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Bordeaux-OM 1999 : Un truc de ouf !

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Bordeaux-OM 1999 : Un truc de ouf !

C'était mieux avant ? Peut-être... Il y a 11 ans, à peu près à la même époque, le sort du championnat s'était grandement décidé à l'occasion d'un Bordeaux-OM de feu. Grandes équipes, grand match et score mastoc (4-1 pour Bordeaux). On remet ça demain soir avec en vue une échappée belle des Girondins en cas de succès. Est-ce que Marseille empêchera Bordeaux de plier l'affaire, à l'inverse de 1999 ?

C’était le vendredi 29 janvier 20 h 30 à Chaban-Delmas. Il faisait froid sur la France. Bordeaux et Marseille allaient en découdre au moment où Lionel Jospin, premier Ministre de cohabitation, prenait de l’avance au classement en larguant un pauvre président Chirac, promis à la défaite en 2002… Bordeaux et Marseille se livraient depuis le début de la saison un mano a mano passionnant. Courbis contre Baup. Le trident marseillais Dugarry-Ravanelli-Maurice (ou Camara) contre le Quatuor Magique Benarbia-Wiltord-Laslande-Micoud. Une trouvaille de fou imaginée cette année-là par Baup : deux milieux créateurs excentrés Micoud à droite et Benarbia à gauche (en fait, ils permutaient aussi beaucoup, alors…). Pour compléter le casting, quelques noms qui claquent aussi : Pavon, Ramé, Blanc, Pirès, Gallas, Luccin… A l’époque, le foot français avait vu partir pas mal de ses stars mais conservait des premiers rôles de poids. On joue la 22ème Journée et c’est Phocée qui mène au classement avec 3 points d’avance sur Girondie. Autant dire que Bordeaux a plutôt intérêt à gagner, même si l’OM c’est du costaud. Un petit pressentiment favorable à Bordeaux : la machine infernale commence à tourner méchant et le 6-0 infligé à domicile aux pauvres Messins juste avant la trêve annonce un big truc. Petite note supplémentaire à la dramaturgie : Claude Bez, président des années fastes, est décédé la veille. Les 22 joueurs et le public de Chaban observent donc une longue minute de silence…
Et c’est parti ! Bordeaux contrôle le jeu d’entrée, comme à son habitude. Marseille vient déjà de perdre le match : en retard, pressés, acculés, témoins passif devant la vague qui enfle, un Tsunami puissance 10 va les anéantir en 18 minutes chrono ! Prenez les Quatre Fantastiques et agitez le shaker… Centre de Benarbia sur la droite, retourné bicyclette de Lilian Laslande dans le coin des 6 mètres opposé qui se finit en centre pour la tête de Wiltord, dans l’axe : 1-0 (14ème). Puis un raid solitaire plein axe de Micoud qui transperce la défense comme du beurre et vient battre Porato à dix mètres : 2-0 (17ème). Montée de Laslande qui décale à droite vers Wiltord (sûrement hors-jeu), centre de Nino pour Lilian qui flingue Porato à bout portant : 3-0 (20ème). Sur le but, l’OM reste très classe : aucun Marseillais ne proteste auprès de Mr Saules, arbitre de la rencontre. Un mélange d’esprit chevaleresque… et de fatalisme ! Ce Bordeaux est trop fort. Et puis enfin, petit numéro de Benarbia à gauche qui mène en bourrique Gallas et centre de cobra du gauche qui troue Porato : Wiltord au deuxième poteau catapulte du crâne l’astre brûlant : 4-0 à la 32ème ! L’OM est KO. Courbis est debout, bras ballants, contemplant la plage dévastée après l’ouragan…

Le milieu marseillais Roy-Brando-Luccin-Pirès s’est fait submergé par les Quatre Fantastiques, auquel on doit ajouter le terrible Michel Pavon, le Roy Keane bordelais, natif de la Ciotat, et interlocuteur avisé des Marseillais dont il connaît forcément le tempérament… En deuxième mi-temps, l’ex-Bordelais Dugarry balance une anecdote dont tout le monde oublie la chute : 4-1 d’une frappe sèche aux 16 mètres (59ème).
Si ce match a autant marqué les esprits, outre le blitzkrieg girondin qui hante encore les esprits, c’est parce qu’en 1999 le foot français ose JOUER. C’est par le jeu que Bordeaux, Marseille, Paris, Monaco, Nantes et Lyon animent la D1 (la Ligue 1 naît en 2002). On est en pleine euphorie d’un après-98 où les Bleus terrorisent la planète foot. La maîtrise collective de Bordeaux inspire et s’inspire des Bleus. Dans une France sûre d’elle-même, boostée par une croissance forte, Bordeaux d’abord et ses suivants marseillais et lyonnais, affichent des valeurs bien frenchy fondées sur l’attaque et sur la technique : la D1 joue au ballon, et elle joue bien. Le Bordeaux 98-99 (tout comme le Monaco 99-2000, champion de France), annonce les Bleus vainqueurs de l’Euro 2000 (avec un grand Wiltord…). En 98, le foot français s’est fait les muscles et a appris la tactique en Italie. En 1999 et 2000, il s’est lâché en perfectionnant son style avec ses valeurs techniques retrouvées, un peu celles de l’époque Platini et du carré Magique. Il faut insister aussi, outre la force d’un foot français admirable en sélection et en clubs (l’OM jouera la finale de C3 en mai 99), sur l’extrême bon sens des dirigeants de l’époque : en 98-99, la D1 se joue à 18 clubs. La FFF et la Ligue ont tenu la promesse faite à l’UEFA de préserver la Coupe de la Ligue à condition de retrancher deux clubs sur les 20 habituels de la D1. A l’heure actuelle où notre mois de janvier explose sous les contraintes d’un calendrier surchargé et d’une météo polaire, les bons souvenirs de 1998-99 devraient nous inspirer des réflexions alternatives sur notre L1 à 20 clubs alourdie de la Coupe de la Ligue…
Pour en finir avec ce Bordeaux-OM de janvier 99, on rappellera qu’au terme de la rencontre Bordeaux passera en tête avec une différence de buts plus favorable que celle des Phocéens. La passation de pouvoir symbolique des Provençaux vers les Girondins pèsera très lourd sur le plan psychologique : quelque part, l’OM ne se remettra jamais vraiment de cette taule 4-1 à la reprise de janvier. La suite du championnat sera un chassé-croisé extraordinaire qui verra les deux clubs alterner aux deux premières places du tableau : à chaque journée, l’un des deux ravissant la pole position à l’autre. Légendaire… La fin, on la connaît : Bordeaux remportera le titre lors de la dernière journée en allant gagner au Parc, contre le PSG (3-2 et « but en or » de Pascal Feindouno). Au soir de cette 34ème et dernière journée, les Girondins ne distanceront les Blanc de Provence que d’un tout petit point. L’OL finira troisième et on commencera à prendre un peu plus au sérieux son président Jean-Michel… « Euh… comment y s’appelle déjà ? » .

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