- C3
- Barrager aller
- Étoile Rouge/Bordeaux (0-0)
Bordeaux n’a pas forcé
Les Girondins négocient ce barrage aller sans trop se mouiller. Rien de compromis, rien d’acquis non plus. Un bon vieux 0-0, sans conviction offensive, qui annonce un retour décisif à Chaban-Delmas.
Étoile Rouge de Belgrade – Bordeaux : 0-0
« Si on n’est pas capable de passer ce niveau-là, on n’a rien à faire dans la compétition. » Un moyen comme un autre de mettre la pression avant ce match pour Jean-Louis Triaud. En gros, on ne bataille pas toute la saison pour gratter un ticket européen et le bazarder sans vergogne lors des barrages. Des retouvailles en Ligue Europa, pas de petite musique et des déplacements galères dans des clubs morts de faim. Un adversaire serbe au passé prestigieux, unique vainqueur slave de la coupe des clubs champions en 1991 (face à l’OM), et aux supporters chauds bouillants, dont la réputation n’est plus à faire. On ne savait pas trop ce que valait cette équipe, à part une pagaille de blases en -ic. Plutôt solide en fait pendant la première période, dans l’ensemble équilibrée, avec une grosse opportunité partout. La seconde période est peu ou prou du même acabit, à part une grosse chiche d’Obraniak. La formation au scapulaire a manqué de pas mal d’ambition pour espérer rejoindre le Sud-Ouest avec un avantage notable. Les Girondins n’auront pas fait montre d’une supériorité frappante, et c’est peut-être le plus dérangeant.
Gare au Marakana
Dès l’entame, il faut répondre au défi, physique et psychologique, imposé par l’environnement local. Environ cinquante mille énervés qui gueulent à l’unisson dans le Marakana, ça surprend toujours. Prime au bon début de saison de Sané et Sertic, qui ont pour charge de tenir le milieu de terrain. On fait confiance aux hommes en forme. Les premières minutes confirment ce qui était pressenti, assez brouillonnes, mais engagées. Il faut attendre un peu pour voir Lazović envoyer une petite frappe qui n’inquiète pas vraiment Carrasso (10’). Sinon, Sané, pas impressionné, caresse le genou de Jovanović. Histoire de montrer qu’il est présent. Les Serbes se montrent dangereux quand ils sortent. Pas grand-chose à signaler, car on peine véritablement à l’approche des surfaces. Les trente-trois degrés n’aident pas. On sent pourtant que, si les Bordelais accélèrent, ça peut faire mal. Ça doit. Et la première opportunité des joueurs de Gillot fait presque mouche, mais Obraniak, lancé dans l’axe par Sertic, manque son piqué et bousille l’offrande (29’). Les offensives des hôtes, celles concentrées sur leur couloir droit tout du moins, sont bien contrôlées. Mais à gauche, ça cadenasse un peu moins. C’est encore et toujours Lazović qui s’ouvre le but en repiquant dans la surface et contraint l’international français à sortir une belle parade, main gauche (35’). On va peinard jusqu’à la pause. Les Bordelais ne se montrent pas entreprenants outre mesure et doivent s’exciter pour foutre un pion.
Le beurre des tartines
Au retour des vestiaires, Ben Khalfallah envoie un tir tout mou pour prouver ses bonnes intentions. Les Rouge et Blanc demeurent les plus pressants. Milunović est fauché par Ciani (49’), la plèbe gronde, mais il semble qu’il avait déjà perdu la gonfle. L’entrée de Diabaté n’améliore pas les choses et les désirs de jeu sont oubliés. Ciani est tout prêt de la correctionnelle en se faisant chiper la balle par Lazović, qui rate son centre (58’). Les Serbes sont jeunes, mais loin d’être aussi tendres que le beurre dont on badigeonne les tartines. Dimitrijević, l’ancien Nantais, aperçoit la famille dans les tribunes et transforme la pénalité (65’). Ça détend, car on s’ennuie un peu, les Marine et Blanc et Rose (!) n’offrant pas leur plus belle sortie. Heureusement, Obraniak déclenche une mine de trente mètres et fait briller Bajković. Pour les dix dernières minutes, Nathaniael Asamoah rejoint le pré et manque de conclure une contre-attaque qui souffrait d’un manque de précision, comme la plupart des actions de ce soir. La rencontre se termine sans véritable punch et obligera les coéquipiers de Marc Planus à beaucoup mieux la semaine prochaine.
Par Adrien Girault