espoir, minime, mais réel, de s’accrocher encore à une éventuelle qualification pour les seizièmes de finale d’une Ligue Europa où l’actuel douzième du championnat n’avait alors gratté qu’un petit point en quatre rencontres.
Résultat ? Prévisible : la bande à Bédouet a tourné dans le vide, sans vraiment planter ses dents dans le gazon et donc sans étouffer les doutes du moment. Ni de quoi voir, dans un premier temps, une éclaircie, même si les Girondins ont tenté d’imposer en première période un semblant de pressing offensif, mal coordonné, auquel le Slavia Prague, facile vainqueur à l’aller (1-0), ne s’est pas efforcé de répondre. Des occasions, il y en a malgré tout eu quelques-unes : un coup franc de Youssouf impeccablement sorti par Kolář, un bel enroulé non cadré de Kalu et surtout une balle en or offerte par Tchouaméni à Cornelius là où les Tchèques se sont contentés d’allumer de loin, sans réellement inquiéter Costil, à l’exception d’une tentative timide de Jaromír Zmrhal. 0-0 aux citrons, circulez.
De Préville, chef espoir
L’orgueil, dans tout ça ? Difficile de le voir entre un bloc mal ficelé et une belle pile d’approximations techniques. Pourtant, quatre minutes après la pause, un homme est devenu plus blanc que blanc : Nicolas de Préville, titularisé pour la première fois depuis deux mois et en quête d’un but depuis une flèche plantée au Roudourou mi-septembre, à la retombée d’un coup franc mal repoussé par la défense du Slavia (1-0, 49e). Sur le moment, le petit format de Chambray-lès-Tours s’est interrogé sur le pourquoi du comment, mais l’important s’est ensuite joué sur les téléphones : quel est le score à Saint-Pétersbourg ? Le Zénith vient d’ouvrir le score contre Copenhague, les planètes s’alignent. Incroyable, alors que Palencia continue de gagner des points au Matmut Atlantique, que Youssouf tente un deuxième coup franc, une nouvelle fois sorti par Kolář, et que Deli met une tarte à Cornelius. Derrière, Bordeaux a levé un peu le pied, laissant Tomás Souček placer une tête, à laquelle Andreas Cornelius a tenté de répondre de loin. C’est tout ? Non, le match a perdu son fil, Sabaly sauvant une tentative de Sykora sur sa ligne, Sankharé poussant Kolář à deux grosses parades et Kamano foirant un 2-0 tout cru avant que Koundé ne vienne planter le couteau final (2-0, 90e). Au bout, l’imprévisible attendait les Girondins : le voyage à Copenhague, le 13 décembre, aura donc un sens.
Bordeaux (4-3-3) : Costil – Palencia, Koundé, Pablo, Sabaly – Youssouf (Sankharé, 76e), Tchouaméni, Lerager – Kalu (Karamoh, 81e), Cornelius, De Préville (Kamano, 71e). Entraîneur : Éric Bedouet.
Slavia Prague (4-2-3-1) : Kolář – Coufal, Ngadeu-Ngadjui, Deli, Bořil – Souček, Hušbauer – Stoch (Škoda, 76e), Traoré (Sykora, 46e), Zmrhal – Matoušek (Olayinka, 51e). Entraîneur : Jindřích Trpišovský.
Résultats et classement de la Ligue EuropaPar Maxime Brigand